Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Crise

Le pire été touristique depuis 1945, estiment les professionnels

Enlèvements à répétition, routes coupées et violences, c’est un nouveau coup dur qui est porté au secteur hôtelier subissant déjà une saison estivale au point mort. Les professionnels sont dépités.

Avant même les événements sécuritaires de mercredi, le taux d’occupation moyen des hôtels n’était que de 40 %.

Crises politiques régionale et locale, activité économique morose depuis plusieurs mois, rationnement drastique en électricité et le ramadan qui tombe en pleine saison estivale : les professionnels du secteur hôtelier pensaient avoir tout vu.
Les événements de mercredi dernier ont porté un dernier coup de grâce au secteur qui espérait relever la tête de l’eau durant les fêtes du Fitr avec son lot habituel de touristes du Golfe.
Mais suite au feuilleton à rebondissements de mercredi, cinq monarchies arabes du Golfe (Arabie saoudite, 
Bahreïn, Émirats arabes unis, Qatar et Koweït) ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban en raison de menaces potentielles liées aux retombées du conflit syrien.
« On tournait déjà à 40 % de taux d’occupation moyen des hôtels dans la capitale avant même les événements de mercredi », déplore Pierre Achkar, le président du syndicat des hôteliers. Évidemment, les annulations ne se sont pas fait attendre, alors même que les prix affichés par les hôtels étaient déjà à 50 % inférieurs à ceux des années précédentes, selon le président du syndicat.


Pierre Achkar évoque ainsi le « pire été » touristique depuis 1945. « Même s’il s’est produit une sorte d’effet compensatoire avec l’afflux des réfugiés syriens qui ont pris malgré eux la place des touristes du Golfe, les pertes demeurent énormes pour le secteur. Personne ne peut remplacer les dépenses des touristes du Golfe », ajoute-t-il.
Même constat pour les professionnels qui, dépités, lancent un véritable cri d’alarme aux médias libanais. « À vouloir faire les gros titres, les événements sont exagérés faisant fuir les touristes, souligne Anna Maria, directrice générale de l’hôtel Étoile Suites au centre-ville. Nous sommes déjà à 30 % de pertes depuis mercredi alors que les annulations se multipliaient déjà depuis la mi-mai, avec les événements à Tripoli. » La saison touristique s’annonçait pourtant belle pour l’hôtel de charme. « Les réservations avaient commencé dès le mois de septembre, quelques mois plus tard nous étions à 100 % de réservations pour l’été, puis les événements ont commencé et les annulations avec », déplore la directrice de l’établissement. Comme la plupart de ses pairs, les habitués de l’Étoile Suites sont généralement des touristes arabes, mais aujourd’hui sur les 21 suites que compte l’hôtel, onze seulement sont occupées dont cinq par des Syriens.


Le Four Seasons de Beyrouth, qui se revendique comme étant plutôt un hôtel pour hommes d’affaires que pour vacanciers, espérait pour cet été un taux d’occupation de près de 95 %, « comme tous les étés », explique Rabab Attié, la responsable des relations publiques à l’hôtel. « Le mois de juillet a été largement au-dessous des attentes, ce qui n’annonçait rien de bon pour le reste de la saison estivale, avec le ramadan qui tombait durant le mois d’août. » Et effectivement, les réservations se sont faites au compte-gouttes, « dont la plupart à la dernière minute ; les gens attendant de voir comment évolue la situation sécuritaire avant de confirmer leur venue », indique-t-elle. Selon elle, les annulations se succèdent depuis deux jours et le taux d’occupation de l’hôtel atteint aujourd’hui à peine les 55 %.
« Ceux qui ont moins peur ce sont les Européens, les Canadiens, qui n’ont pas reçu d’interdiction officielle de venir et qui sont également plus critiques et avisés face à la couverture médiatique disproportionnée des événements qui, somme toute, fait malheureusement partie de notre quotidien », déplore Mme Attié.


« Et ce n’est que le début, conclut de son côté la directrice de l’hôtel de charme, on s’attend malheureusement encore à d’autres annulations. »

 

 

Aussi dans l'actu

Hajj Hassan : « Nos exportations ne sont pas en danger »

 

Pour mémoire

Abboud annonce l’ouverture d’un bureau de tourisme à l’intention des Syriens à la frontière

 

Au Liban, les réfugiés syriens remplacent les riches touristes du Golfe

 

L’économie libanaise commence à payer le prix de la crise en Syrie, selon Citigroup

 

 

Crises politiques régionale et locale, activité économique morose depuis plusieurs mois, rationnement drastique en électricité et le ramadan qui tombe en pleine saison estivale : les professionnels du secteur hôtelier pensaient avoir tout vu.Les événements de mercredi dernier ont porté un dernier coup de grâce au secteur qui espérait relever la tête de l’eau durant les fêtes du...
commentaires (2)

Avec toutes ces tribus qui ont chacune un quartier comment encore songer au Liban pays touristique ou il faudra gagner à pied l 'aéroport et juste à partir du barrage de l' armée . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

09 h 07, le 18 août 2012

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Avec toutes ces tribus qui ont chacune un quartier comment encore songer au Liban pays touristique ou il faudra gagner à pied l 'aéroport et juste à partir du barrage de l' armée . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 07, le 18 août 2012

  • Ils s'en foutent carrément si le pays est détruit économiquement, financièrement et autre, car leurs VISÉES hégémoniques sont beaucoup plus GRANDES...

    SAKR LEBNAN

    01 h 11, le 18 août 2012

Retour en haut