Nasrallah : Le Hezbollah n'a rien à voir avec l'enlèvement de Syriens par les Moqdad

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a souligné vendredi lors d'un discours retransmis par vidéo à l'occasion de la Journée d'al-Qods (Jérusalem) que le Hezbollah s'est comporté de façon responsable à l'égard de l'affaire des 11 pèlerins chiites libanais enlevés en Syrie en mai dernier. 

"Nous avons dit aux familles des pèlerins de communiquer avec le gouvernement dans cette affaire afin que nos positions ne soient pas utilisées contre les otages", a affirmé Hassan Nasrallah. "Nous ne connaissons pas les ravisseurs, c'est pour cela nous avons maintenu le silence et demandé à l’État d'assumer la responsabilité" de cette affaire, a-t-il ajouté.

Selon lui, les médias libanais "ont été irresponsables" en se lançant dans une course aux scoops. "Ces médias ne craignent pas Dieu ! Je vous demande de craindre Dieu !"

"Ce qui s'est passé ces deux derniers jours est hors du contrôle du Hezbollah et du mouvement Amal", a affirmé Hassan Nasrallah commentant la série de rapts de ressortissants syriens au Liban par le clan chiite des Moqdad.  "Vous devez tous assumer vos responsabilités", a-t-il encore lancé.

Concernant la crise syrienne, Hassan Nasrallah a dénoncé la décision de l'Organisation de coopération islamique (OCI) de suspendre la Syrie dans le but d’isoler le régime de Damas.

"S’ils avaient fait preuve d'un peu de responsabilité historique, les membres de l'OCI auraient dû former un comité qui se serait rendu à Damas et Ankara et dans les pays arabes impliqués dans la crise syrienne afin de mettre terme au bain de sang en Syrie une fois pour toutes", a-t-il martelé.

Et d’ajouter : "Au lieu de demander à toutes les parties de revenir à la table du dialogue, le sommet islamique a encouragé les Syriens à partir en guerre".

A La Mecque (Arabie saoudite), les dirigeants du monde musulman sont tombés d'accord sur "la nécessité de mettre fin immédiatement aux actes de violences en Syrie et de suspendre ce pays de l'OCI", selon un communiqué final publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

Dans le même temps, le secrétaire général du Hezbollah s'est acharné sur Israël : "Le prix à payer pour une guerre contre le Liban sera très, très élevé", a-t-il averti. "Peut-être ne pouvons-nous lancer que quelques missiles, mais ils rendront votre vie infernale... Il ne sera pas question d'une centaine de victimes, mais d'une dizaine de milliers de victimes", a martelé Hassan Nasrallah.

"Une guerre aujourd'hui serait beaucoup plus coûteuse que la guerre de juillet 2006", a-t-il affirmé, précisant que si Israël attaque le Liban, le Hezbollah n'attendra la permission de personne pour défendre le pays. Selon lui, la leçon de la guerre de juillet 2006, entre Israël et le Hezbollah, empêche les Israéliens de s'attaquer à l'Iran. 

"En 2006 deux idiots, Ehud Olmert (Premier ministre) et Amir Peretz (ministre de la Défense) ont commis une grave erreur : la guerre contre le Hezbollah. Aux Israéliens, je dis : Aujourd'hui, vous avez aussi deux idiots (Benjamin) Netanyahu et (Ehud) Barak qui menacent d'attaquer l'Iran, et l'avenir d'Israël sera menacé s'ils devaient commettre cette erreur", a-t-il encore dit.

Selon lui Téhéran répondra avec toute sa puissance à une attaque israélienne contre son territoire. S'il attaque, "Israël donnera à l’Iran l’occasion que la République Islamique attend depuis 32 ans pour passer à l'offensive", a lancé Hassan Nasrallah. "L’Iran et Gaza sont les cibles d’une campagne de plus en plus intense à tous les niveaux. Israël a peur de l’Iran, il craint la République islamique", a-t-il encore martelé.

"Le problème pour Israël, c’est que l’Iran est un État islamique de plus en plus puissant", a-t-il ajouté.

Au début de son discours, le secrétaire général du Hezbollah avait souligné que l’avenir du Moyen-Orient est lié à l’avenir d’Israël et que Jérusalem n’a pas d’avenir si l’État hébreu reste sous la coupe des sionistes. "La construction des colonies israéliennes menace désormais la Mosquée al-Aqsa et l’église de la Nativité", a lancé le secrétaire général du Hezbollah.

Et de conclure : "L’occupation israélienne des territoires palestiniens depuis plus de 60 ans a engendré la situation qui prévaut aujourd'hui au Moyen-Orient".

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