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Liban - Éclairage

Jalili : Touche pas à mon pote...

Officiellement, il s’agit d’une visite destinée à parler de la cause palestinienne à laquelle la République islamique d’Iran consacre chaque année au mois sacré de ramadan une journée spéciale.
Et en cette période trouble, le guide suprême de la révolution est soucieux de replacer la Palestine au centre des débats, alors que la crise syrienne et les dissensions entre sunnites et chiites secouent l’ensemble de la région.
Mais la visite de deux jours du secrétaire général du Conseil supérieur iranien de la sécurité nationale Saïd Jalili à Beyrouth avait aussi d’autres objectifs. Jalili étant actuellement le responsable iranien le plus proche de l’ayatollah Khamenei, c’est un message de la part de ce dernier qu’il a transmis aux responsables libanais, délivré par l’homme de confiance par excellence. En une phrase, Jalili a résumé à ses interlocuteurs la situation de la façon suivante : si l’Iran comprend parfaitement la décision libanaise de ne pas participer à la prochaine réunion des Amis de la Syrie, version de Téhéran, en application de la politique de dissociation adoptée par l’État libanais depuis le début de la crise syrienne, cela ne signifie pas pour autant que le Liban doit basculer dans le camp adverse, en menant une guerre systématique contre la résistance sous le couvert d’adopter une stratégie de défense nationale. Avec ses interlocuteurs libanais, le responsable iranien a rappelé l’importance de la résistance qui a donné au Liban et au monde arabo-musulman deux grandes victoires sur Israël en 2000 et en 2006. Elle a aussi créé un élan de résistance dans le monde arabo-musulman et « l’espoir de la victoire sur l’ennemi sioniste qui s’est concrétisé dans la guerre de Gaza ».
En d’autres termes, il a quasiment fait comprendre à qui de droit que le Hezbollah est une sorte de ligne rouge. Devant les journalistes conviés à un iftar dans la résidence de l’ambassadeur d’Iran à Fayadiyeh, au milieu d’un jardin féerique (le lieu appartiendrait à l’Iran depuis la période du shah), Jalili a d’ailleurs insisté sur la concordance des points de vue entre la République islamique, d’une part, le président Michel Sleiman, le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre des AE Adnane Mansour, de l’autre. Une manière détournée de dire qu’ils ne se retourneront pas contre la résistance et qu’ils continueront à adopter une politique équilibrée. D’ailleurs, le chef de l’État Michel Sleiman devrait présider la délégation libanaise au sommet des non-alignés qui doit se tenir à Téhéran à la fin du mois.
Tout en rappelant que la seule solution possible en Syrie passe par un dialogue interne entre toutes les parties et ne peut en aucun cas être importée de l’étranger, Jalili a surtout parlé « du complot américano-sioniste contre le monde arabo-musulman, qui vise à le maintenir dans un état de faiblesse, de division et d’ignorance pour garantir la suprématie de l’entité sioniste et de ses protecteurs ». Au passage, il a indirectement répondu à Walid Joumblatt qui lui conseillait de s’occuper de « la crise du poulet en Iran », en affirmant que l’Iran envoie des satellites dans l’espace et est en quelque sorte une grande puissance qui ne peut pas être déstabilisée par quelques poulets.
Jalili a eu beau écouter avec ouverture et patience toutes les questions posées par les journalistes, il n’a finalement répondu à aucune, se contentant de faire son propre développement qui se résume ainsi : il faut préserver le Hezbollah et ce n’est pas parce que la région traverse une période de troubles qu’il faut considérer que l’axe de la résistance a perdu. Au contraire, selon lui, ce sont les États-Unis et leurs alliés qui sont en perte de vitesse, si l’on voit les choses sous l’angle stratégique. D’autant qu’aucune mesure ni manœuvre occidentale n’ont pu empêcher l’Iran de développer son programme nucléaire pacifique et qu’en définitive, s’il n’y a pas eu d’attaque jusqu’à présent contre les installations nucléaires iraniennes, ce n’est pas parce que les pays occidentaux et l’entité sioniste ne le veulent pas, mais parce qu’ils ont peur de les lancer. De toute façon, selon Jalili, si l’Iran a pu atteindre un tel niveau dans les connaissances et dans le développement, c’est à cause de jeunes dont le plus âgé a trente ans, l’âge de la révolution islamique, et cette ressource-là, nul ne peut la détruire, car l’Iran en a beaucoup en réserve...
Au-delà des discours politiques ou mobilisateurs, la visite de Saïd Jalili à Beyrouth en cette période critique est donc hautement symbolique. Elle vise à rappeler que l’heure de placer le Liban dans le camp occidental n’a pas encore sonné et au contraire, que l’influence iranienne y reste forte. À ceux qui croient que la période des victoires successives iraniennes est révolue, Jalili a répondu que la lutte se poursuit et le Liban reste un maillon important de la chaîne de la résistance.
Certains analystes sont convaincus qu’après avoir profité des guerres de George W. Bush dans la région, en Afghanistan et en Irak, qui ont abouti à l’affaiblissement, voire la disparition de deux farouches ennemis de la République islamique, les talibans et le régime de Saddam Hussein, l’Iran va maintenant passer à la caisse en perdant la Syrie puis le Liban sans parler des problèmes en Irak. Mais l’homme le plus proche de l’ayatollah Khamenei a justement mis en avant la puissance de l’Iran, son savoir et son importance régionale face à des ennemis paralysés par la peur, selon lui, balayant ainsi cette théorie. La seule crainte réelle iranienne porterait donc aujourd’hui sur les dissensions confessionnelles dans la région et Jalili a insisté à cet égard sur l’unité islamo-arabe face aux projets de divisions qui servent les intérêts des ennemis de la oumma. Un message qui peut en cacher un autre qui n’a jamais été formulé mais qui est discuté dans les chambres noires : au Liban, par exemple, les dissensions confessionnelles nuisent certes à l’image de la résistance chiite, mais jouent-elles vraiment en faveur des autres confessions ?
Officiellement, il s’agit d’une visite destinée à parler de la cause palestinienne à laquelle la République islamique d’Iran consacre chaque année au mois sacré de ramadan une journée spéciale.Et en cette période trouble, le guide suprême de la révolution est soucieux de replacer la Palestine au centre des débats, alors que la crise syrienne et les dissensions entre sunnites et...
commentaires (3)

Voilà, un tout petit goût, spécialement au Généralissime, de ce qui attend en cas de MAINMISE... On nous dira qui et comment... et quoi et comment...

SAKR LEBNAN

12 h 23, le 09 août 2012

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Commentaires (3)

  • Voilà, un tout petit goût, spécialement au Généralissime, de ce qui attend en cas de MAINMISE... On nous dira qui et comment... et quoi et comment...

    SAKR LEBNAN

    12 h 23, le 09 août 2012

  • M Le Jalili sait-il que l'écrasante majorité des Libanais, malgré l'irresponsabilité populiste et démagogique de certains leaders du Liban, rejettent et détestent que le Liban fasse partie de n'importe quel "axe" de n'importe quel couleur, de n'importe quelle odeur, de n'importe quel turban, y compris et surtout l'axe de l'empire iranien version mollahs ? En conséquence les Libanais n'ont rien à voir avec son "pote". Qu'il le cherche et s'en occupe ailleurs.

    Halim Abou Chacra

    10 h 34, le 08 août 2012

  • C'est plutot: Touche pas a mon poulet! Eh oui c'est ainsi qu'il nous regarde a nous les Libanais! Des poulets a cervelles d'oiseaux! Il se battra le Jalili jusqu'au dernier .... Libanais, pour en arriver a asseoir une puissance Perse qui se fera, si ellle se fera, a nos depends! Il oublie, le frere Jalili, qu'avant lui bien d'autre ont esssaye de le bouffer au Liban, la soeurette par example, qu;il regarde bien ce qui lui arrive! Bonne chance!

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 48, le 08 août 2012

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