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À La Une - Conflit

Syrie : entre le régime et la rébellion, la guerre des postes-frontières

Combats à Alep et Damas ; Paris souhaite la formation rapide d'un gouvernement provisoire.

Des membres de l'Armée syrienne libre regardant un portrait déchiré du président Bachar el-Assad à la frontière entre la Syrie et la Turquie, le 21 juillet 2012. Abdo/

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, inquiet de la "détérioration rapide" de la situation en Syrie, a estimé que le gouvernement syrien avait échoué dans la protection des civils.

M. Ban lui a demandé de "cesser les tueries et l'utilisation d'armes lourdes contre les agglomérations". Il a également dépêché en urgence à Damas le sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, le diplomate français Hervé Ladsous.

 

Paris pour sa part estime qu'il faut préparer au plus-vite l'après Bachar al-Assad et souhaite "la formation rapide d'un gouvernement provisoire" qui devra être "représentatif de la diversité de la société syrienne".

 

Près d'une semaine de violents combats dans Damas et un attentat contre les principaux chefs de l'appareil sécuritaire au coeur de la capitale ont fragilisé le pouvoir. Et alors que les rebelles semblent marquer le pas dans la capitale, ils ont pris le contrôle de plusieurs postes-frontières.

 

A l'est, ils contrôlent désormais deux des trois principaux points de passage entre l'Irak et la Syrie, à Boukamal et Yaribiyah.

 

Au nord, la rébellion contrôlait déjà depuis vendredi le poste de Bab al-Hawa, situé en face du poste turc de Cilvegözü, dans la province turque de Hatay (sud), qui abrite des camps de réfugiés syriens.

 

En revanche, l'ASL a tenté en vain de conquérir un poste-frontière, au sud, avec la Jordanie, selon un haut responsable jordanien.

 

A l'ouest, la frontière avec le Liban est pour l'heure sous le contrôle complet de l'armée syrienne.

 

Alors que les combats s'intensifient, les rebelles ont plus besoin d'armes que jamais et le contrôle des frontières est vital pour son approvisionnement.

 

Un photographe de l'AFP a constaté qu'un groupe d'environ 150 combattants venus de divers pays musulmans et se revendiquant de mouvements islamistes armés est arrivé samedi au poste-frontière de Bab al-Hawa en Turquie. Certains de ces militants ont affirmé provenir d'Algérie, d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, d'Egypte, de France, de Tchétchénie et de Tunisie. Le groupe comprend également plusieurs Africains, selon cette source.

Des combattants ont indiqué appartenir à une "choura" talibane, et d'autres ont ont revendiqué une appartenance à el-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi).

 

Parallèlement, le bilan des victimes en Syrie continue de grimper. Samedi, 90 personnes ont péri dans les violences, dont douze à Idleb et sept à Damas, majoritairement tuées par des tireurs embusqués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi les morts figurent 41 civils, 29 soldats et 20 rebelles.

 

De violents combats opposent pour la 2e journée consécutive rebelles et soldats à Alep, la capitale économique de Syrie, selon des opposants joints par l'AFP et l'OSDH qui fait état de "dizaines de blessés".

"Les combats continuent dans des quartiers excentrés d'Alep et dans le quartier de Salaheddine dans l'ouest de la capitale, on entend des explosions et des tirs qui n'arrêtent pas", a déclaré à l'AFP Abou Hicham, un opposant joint à Alep par Skype.

 

Selon le militant, les rebelles contrôlent "une grande partie des quartiers Sahour et Tariq el Bab" et "les forces du régime ont riposté par des bombardements".

 

Restée au départ comme Damas à l'écart de la révolte populaire, Alep s'est mobilisée au cours des derniers mois.

 

Ce nouveau front s'était ouvert vendredi après l'annonce mardi par les rebelles du début de la "bataille de libération" de Damas.

 

L'armée, notamment les forces spéciales et la Garde républicaine, a lancé une contre-offensive dans la capitale qui lui a permis de reconquérir vendredi le quartier Midane à la suite de violents combats.

 

Signe d'une nervosité croissante de la population, les habitants se sont rués sur les supermarchés ces derniers jours.

"Je cours faire mes courses et je rentre tout de suite me terrer chez moi", affirme Souad, une mère de famille.

 

Selon l'OSDH, des bombardements violents ont frappé les quartiers al-Qadam et al-Assali.

Des obus sont également tombés près du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, où les écoles de l'UNRWA (Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine) ont été ouvertes aux réfugiés palestiniens et syriens des quartiers environnants qui fuient les combats, selon un militant dans le camp.

 

Selon l'OSDH, "des tirs nourris ont été entendus" samedi en milieu de journée dans le quartier huppé de Mazzé, dans l'ouest de la capitale.

 

"Des affrontements se déroulent dans les vergers à la limite du quartier et une grande partie des femmes et des enfants ont fui", a affirmé un militant, Abou Mohannad al-Mazzi, joint via Skype par l'AFP.

 

Dans la ville rebelle de Homs (centre), plusieurs quartiers dont Khaldiyé ont été pilonnés par l'armée qui tente d'en prendre le contrôle.

 

Une mutinerie a par ailleurs éclaté dans la prison centrale de Homs dans la nuit de vendredi à samedi. Les autorités ont repris samedi le contrôle de l'établissement, où deux détenus sont morts, selon l'OSDH.

 

 

 

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