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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les scénarios avant la chute

Essayer de contrôler Damas. C’est aujourd’hui l’enjeu.

Tenir Damas le plus longtemps possible, se replier vers le réduit alaouite, organiser une défense jusqu’au-boutiste ou s’exiler : son clan atteint mais pas décapité, Bachar el-Assad a plusieurs options avant l’écroulement de son régime inexorable, selon les experts.


Frappé par l’attentat qui a tué trois hauts responsables sécuritaires, le régime est fragilisé. Mais avec le noyau dur intact, comme le cadet du président Maher el-Assad, à la tête de la Garde républicaine et de la quatrième division de l’armée en charge de la sécurité à Damas, il n’est pas décapité. Selon tous les experts, une exfiltration n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour. « Il y a une accélération inexorable de la perte de contrôle du régime. Mais on ne les sent pas près de lâcher », explique une source proche du dossier.


Essayer de contrôler Damas. C’est aujourd’hui l’enjeu. « Tant qu’Assad tient la capitale, il tient le siège du gouvernement et la légitimité du pouvoir. Le redéploiement de troupes du Golan et de la frontière irakienne vers la capitale montre qu’il va rester », explique Fabrice Balanche du groupe de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient. Si cette stratégie semble pouvoir marcher à court terme, elle ne paraît pas tenable longtemps pour les spécialistes, selon qui la chute de Damas pourrait être plus rapide que prévu.


S’il perd Damas, il peut se replier en zone alaouite. Selon plusieurs sources, il y a des plans dans ce sens. Depuis des mois, des opposants affirment que le président regroupe des armes dans cette région qui lui est globalement loyale, des mitraillettes aux armements lourds. « Il est très probable qu’il se lance dans une bataille désespérée depuis ce réduit », juge Joseph Bahout, spécialiste du Proche-Orient à l’Institut d’études politiques de Paris. « La défense peut durer des mois et prendre un tour ouvertement communautaire (entre alaouites et sunnites) avec des lignes de démarcation. Il espère peut-être que cela entraîne une réaction internationale pour mettre fin au conflit avec une partition et sauver ainsi sa mise », poursuit M. Bahout. Cette option, avec ses divisions d’élite pour le défendre, risque de virer à la guerre civile à outrance alors que cette zone est composée de villages à population mixte. « Cette région défendra farouchement son territoire. Pour créer un réduit, il faudra de l’homogénéité et il y a des craintes de nettoyage ethnique », selon Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie à l’Université d’Édimbourg. Plusieurs experts avancent aussi l’idée d’un possible lâchage de Bachar el-Assad par sa propre communauté. « À terme, il peut être rejeté par les alaouites comme un acteur qui n’a pas su les protéger et il est possible qu’il soit sacrifié », avance M. Balanche.


Un temps évoquée par les capitales occidentales, la solution à la yéménite, avec un départ du pouvoir en échange de l’immunité, semble aujourd’hui dépassée.


Reste l’option de l’exil. Les noms de la Russie, de l’Iran ou du Belarus circulent même si lui ne donne aucun signe en ce sens. Un départ du président en bateau depuis Tartous, où les Russes ont une base militaire, ou en avion depuis Damas est toujours possible, relève la source proche du dossier. Mais cela ne règle pas la question du reste du clan qui pourrait être alors « tenté d’aller encore plus loin dans l’horreur ».
(Source : AFP)

Tenir Damas le plus longtemps possible, se replier vers le réduit alaouite, organiser une défense jusqu’au-boutiste ou s’exiler : son clan atteint mais pas décapité, Bachar el-Assad a plusieurs options avant l’écroulement de son régime inexorable, selon les experts.
Frappé par l’attentat qui a tué trois hauts responsables sécuritaires, le régime est fragilisé. Mais avec le...
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