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Moyen Orient et Monde - Syrie

À la frontière irakienne : « Nous sommes pris entre deux feux »

Au poste-frontière syrien de Boukamal, le calme a pris le pas hier sur la fureur des combats de la veille. Les opposants armés affirment tenir ce point de passage déserté, que les voisins irakiens ont totalement fermé. Une clôture plantée dans le sable sépare la province irakienne d’al-Anbar de la Syrie. Elle divise de petits vergers esseulés, cultivés de part et d’autre de la frontière. Côté syrien, la ville s’appelle Boukamal, et Qaim, côté irakien.


Après que l’Armée syrienne libre (ASL) a pris le dessus jeudi soir, les Irakiens ont fermé leur poste-frontière, l’un des trois passages terrestres sur cette frontière longue de 600 km. Puis le vice-ministre irakien de l’Intérieur, Adnan el-Assadi, a affirmé que les rebelles syriens contrôlaient toute la frontière. Par crainte de débordements, M. Assadi a mis en garde : « Si cette situation continue, nous allons fermer toute la frontière avec la Syrie. » Mais, à première vue, il était difficile hier de savoir qui tenait le poste-frontière.


Côté syrien, un mirador est inoccupé. Les bâtiments de la police syrienne des frontières paraissent tout autant désertés. Aucun drapeau n’a été hissé. Seule indication que les rebelles semblent l’avoir emporté : un portrait de Bachar el-Assad a été lacéré. « Nous contrôlons la frontière de Boukamal », a assuré le lieutenant Khalid Abou Ziad de l’ASL, joint par téléphone. « Nous avons attaqué les soldats à l’arme légère. Certains ont fui, d’autres nous ont rejoints. »
En ville, des Syriens assurent vivre une situation très difficile. « Nous manquons de tout, d’électricité, d’eau, de médicaments. Nous sommes pris entre deux feux, celui de l’armée syrienne et celui de l’ASL », explique Abou Abdallah, 60 ans.


Les affrontements féroces de la veille côté syrien ont poussé l’armée et la police irakiennes à multiplier les patrouilles. Des points de contrôle ont été érigés et les habitants, qui bien souvent ont des proches côté syrien, étaient empêchés de se rendre en Syrie. Dans cette région majoritairement sunnite, nombre d’habitants sont membres de tribus qui font fi des frontières administratives. Des proches d’Abou Youssouf, un fonctionnaire irakien de 26 ans, lui ont demandé des « poches de sang. Mais on ne peut pas les leur faire parvenir parce que l’armée nous en empêche. Les soldats sont partout, leur présence atteint des niveaux inédits ».

Au poste-frontière syrien de Boukamal, le calme a pris le pas hier sur la fureur des combats de la veille. Les opposants armés affirment tenir ce point de passage déserté, que les voisins irakiens ont totalement fermé. Une clôture plantée dans le sable sépare la province irakienne d’al-Anbar de la Syrie. Elle divise de petits vergers esseulés, cultivés de part et d’autre de la...
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