Rechercher
Rechercher

À La Une - Analyse

Assad a subi un coup très dur mais n’entend pas lâcher prise

Le président syrien, tout comme l’opposition, ont le sentiment de pouvoir l’emporter, selon des experts.

Photo d’archive de Bachar el-Assad et de Hassan Turkmani (d.), tué mercredi dans l’attentat de Damas. Photo Handout/SANA/Reuters

Bachar el-Assad a subi un coup très dur avec la mort de trois responsables sécuritaires de son cercle rapproché dans un attentat à Damas mais il n’entend pas renoncer au pouvoir, estiment des experts. « Il doit être sous le choc et se sentir dos au mur avec la perte de Manaf Tlass, son ami proche qui a fait défection le semaine dernière, puis la mort mercredi de trois très importants responsables de la sécurité », estime le professeur Volker Perthes, directeur de l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, basé à Berlin.


Pour l’auteur de l’ouvrage La Syrie sous Assad : modernisation et les limites du changement, publié en 2004, la chute du régime n’est pas pour tout de suite. « Il peut combattre car il est dos au mur. Il n’a pas l’intention de lâcher prise immédiatement et sa puissance de feu est plus importante que celle des rebelles. » « Si plusieurs attaques aussi réussies que celles (d’hier) se produisent, si la structure de commandement se brise, vous pouvez avoir toute la puissance de feu que vous voulez, cela ne servira pas à grand-chose », ajoute ce spécialiste de la Syrie. Mercredi, un attentat spectaculaire dans le bâtiment ultraprotégé de la Sécurité nationale à Damas a causé la mort du ministre de la Défense, le général Daoud Rajha, son vice-ministre, le général Assef Chawkat, beau-frère du président, et le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte. L’explosion, dont on ignore toujours si elle est le fait d’un kamikaze ou non, a aussi blessé le ministre de l’Intérieur et le chef de la Sécurité nationale.
De son côté, Fabrice Balanche, un expert français de la Syrie, estime que « le pouvoir est fortement ébranlé, mais il n’est pas brisé ». « Il serait brisé si Bachar avait été tué. Le ministre de la Défense était une potiche, le suivant n’est pas mieux. En revanche la mort d’Assef Chawkat est beaucoup plus grave car c’était lui le véritable ministre de la Défense », dit-il. Mais, pour le directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Lyon), « ce coup va sans doute provoquer de nouvelles défections de haut rang parmi les sunnites et obliger le régime à se concentrer sur le noyau dur alaouite », communauté émanant du chiisme, représentant 10 % de la population syrienne, et à laquelle appartiennent le chef de l’État et les piliers du régime.


Ce point de vue est également partagé par Rim Allaf, chercheuse à l’Institut de recherches Chatham House, basé à Londres. « C’est un rude coup mais il ne faut pas penser que c’est fini car le régime jouit encore d’appuis dans l’appareil militaire et sécuritaire et bénéficie de l’appui de la Russie et de l’Iran », souligne-t-elle.
Cependant, ces experts s’attendent tous à une recrudescence des violences. « La violence devrait s’accroître à court terme. C’est une chose courante dans des guerres civiles : les deux côtés sont sûrs qu’ils ont les moyens d’avancer, probablement de gagner ou du moins d’améliorer leur position avant d’entrer dans des négociations », estime le professeur Perthes.


Pour M. Balanche aussi, « les combats vont s’intensifier, car l’opposition est galvanisée par cet attentat. Quant aux forces du régime, elles ne vont pas faire de quartier ».
« On peut s’attendre à un nouveau Baba Amr dans un quartier de Damas. De l’épuration ethnique du type Houla ou Treimsa dans la périphérie alaouite par les fidèles d’Assef Chawkat qui vont vouloir venger leur chef », a-t-il ajouté. Baba Amr est un quartier de Homs aujourd’hui totalement désert qui a été pris par l’armée à l’issue de combats sanglants, alors que Houla et Treimsa sont des localités sunnites où l’opposition a accusé les milices progouvernementales d’avoir commis des « massacres ».
(Source : AFP)

Bachar el-Assad a subi un coup très dur avec la mort de trois responsables sécuritaires de son cercle rapproché dans un attentat à Damas mais il n’entend pas renoncer au pouvoir, estiment des experts. « Il doit être sous le choc et se sentir dos au mur avec la perte de Manaf Tlass, son ami proche qui a fait défection le semaine dernière, puis la mort mercredi de trois très importants...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut