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À La Une - Syrie

Les rebelles syriens prennent le contrôle de la frontière avec l’Irak

Pour l'opposition, l'attentat de Damas marque le "début de la fin" du régime ; combats violents dans la capitale.

Une photo tirée de Youtube montre des rebelles prenant d'assaut un poste-frontière avec la Turquie. AFP

Les rebelles syriens ont pris jeudi le contrôle de la totalité des postes-frontière avec l'Irak et d’un poste-frontière avec la Turquie, une première depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad il y a 16 mois.

 

"La totalité des postes-frontière entre l'Irak et la Syrie est désormais sous le contrôle de l'Armée syrienne libre", l'ASL, composée essentiellement de déserteurs et de civils armés, a déclaré a annoncé à l'AFP le vice-ministre de l'Intérieur irakien Adnan al-Assadi.

  

"Les combattants rebelles ont pris le contrôle du poste-frontière de Bab al-Hawa à la frontière entre la Syrie et la Turquie et ont détruit une photo de Bachar el-Assad et ce après le retrait des troupes régulières. C'est une première", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le poste-frontière est situé dans la province syrienne d'Idleb (nord-ouest), théâtre pendant des mois de combats entre armée et rebelles.

 

Par ailleurs, Un porte-parole de l’opposition a affirmé que la mort de hauts responsables sécuritaires du cercle rapproché du président syrien dans un attentat mercredi à Damas marquait "le début de la fin" du régime.

 

"Ce qui s'est passé hier est un grand coup porté au chef de l'Etat et à l'appareil sécuritaire et répressif du régime", a affirmé Georges Sabra, porte-parole du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

 

"Nous demandons à notre peuple de se préparer à une nouvelle étape (...) et à recevoir d'autres nouvelles qui montreront que le pouvoir perd le contrôle non seulement dans les provinces et dans l'ensemble du pays, mais également sur les institutions militaires et sécuritaires", a indiqué M. Sabra.

 

Les Frères musulmans, influente composante de l'opposition, ont jugé pour leur part que le régime était désormais "aussi dangereux qu'un loup blessé".

 

(Lire l'analyse de l'après-attentat, "Le régime pourrait viser des intérêts du Golfe ou Occidentaux au Liban", en cliquant ici)


 

L'attentat perpétré mercredi contre le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas a coûté la vie à plusieurs hauts responsables du pouvoir, dont le beau-frère d'Assad et vice-ministre de la Défense, le général Assef Chawkat, le ministre de la Défense, Daoud Rajha, et le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte.

 

"Des funérailles nationales auront lieu demain (vendredi) à Damas avant que la dépouille de chacun des trois responsables ne soit transférée dans sa ville natale pour y être inhumée", a indiqué à l'AFP une source de sécurité dans la capitale syrienne.

 

L'attentat a été revendiqué par l'Armée syrienne libre (ASL, composée en majorité de dissidents) qui avait annoncé la veille "la bataille pour la libération de Damas".

Les autorités ont, elles, parlé d'une attaque "terroriste" mais contrairement aux attentats précédents, aucune image n'a été diffusée par les médias officiels et les circonstances de l'attaque demeuraient encore floues. 

 

Le journal du parti au pouvoir, al-Baas, a néanmoins reconnu jeudi que l'attentat avait "fait mal". "Les traîtres, les agents et les mercenaires se font des illusions s'ils pensent que la Syrie va courber la tête face à ce coup, même s'il fait mal", écrit-il.

 

La Russie, la Chine et l'Iran, pays alliés de Damas, ont condamné l'attentat, tout comme le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Israël a de son côté qualifié l'attentat de "coup dur" porté au régime ainsi qu'à "l'axe radical" Iran-Hezbollah.

 

Alors que Bachar el-Assad n'était pas apparu en public depuis plusieurs jours, et surtout depuis l'attentat de mercredi, la télévision d'Etat syrienne a diffusé jeudi en fin d'après-midi des images du président syrien. Sur ces images, M. Assad, en costume bleu, reçoit le nouveau ministre de la Défense, le général Fahd al-Freij, en uniforme militaire, après la prestation de serment. Ce dernier a succédé au ministre de la Défense tué dans l'attaque de mercredi.

 

Sur le terrain, les combats à Damas, qui avaient débuté dimanche, ont redoublé jeudi d'intensité.

"Ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivrent pendant les prochaines 48 heures pour nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan", mois de jeûne musulman qui est sur le point de commencer, a indiqué jeudi une source de sécurité dans la capitale.
"Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations mais depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes", a ajouté cette source.

Selon la source de sécurité, "l'armée a demandé à la population de s'éloigner des zones de combats alors que les terroristes cherchent à utiliser les habitants comme boucliers humains".

 


View Combats intenses à Damas in a larger map

 

Le quartier de Qaboun à Damas a été pris d'assaut jeudi pour la première fois par des chars de l'armée syrienne, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Plus de 15 chars et des transports de troupes blindés ont pris d'assaut la principale artère du quartier de Qaboun (est) et il y a des craintes de massacres dans le quartier", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.

 

Depuis cinq jours, Qaboun, à l'instar d'autres quartiers de la capitale est le théâtre de combats entre les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et l'armée qui mène des bombardements notamment à l'aide d'hélicoptères.

 

Plus tôt, l'OSDH avait indiqué que centaines d'habitants fuyaient un secteur situé à la périphérie de Mazzé en direction de l'intérieur de ce quartier huppé, "par peur d'une opération d'envergure des forces régulières" à la suite de combats. Les mêmes mouvements étaient notés dans le quartier de Tadamoun et dans le camp palestinien de Yarmouk (sud).

 

Dans la capitale syrienne, la vie tourne au ralenti. La majorité des échoppes des rues commerçantes de Salhié et de Chaalane sont fermées. Et dans celles restées ouvertes, de rares clients s'approvisionnent à la hâte.
"Les gens ont peur, ils pensent désormais qu'après l'attentat, tout peut arriver", a déclaré à l'AFP un marchand ambulant du quartier de Bab-Touma.

La situation est "pire que catastrophique", a indiqué de son côté un habitant qui a fait état de pénurie de pain et de médicaments dans certains quartiers.

Sur le plan diplomatique, la Russie et la Chine ont à nouveau opposé leur veto jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions.

 

 

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commentaires (6)

Il est difficile de croire que ces quelques individus, que nous voyons à la TV, qui brandissent des fusils, qu'ils ne savent même pas tenir, sont ceux qui font ces percées et remportent des victoires dans les villes ou sur les frontières. N'est-il pas plus logique de penser que des groupes d'élites, étrangers ? s'en mêlent ? Just an idea !

SAKR LEBNAN

06 h 54, le 20 juillet 2012

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Commentaires (6)

  • Il est difficile de croire que ces quelques individus, que nous voyons à la TV, qui brandissent des fusils, qu'ils ne savent même pas tenir, sont ceux qui font ces percées et remportent des victoires dans les villes ou sur les frontières. N'est-il pas plus logique de penser que des groupes d'élites, étrangers ? s'en mêlent ? Just an idea !

    SAKR LEBNAN

    06 h 54, le 20 juillet 2012

  • La DONNE change sur le terrain à vitesse vertigineuse !

    SAKR LEBNAN

    02 h 31, le 20 juillet 2012

  • « La Syrie n’est pas sur la voie de la paix » dit Robert Mood, s’attendant à boucher un coin à l’opinion publique mondiale qui était pourtant persuadée du contraire. Finalement les lapalissades Norvégiennes sont encore plus tordantes que les lapalissades Françaises. Reste la position de Vladimir Poutine, Tsar de toutes les Russies, qui martèle que c’est au peuple Syrien de décider qui doit le diriger. Il a après tout tant de moyens démocratiques de le faire que c’est surprenant qu’il en vienne aux armes. Si Poutine avait été au pouvoir dans les années 80 durant les grandes famines en Ethiopie, il aurait surement déclaré qu’il revient au peuple Ethiopien de décider s’il doit bouffer. La seule chose qui faisait défaut alors était la nourriture.

    Jack Hakim

    09 h 19, le 19 juillet 2012

  • Début de la division de la Syrie en mini états confessionels ou fuite probable de Assad vers la Russie ..? Les jours prochains le prouveront Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 04, le 19 juillet 2012

  • Désolé mais mon précédent message fut envoyé par erreur avant de l'avoir terminé. Je disais que Bachar est à Lattaquieh en attente d'un bateau russe pour l'emmener quelque part. Il faut être rationnel: Il est évident que ce régime a chuté sans tourisme, sans économie, sans investissement, boycotté, il n'a plus que quelques jours devant lui. Soit la syrie sera partagée soit un autre régime prendra le relais Le discours de Nasrallah hier à la TV sur la syrie assad n'était qu'un requiem sur Assad et sa bande. D'ailleurs, la colère transpirait à travers son discours. Largué, isolé, détesté par une grande partie des libanais, Nasrallah et sa bande armée a même perdu l'autre larron généralissime qui a perdu son maitre assadiote. Bref c'est la débacle au sein de toute cette bande. Reste au hezbollah de rentrer dans les rangs et prouver vraiment que l'armée est l'unique organisation militaire qui devra avoir droit de posséder missiles et structures militaires En tout cas, le hezbollah militaire bras armé de l'iran sait pertinemment qu'il n'aura aucun appui de la population libanaise en cas d'attaque militaire contre ses structures. Autant qu'il cherche à se faire apprécier et aimer par ses compatriotes au lieu de se la jouer 'arrogance" envers les libanais.

    jean-pierre EL KHOURY

    07 h 35, le 19 juillet 2012

  • Le régime sanguinaire est sur le point de s'effondrer. Assad est à Lattaquieh en attente d'un bateau russe qui l'emmenera.

    jean-pierre EL KHOURY

    07 h 27, le 19 juillet 2012

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