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Culture - Concerts

Bassel el-Baba à l’Assembly Hall : un subjuguant salut à Franz Liszt

Chirurgien et pianiste, Bassel el-Baba se place dans la digne et rare tradition de l’humanisme de la Renaissance. Et c’est dans l’esprit de cette Renaissance que l’interprète a tenu à faire revivre, à l’Assembly Hall de l’AUB, la sonate en si mineur de Franz Liszt et le concerto pour piano n. 4 en sol majeur de Beethoven.
Entamé par la sonate de Liszt, le concert a reflété l’oscillation entre un thème violent et menaçant, méphistophélique, et une mélodie suave et cristalline; le timbre sévère et nerveux du premier thème contrastant avec l’envolée du second. L’interprétation a clairement rendu la lutte du bien et du mal. El-Baba a ainsi navigué entre le premier spectre symphonique et le second, transportant l’audience de l’écoute tendue à la délicieuse rêverie.
Le concerto de Beethoven, plus ludique, inspiré du mythe d’Orphée, a ensuite été interprété sur deux pianos. El-Baba et Sabalbal, professeur au Conservatoire national de musique, ont bien rendu la poésie et l’intériorité des mouvements et ont ménagé un espace à l’improvisation. Une meilleure synchronisation entre les deux instruments serait toutefois souhaitable.
Le court prélude Opus 37 d’Alexandre Scriabine, qui questionne succinctement l’origine du cosmos et de l’existence, a élégamment clôturé le concert.
L’audience, enchantée et unanime, a salué l’effort et le brio du pianiste, d’autant plus que le programme comprenait des pièces difficiles. La sonate de Liszt, qui requiert une technique indéfectible et une sensibilité à fleur de peau, est rarement jouée au Liban.
Chirurgien et pianiste, Bassel el-Baba se place dans la digne et rare tradition de l’humanisme de la Renaissance. Et c’est dans l’esprit de cette Renaissance que l’interprète a tenu à faire revivre, à l’Assembly Hall de l’AUB, la sonate en si mineur de Franz Liszt et le concerto pour piano n. 4 en sol majeur de Beethoven. Entamé par la sonate de Liszt, le concert a...
commentaires (4)

artistique. Le propos du critique musical est de se prononcer sur l'interprétation, la partition, la performance de l'artiste, de l'orchestre, du chef etc... On devrait donc lui faire confiance sur tout ce qui a trait à l'analyse objective de l'oeuvre, son contexte historique, son niveau de difficulté etc... mais pour tout le reste, interprétation, qualité d'une voix, sonorité d'un orchestre, valeur artistique de l'oeuvre, les critères étant éminemment subjectifs, la confiance sera beaucoup plus difficile à accorder. Le moindre critique musical devra avoir "à son compteur" au moins dix mille heures d'écoute, connaître à fond les dix compositeurs majeurs de chaque époque et au moins soixante pour cent de leurs oeuvres et enfin deux, trois ou quatre meilleures interprétations de chacune d'elles. Faute de quoi il ne pourra (devra pas) être habilité à exercer le moindre jugement. Enfin, une plume talentueuse serait la cerise sur le gâteau.

Paul-René Safa

01 h 49, le 14 juillet 2012

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Commentaires (4)

  • artistique. Le propos du critique musical est de se prononcer sur l'interprétation, la partition, la performance de l'artiste, de l'orchestre, du chef etc... On devrait donc lui faire confiance sur tout ce qui a trait à l'analyse objective de l'oeuvre, son contexte historique, son niveau de difficulté etc... mais pour tout le reste, interprétation, qualité d'une voix, sonorité d'un orchestre, valeur artistique de l'oeuvre, les critères étant éminemment subjectifs, la confiance sera beaucoup plus difficile à accorder. Le moindre critique musical devra avoir "à son compteur" au moins dix mille heures d'écoute, connaître à fond les dix compositeurs majeurs de chaque époque et au moins soixante pour cent de leurs oeuvres et enfin deux, trois ou quatre meilleures interprétations de chacune d'elles. Faute de quoi il ne pourra (devra pas) être habilité à exercer le moindre jugement. Enfin, une plume talentueuse serait la cerise sur le gâteau.

    Paul-René Safa

    01 h 49, le 14 juillet 2012

  • En tout cas le récital fut certainement très beau. En novembre dernier, dans le cadre de l'année Liszt, Guy Sacre a donné un concert-conférence sublime (à Paris) sur le paradoxe de Liszt, tzigane et franciscain. Deux heures de bonheur à écouter Guy qui était accompagné d'un jeune virtuose de 25 ans, ancien élève de Billy Eidi.

    Robert Malek

    07 h 26, le 13 juillet 2012

  • Merci M. Melki d'avoir porté ces erreurs à notre attention. L'article a été corrigé. Cordialement, La rédaction de L'Orient-Le Jour

    05 h 19, le 13 juillet 2012

  • Décidément, les critiques musicaux de l'OLJ ne cessent de nous surprendre! Après Edgar Davidian et ses tonalités hybrides( C-majeur et A-mineur...), voici Mlle Jihane Farhat qui vient de découvrir la "sonate en majeur" de Franz Liszt: ainsi, tout simplement! A l'auditeur de deviner de quelle tonalité il s'agit, puisqu'il n'y a pas moins de 12 tonalités majeures dans la musique occidentale...Puis elle continue sur sa lancée, en évoquant deux "spectres symphoniques": pas mal pour une sonate pour piano "en majeur"! On se demande d'ailleurs s'il ne s'agissait pas de la sonate en si mineur, vu qu'il y avait une "oscillation entre un thème méphistophélique et une mélodie suave et cristalline"... Quant au 4eme concerto pour piano de Beethoven, ("piano concerto" serait plutôt en Anglais!) dans l'arrangement pour 2 pianos du même Liszt , il semble avoir plu à notre jeune critique musicale, mais elle aurait aimé "une meilleure synchronisation" entre les deux pianos! Pauvre Liszt, il manquait encore de métier lorsqu'il a fait cet arrangement...

    Georges MELKI

    04 h 59, le 13 juillet 2012

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