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À La Une - mode

Beyrouth-Paris, calendrier haute couture : les créateurs libanais ont la cote...

Durant la Semaine de la mode parisienne, les maisons de haute couture libanaises ont présenté à la presse internationale leur savoir-faire avec des pièces uniques, mais aussi aux clientes qui ont fait le déplacement pour découvrir les toilettes les plus chères de la planète.

Le Liban à la Semaine de la mode parisienne.

PARIS, Samar YOUSSEF

 

Dans le calendrier officiel : le très attendu Élie Saab a transposé la féérie de Byzance à Paris. Et cela avant même le début du défilé ; les effluves de la première fragrance de la maison de couture parfument l’entrée du pavillon Cambon, tandis que la foule se presse, cartons d’invitation à la main. La top américaine Karlie Kloss foule le parquet doré d’un pas décidé et ouvre le show dans une robe longue en tulle noir brodé de perles, de paillettes et de dentelles. Trente ans de couture pour Élie Saab et une collection haute-couture très opulente. Comme un retour aux sources, nous confie le créateur. « Dans cette collection, on fait un saut dans le passé dans ma manière de créer, notamment de travailler la broderie. Comme à mes débuts, j’ai choisi de broder le fil d’or sur toutes les robes... » Les créations du couturier libanais aux motifs ottomans semblent « échappées d’un palais ancré sur les rives du Bosphore », précise la note d’intention. Quelques tailleurs peplums en brocard atténuent cette richesse impériale inspirée par Constantinople. « J’ai utilisé le brocard, un tissu très épais, qui rappelle les caftans de la femme ottomane. Fait rare, pour ne pas dire unique, à la fin du défilé, dans la ferveur, une cliente agrippe Élie Saab alors qu’il salue son public. Côté backstage, la chanteuse Elissa, venue pour l’occasion, nous explique que « les robes de mariées sont toujours pour elle un étonnement et un instant magique ».
Toujours dans le calendrier officiel mais loin du faste baroque oriental, le très singulier Rabih Kayrouz a troqué son défilé contre une présentation statique dans ses ateliers parisiens, rive gauche. « Une présentation était la meilleure façon de rendre hommage aux artisans avec qui je travaille. » Cette présentation était aussi un happening, où chaque personne pouvait découvrir de manière lente chacune des 7 silhouettes présentées.
Il fut un temps, pas si lointain, où le nombre de passages minimum comptait pour pouvoir se revendiquer « haute couture ». La crise qui a même touché les maisons de luxe avait rendu ce critère obsolète. Au-delà des clientes, la haute-couture est avant tout l’expression d’un savoir-faire rare pour toutes les maisons de luxe.
Très peu de modèles, mais assez pour sublimer les matières choisies par la maison Rabih Kayrouz : le cuir devient aussi fin que la dentelle, la maille aussi légère qu’une mousseline... Et avec Rabih Kayrouz, la moindre broderie a une fonction, à l’image de ces perles qui constituent un empiècement de la veste. Un vestiaire moderne et luxueux.
Au-delà des distinctions entre calendrier officiel et calendrier « off », la haute-couture parisienne reste exclusive. Ainsi Georges Hobeika a fait le show dans les prestigieux salons France-Amériques de l’avenue Franklin Roosevelt. Dans cette collection nommée « Féerie enchantée », Georges Hobeika explique qu’il a travaillé les volumes avec beaucoup de légèreté. Il a voulu donner de la structure sans charger la silhouette de cette femme qui rêve de romantisme tout en voulant affirmer sa personnalité et sa silhouette. La légende veut que seules 14 femmes dans le monde se partagent le marché de la haute-couture. « Pas du tout ! » s’exclame Georges Hobeika, en ajoutant : « Les clientes libanaises qui s’offrent des robes haute couture pour assister aux mariages dépassent, à elles seules, de loin ce chiffre ! »
Étonnante collection couture pour Basil Soda, connu pour son penchant pour l’architecture avec une présentation automne-hiver poétique. La nature, ses incrustations et ses métamorphoses sont les thèmes qui inspirent Basil Soda. D’ailleurs, il a voulu habiller une femme forte qui a aussi envie de disparaître dans la nature. « Elle assure au quotidien dans sa vie privée et dans la société, mais elle a besoin aussi de se perdre dans un paysage automnal », précise-t-il. Son emblème, le faucon, est très présent avec les plumes et les franges qui viennent protéger cette femme qui recherche le contact avec la nature. Ses robes longues ou courtes épousent le corps ou s’en éloignent au bon gré de la femme façon Basil Soda. Alors que les flashs crépitent, Mélita Toscan Du Plantier, sa première admiratrice, lui glisse à l’oreille : « Tout le monde m’a demandé à Cannes d’où venaient mes robes ! »
Enfin, avec Zuhair Murad, Hollywood regarde toujours vers le Moyen-Orient. Et pour fermer les portes de ce calendrier couture Paris-Beyrouth, le couturier nous entraîne dans une serre luxuriante de soieries, de dentelles et d’effets. La femme Zuhair Murad capte tous les regards. Les paillettes et les broderies sont omniprésentes... Il affectionne les ateliers français avec qui il travaille et n’hésite pas à les citer. « Nous travaillons avec les ateliers Lesage pour certaines de nos broderies ou le plumassier Lemarié. Ces ateliers ont un savoir-faire unique et ce sont de véritables artisans du luxe. » Et à la question : à quand un défilé Zuhair Murad à Beyrouth? « D’ici à quelques mois il y aura l’ouverture de ma nouvelle maison de couture, et peut-être la bonne occasion de faire un défilé ! »

PARIS, Samar YOUSSEF
 
Dans le calendrier officiel : le très attendu Élie Saab a transposé la féérie de Byzance à Paris. Et cela avant même le début du défilé ; les effluves de la première fragrance de la maison de couture parfument l’entrée du pavillon Cambon, tandis que la foule se presse, cartons d’invitation à la main. La top américaine Karlie Kloss foule le parquet doré...
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