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À La Une - Football

La Fifa autorise le port du voile

Les monarchies du Golfe applaudissent.

Des joueuses de football, le 28 octobre 2010, lors d'un match à Manama. Photo d'archives. ADAM JAN/

Le port du voile (ou hijab) pour les joueuses a été autorisé jeudi par l'International Football Association Board (Ifab), organe garant des lois du jeu, a annoncé la Fifa lors d'une conférence de presse à Zurich.


Cette mesure, demandée par la Confédération asiatique (AFC) et le Prince Ali Bin al Hussein de Jordanie, un des six vice-présidents de la Fifa, avait bénéficié en mars d'un "accord de principe" de l'Ifab qui avait toutefois souhaité attendre le "résultat d'un examen accéléré de toutes les questions liées, notamment sur le plan de la santé et de la sécurité".


"Cette initiative prise lors de notre dernier congrès avait été soumise à une décision finale du comité médical de la Fifa. Les réserves médicales et sur la sécurité ont été supprimées pour le port du voile et la mesure est donc approuvée", a déclaré Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa.


Adoptée à l'unanimité, cette mesure bénéficiera d'abord d'une période d'essais.
La couleur, le design et la nature même des voiles seront maintenant débattus en novembre à Glasgow lors d'une réunion de l'IFAB.


Cette décision doit permettre la pratique du football à toutes les femmes, ce qui n'était jusque-là pas le cas en raison de restrictions religieuses visant certaines communautés.

 

Des associations féministes ont néanmoins exprimé leur désaccord, comme la Ligue internationale des femmes, Femix'sports et la Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), dans une lettre ouverte à Joseph Blatter en décembre dernier.

 

Dans le monde musulman, en revanche, la nouvelle a été bien accueillie.
"C'est une bonne nouvelle pour nous. C'est bon pour la communauté musulmane", a déclaré à l'AFP peu avant la décision Alex Soosay, secrétaire général de la Confédération asiatique de football, dont le siège se trouve à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, pays majoritairement musulman.

 

Les monarchies du Golfe ont aussi salué cette nouvelle.

"Cette décision, attendue avec impatience, fait notre très grande joie", a réagi la présidente de la commission du sport féminin au sein de la fédération koweïtienne de football (FKT), cheikha Naïma Al-Sabah, interrogée par l'AFP.
"Elle rend justice aux joueuses voilées. Son impact sera direct et positif sur l'engouement des Koweïtiennes à jouer au football", a ajouté cheikha Naïma, dont la sélection féminine de football participe à diverses compétitions, tout comme celles des Emirats arabes unis, du Qatar et de Bahreïn.

 

La nouvelle décision de la Fifa "va promouvoir le sport féminin dans les pays arabes et islamiques, qui comptent des footballeuses de qualité handicapées par l'interdiction du voile", a estimé pour sa part l'entraîneur de la sélection féminine de football de Bahreïn, Adel Marzouq.

 

Aux Emirats arabes unis, "où la promotion du football a commencé depuis des années dans les écoles (...), la femme aura désormais l'occasion de pratiquer ce sport dans le respect de la religion", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Fédération nationale de football, Youssef Abdallah.


Au Qatar voisin, un petit pays qui organise la Coupe du monde de football de 2022 et qui encourage le sport féminin, le soulagement est manifeste.
"La Fifa s'est assurée que le port du voile n'entrave pas la sécurité, ce qui va permettre aux footballeuses voilées de pratiquer librement leur sport", a souligné le conseiller technique du football féminin au Qatar, Hani Ballan.
"Le nombre des footballeuses va augmenter, avec le soutien des familles, des fédérations et des instances sportives soucieuses de l'identité musulmane", a-t-il ajouté.

 

Le sultanat d'Oman ne compte pas de sélection féminine, tout comme l'Arabie saoudite, la plus conservatrice des six monarchies du Golfe, où les femmes sont interdites de toute activité sportive publique. Riyad n'a d'ailleurs pas encore fait savoir si des Saoudiennes pourraient participer aux jeux Olympiques de Londres.
Jeudi, les responsables de la fédération de football et du comité olympique saoudiens interrogés par l'AFP se sont refusés à tout commentaire sur la décision de la Fifa.


Le port du voile islamique, historiquement limité aux monarchies conservatrices du Golfe, a gagné du terrain, y compris dans les milieux sportifs, depuis la révolution islamique en 1979 en Iran, et a encore progressé avec la montée des courants islamistes dans la foulée du Printemps arabe.


Avant les pays du Golfe, l'Iran était d'ailleurs à l'avant-garde de la bataille pour l'autorisation du voile islamique. Le pays avait même porté plainte contre la Fifa après avoir été empêché en juin 2011 de disputer un match de qualification aux JO-2012 contre la Jordanie, en raison de l'interdiction du voile islamique.

Le port du voile (ou hijab) pour les joueuses a été autorisé jeudi par l'International Football Association Board (Ifab), organe garant des lois du jeu, a annoncé la Fifa lors d'une conférence de presse à Zurich.
Cette mesure, demandée par la Confédération asiatique (AFC) et le Prince Ali Bin al Hussein de Jordanie, un des six vice-présidents de la Fifa, avait bénéficié en...

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