Kathryn Joosten, ce visage familier

Peut-être n’y avait-il pas grand monde à son enterrement, mais la célébrité se mesure-t-elle au nombre de limousines noires qui se suivent en file indienne ? Si de Kathryn Joosten on ne se souviendra que des noms de ses personnages, on peut néanmoins dire qu’elle avait de sacrés « caractères ». Elle n’était nullement une star. Elle avait, au contraire, ce visage familier que les Américains peuvent croiser au tournant d’une rue. Un éternel second rôle mais qui savait faire la différence au fil des séries. De ER à Buffy en passant par Ally Mc Beal ou Frasier, Kathryn Joosten, catapultée dans le milieu de la télévision à 40 ans révolus après avoir été infirmière psychiatrique, marquera pourtant son territoire avec The West Wing (saisons 1 et 2), de 1999 à 2001. Secrétaire du président des US, incarné par Martin Sheen, le tandem formé par ces deux comédiens était remarquable. On se souviendra surtout de l’épisode entier consacré à la disparition de Mrs Landingham, cette secrétaire indispensable et loyale. Qui aurait cru que cette Mrs Landingham serait la pièce de puzzle manquante à la brochette de bimbos banlieusardes de Desperate Housewives ? Et pourtant Marc Cherry, créateur de la série, l’intègre au casting, faisant de cette voisine curieuse à loisir un personnage qui sort Joosten de l’anonymat.
Et si elle est partie en ce début du mois de juin dans la plus grande discrétion, il sera difficile de trouver à l’avenir des Kathryn Joosten pour remplir des rôles « humbles » qui sauront se forger une renommée.