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Liban - Initiative

Le Liban toujours victime des mines

La Belgique et l’Italie soutiennent le LMAC (Lebanon Mine Action Program) dans son action de déminage du Liban-Sud.

Mardi 12 juin, le LMAC (Lebanon Mine Action Program), en collaboration avec le PNUD, a accueilli dans le sud du Liban l’ambassadrice de Belgique, Colette Taquet, et Guido Benevento, directeur du Centre italien de coopération, afin qu’ils puissent voir les résultats de la phase II du déminage dans les terres au sud du pays.
Le gouvernement belge et le gouvernement italien ont respectivement versé une aide de 1 million d’euros et de 650 000 euros en faveur du projet du PNUD pour aider le LMAC dans son plan de déminage de la région. Cette contribution s’inscrit dans le programme de collaboration entre le PNUD, le ministère libanais de la Défense et le LMAC. Le but étant de renforcer les compétences du LMAC pour qu’il puisse mieux gérer son action de déminage. Les deux pays sont les deux financiers de cette phase II. L’Italie est déjà très active dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, et la Belgique « est le premier pays à avoir une loi contre les sous-munitions, et suite à la convention d’Ottawa, nous ne pouvions que venir en aide », déclare Mme Taquet. Ainsi, ils se sont vus offrir une récompense chacun pour le soutien apporté au programme de déminage. Ils ont pu assister à une simulation de déminage présentée par un groupe de l’association humanitaire Norwegian People’s Aid.

Perspectives
 « La phase I consistait à lever des fonds. Quant à la phase II du projet, elle est exécutée par Norwegian People’s Aid depuis le mois d’avril. Elle consiste dans un travail de terrain : entraînement et déminage des terres », explique Robert Watkins, représentant du PNUD. « Mais bien qu’on ait reçu beaucoup d’aides, il faut quatre équipes de démineurs en plus. Ainsi, pour réussir à éliminer toutes les munitions à fragmentation d’ici à 2016, on aurait besoin de 50 millions de dollars », poursuit-il.
En effet, le niveau de capacité technique demeure bien en dessous du besoin nécessaire pour réaliser l’engagement envers la convention sur les bombes à sous-munitions. Dans cet accord, le Liban devrait se débarrasser de la totalité de ces armes dans le Sud d’ici à 2016. Le pays aurait alors besoin de 35 équipes de déminage par an pour pouvoir atteindre ce délai. Uniquement 24 équipes ont été assurées en 2011, 26 cette année, et bientôt 29. « 47 % du territoire libanais est encore infecté de bombes inexplosées et de mines. Pour réussir à déminer toute la surface du pays, il faudrait 276 millions de dollars d’ici à 2021 », précise Robert Watkins. « Ces journées de démonstrations sont très importantes pour montrer les résultats de cette action et inciter les différents pays à s’engager et à offrir des donations », conclut-il. À ce jour 67 % du territoire sud-libanais est débarrassé des bombes à sous-munitions.
« On travaille en collaboration avec le PNUD, mais il y a manque de fonds. Il est primordial pour le pays d’atteindre l’autosuffisance. Il y a beaucoup à faire. Pour l’instant il faut se concentrer sur l’aide à la formation de déminage », a soutenu Mme Taquet.

Impact
Près de 150 millions de mètres carrés des terres libanaises ont été affectées par des mines et des munitions non explosées depuis le début de la guerre civile au Liban en 1975.
En 2006, lors du dernier conflit, le Liban a été gravement contaminé par les bombes à sous-munitions. En 33 jours, Israël a lâché près de 4 millions de ces bombes pour couvrir sa « retraite » du pays. Ces bombes à fragmentation ont été ainsi dispersées à travers le Sud-Liban. Il faut noter qu’une proportion importante de sous-munitions n’explose pas à l’impact et constitue un danger durable pour les populations locales, et ce jusqu’à plusieurs décennies après un conflit.
Plus de 75 000 Libanais avaient fui le sud du pays pour se réfugier dans le Nord, alors que 250 000 autres s’étaient enfuis en Syrie ou vers d’autres pays. Sans l’aide des Nations unies en 2006, il aurait été extrêmement difficile de mettre en place un secours humanitaire
Les pertes humaines furent importantes, et continuent de l’être. Depuis 2006, les bombes à sous-munitions ont tué et mutilé 408 personnes. Le développement socio-économique a été lui aussi affecté considérablement. Près de 30 % des terrains utilisés pour l’agriculture ont subi des dommages, et on estime une perte de production de 127 millions de dollars pour l’année 2007. En 2011, les pertes ont chuté à 25 millions de dollars.
Il reste encore du travail à faire, mais le Liban s’applique pour respecter les délais, et se libérer de cette « infection » qui mine son territoire depuis bien trop longtemps.
Mardi 12 juin, le LMAC (Lebanon Mine Action Program), en collaboration avec le PNUD, a accueilli dans le sud du Liban l’ambassadrice de Belgique, Colette Taquet, et Guido Benevento, directeur du Centre italien de coopération, afin qu’ils puissent voir les résultats de la phase II du déminage dans les terres au sud du pays. Le gouvernement belge et le gouvernement italien ont respectivement...
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