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Cinema- - À l’affiche

Une empreinte bien libanaise

Les médias omniprésents et envahissants au Liban, la voiture « Marcedes » symbole d’une page de l’histoire libanaise : deux documentaires qui valent le détour au Métropolis Empire Sofil dans la programmation Scrapbook qui se déroule jusqu’à la fin du mois de juin.

Paix et guerre, vedettes de la chanson et de la politique, tout se retrouve dans ce melting-pot libanais.

« It’s all in Lebanon »
de Wissam Charaf

Coproduit par Pierre Sarraf et Monika Borgman, ce documentaire mélange politique et médias et donne à voir, comme le dit le producteur Pierre Sarraf, un témoignage de notre vie actuelle « avec un certain recul ». Le réalisateur Wissam Charaf a pu le réaliser avec la distanciation nécessaire qu’impose la volonté de ne pas prendre position. « Il s’est construit, ajoute Sarraf, autour de la pensée de Loukman Slim (qui participe par des interviews au film) logique et neutre, empreinte d’une impartialité bien éclairée. »
Dans ce Liban terre de lait et de miel, deux pensées totalement divergentes s’opposent et s’infiltrent insidieusement depuis les années 90 dans l’esprit des Libanais pour s’ancrer à jamais. « Deux clans, deux modes de vie qui s’affrontent et dont la tension est exacerbée par des médias qui nous servent n’importe quoi et n’importe comment », avoue le producteur qui s’est dit très vite séduit par le projet de Charaf « qui sort des sentiers battus du documentaire conventionnel ».
Un sujet grave et sérieux, traité néanmoins avec légèreté et surtout impartialité. En choisissant l’angle des vedettes et des artistes qui envahissent les petits écrans ainsi que les affiches, en opposant à leur monde ludique composé d’airs joyeux et juvéniles les grandes figures de la politique qui sont devenues avec le temps de véritables figures iconiques, Wissam Charaf brosse le portrait d’un pays melting-pot, évoquant aussi un désordre mental qui risquerait de bouleverser toute valeur. Dans ce pays où tout a été contaminé puisque les artistes finissent par prendre parti pour l’un ou l’autre clan, toute velléité de reconstruction semble avoir échoué.
Correspondant et reporter pour ARTE, Wissam Charaf a pu profiter de son statut de journaliste pour écumer les archives et en soutirer les images fortes, impressionnantes qui ont jalonné le Liban contemporain. « Il a pu enfin parler d’un sujet qui lui tient à cœur en toute liberté et sans contrainte journalistique », dit Sarraf qui précisera par la suite que It’s all in Lebanon n’est pas leur première collaboration mais bien leur premier documentaire. Et d’ajouter : « Il y en aura d’autres. »
 
Que devient « ...né à Beyrouth » ?
Depuis sa création il y a une dizaine d’années, « ...né à Beyrouth » est à la fois une société de production et un festival libanais qui s’est fait une place au soleil dans le milieu du 7e art libanais. Pour diverses raisons, le festival n’a plus eu lieu l’an dernier, mais la société de production a grandi et a multiplié ses activités. Aujourd’hui donc, « ...né à Beyrouth » demeure le nom de cette société qui repousse les limites en soutenant des réalisateurs aux projets ambitieux alors que le festival qui porte le nom du festival du film libanais a été pris en charge par une jeune équipe motivée. « Ce qui manque au Liban, conclut Sarraf, c’est le bon scénariste, car tous les jeunes veulent devenir réalisateurs. Cette tâche incombe aux universités qui ne canalisent pas assez les talents dans la bonne direction. En outre, les efforts des festivals libanais ou étrangers, des cellules cinématographiques et des fondations qui appuient les réels talents nous confortent dans notre choix et nous rassurent qu’on peut toujours aller de l’avant et faire valoir ce cinéma libanais florissant. »
« It’s all in Lebanon » de Wissam Charaf Coproduit par Pierre Sarraf et Monika Borgman, ce documentaire mélange politique et médias et donne à voir, comme le dit le producteur Pierre Sarraf, un témoignage de notre vie actuelle « avec un certain recul ». Le réalisateur Wissam Charaf a pu le réaliser avec la distanciation nécessaire qu’impose la volonté de ne pas prendre...

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