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À La Une - Révolte

Clinton critique sévèrement la politique russe en Syrie

Damas rejette en bloc les accusations sur son implication à Houla

Diffusée par Shaam News Network, cette image montre une route présumée au cœur de Damas coupée par les flammes allumées hier par des manifestants. Photo AFP

La Syrie a rejeté en bloc hier les soupçons pesant sur le régime quant à sa responsabilité dans le massacre de Houla. Selon le chef de la commission justice-armée, les résultats préliminaires de l’enquête menée par les autorités syriennes ont mis en cause des « groupes armés » dans cette tuerie qui a fait 108 morts au total. « Des groupes armés ont tué des familles pacifiques », a annoncé le général Kassem Jamal Sleimane, affirmant que ces familles « avaient refusé de se soulever contre l’État et étaient en désaccord avec les groupes armés », en référence aux insurgés.

 

Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait part hier de sa grande inquiétude. « Des massacres de ce genre (...) peuvent faire sombrer la Syrie dans une guerre civile catastrophique, une guerre civile dont le pays ne pourra jamais se relever », a-t-il dit. « Je demande que l’administration syrienne honore son engagement d’appliquer le plan de paix Annan », y compris le cessez-le-feu, a ajouté M. Ban. Le régime syrien, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, a regretté « que le secrétaire général des Nations unies se soit départi de sa mission de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, pour devenir un annonciateur de guerres civiles ». M. Makdissi a ajouté que le gouvernement syrien souhaite le succès du plan Annan et a, de ce fait, invité les groupes de l’opposition qui rejettent le principe d’une intervention étrangère à venir en Syrie pour dialoguer.

 

Face à l’escalade en Syrie, la communauté internationale est paralysée par ses divisions. La Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad et dotée d’un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, a ainsi réitéré qu’elle ne changerait pas sa position « équilibrée et logique » sous la pression. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a de son côté indiqué avoir dit aux Russes, qui refusent donc toute nouvelle initiative de l’ONU, « que leur politique allait contribuer à une guerre civile ». Le président français François Hollande, qui reçoit aujourd’hui à Paris son homologue Vladimir Poutine, a fait part de son ambition d’infléchir sa position. Nonobstant, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que la Russie avait collaboré de « façon constructive » au Conseil de sécurité. Mme Merkel doit également rencontrer aujourd’hui M. Poutine à Berlin.

 

Intervention sans aval de l’ONU ?

En outre, même si la Maison-Blanche a souligné que Barack Obama était « horrifié » par les violences, elle a affirmé toutefois que les États-Unis ne peuvent pas « mettre fin à toutes les horreurs dans le monde ». Mais l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a laissé entendre que la communauté internationale pourrait agir en se passant de l’accord du Conseil de sécurité, dans le cas où les divisions persisteraient au sein du Conseil. Cependant, selon l’ambassadeur américain auprès de l’Alliance atlantique, aucune discussion n’est en cours au sein de l’OTAN en vue d’une éventuelle intervention en Syrie car les conditions ne sont pas réunies à l’heure actuelle.

 

Par ailleurs, la Chine et les pays arabes – réunis à Hammamet (Tunisie) pour le 5e Forum sino-arabe – ont appelé « les parties syriennes » à « appliquer totalement le plan Annan » afin « d’éviter le danger d’une intervention étrangère et le scénario de l’anarchie et la guerre civile », selon le communiqué final de la rencontre. Au niveau des rétorsions, l’ambassadrice de Syrie accréditée au Portugal, Lamia Chakkour, qui était basée à Paris où elle représentait également son pays, a été déclarée persona non grata. Cette même diplomate avait déjà été déclarée persona non grata par la Suisse mercredi, jour où le Panama a annoncé la suspension « temporaire » de ses relations diplomatiques avec la Syrie.

 

Livraisons d’armes russes

Concernant les évolutions sur le terrain, le Conseil national syrien (CNS) a appelé M. Annan à faire passer de 300 à 3 000 le nombre d’observateurs déployés par l’ONU. La ville de Rastan était violemment bombardée hier, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui fait aussi état de la mort de neuf personnes. La région de Houla était également bombardée pour la deuxième journée consécutive. Les violences se poursuivaient par ailleurs à Idleb, dans la province de Homs, à Alep et dans la province de Damas. Les troupes ont mené une campagne d’arrestations et se sont déployées dans plusieurs localités de cette province pour tenter de mettre fin à une grève. À Deir ez-Zor, trois nouveaux corps de civils ont été retrouvés dans la localité de Tibet el-Fal. Ils avaient les mains liées et une balle dans la tête. De leur côté, les opposants ont appelé à manifester aujourd’hui en hommage aux 49 enfants tués à Houla.

 

D’autre part, un navire russe transportant des armes destinées au gouvernement syrien a fait escale le week-end dernier dans le port de Tartous, a annoncé hier le groupe Human Rights First. Ces propos ont été confirmés par des responsables occidentaux. Aussitôt, Mme Rice a dénoncé des livraisons d’armes « condamnables ».

La Syrie a rejeté en bloc hier les soupçons pesant sur le régime quant à sa responsabilité dans le massacre de Houla. Selon le chef de la commission justice-armée, les résultats préliminaires de l’enquête menée par les autorités syriennes ont mis en cause des « groupes armés » dans cette tuerie qui a fait 108 morts au total. « Des groupes armés ont tué des familles pacifiques...
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