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À La Une - insécurité

Treize Libanais enlevés en Syrie : bref accès de fièvre dans la rue chiite

Les pèlerins ont été kidnappés par l'ASL à Alep alors qu'ils rentraient d'Iran ; Nasrallah appelle à la retenue ; l'armée syrienne ratisse le secteur où l'incident a eu lieu.

Les forces de sécurité éteignent les pneus enflammés dans les rues chiites de Beyrouth. Mohamed Azakir/Reuters

Treize Libanais de confession chiite ont été enlevés par des insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL), mardi, dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils rentraient au Liban après un pèlerinage en Iran, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

 

Un responsable de l'ASL, Khaled Youssef el-Mahmoud, a toutefois démenti toute responsabilité du groupe dans l'enlèvement. "C'est un acte du régime syrien", a-t-il accusé sur la chaîne al-Moustaqbal.

L'annonce de l'enlèvement a poussé les familles des personnes kidnappées à se rassembler dans la banlieue-sud de Beyrouth, pour demander leur libération. Des milliers manifestants ont bloqué plusieurs routes (Bir el-Abed, Chiyah, Hadath, Choueifat, Tayyouné) notamment celle menant à l'aéroport, avec des pneus enflammés et des ordures. Selon la chaîne al-Jadeed (New TV), ils ont menacé d'enlever des Syriens au Liban, en représailles.

 

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah n'a pas tardé à réagir, lors d'une brève intervention télévisée sur la chaîne al-Manar. Il a assuré que des contacts ont été établis avec le Premier ministre Nagib Mikati et le président du Parlement Nabih Berry pour que tous les efforts soient déployés afin de libérer les pèlerins. "Le gouvernement a pris la responsabilité de cette affaire", a déclaré le chef du parti chiite.

 

Au nom du Hezbollah et de Amal, Hassan Nasrallah a exhorté les habitants de la banlieue-sud et de la Békaa au calme. "Je vous appelle tous à la retenue, personne ne doit se livrer à des actes individuels en bloquant des routes ou en commettant des violences, de peur que la situation ne dérape", a ajouté le chef du parti chiite. "Des contacts ont été pris avec les autorités syriennes et avec d'autres pays influents dans la région pour assurer la libération des pèlerins", a-t-il ajouté.

 

Quelques minutes après l'intervention télévisée du secrétaire général du Hezbollah, plusieurs routes ont été débloquées, ont rapporté les médias locaux.

 

Le Premier ministre Nagib Mikati a pour sa part indiqué qu'il engageait les contacts nécessaires afin d'assurer la libération des Libanais enlevés. M. Mikati "a exhorté les familles des personnes kidnappées à rester calmes et les a assurées qu'il suivait l'affaire de près pour assurer leur libération", a indiqué son bureau dans un communiqué.

 

L'ex-Premier ministre, Saad Hariri, a également condamné le rapt et appelé à une libération immédiate des Libanais.
"Nous condamnons l'enlèvement de nos frères libanais en Syrie. Indépendamment de la partie qui est derrière cet enlèvement, nous appelons à leur libération immédiate" a dit M. Hariri dans un communiqué.

 

Les forces syriennes n'ont pas tardé à réagir non plus. Elles ont lancé une opération dans un secteur de la province d'Alep, près de l'endroit où les Libanais ont été enlevés, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Rami Abdel Rahman, le chef de cette organisation basée en Grande-Bretagne, a déclaré avoir appris par des habitants de la ville d'Azaz que des soldats syriens, appuyés par des chars et des véhicules blindés, ratissaient certains secteurs.

 

"Mes deux beaux-frères figurent parmi les 13 personnes kidnappées par l'ASL à Alep alors qu'ils rentraient à Beyrouth à bord d'un bus, après avoir visité des lieux saints en Iran", avait indiqué un homme qui manifestait. "Les femmes qui se trouvaient avec eux ont été autorisées à partir", a-t-il ajouté.

 

Le frère de Abbas Cheayb, organisateur du pèlerinage, a indiqué que les femmes étaient demeurées dans un hôtel d'Alep. "Voyons ce que les amis de l'Armée syrienne libre au Liban vont faire maintenant", a-t-il dit, en référence à l'opposition sunnite libanaise qui soutient la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad.

L'ASL, composée en majorité de dissidents de l'armée, combat les forces du régime Assad. Fin 2011, elle avait annoncé avoir enlevé à Homs (centre) cinq membres des Gardiens de la Révolution, l'unité d'élite de l'armée iranienne. L'Iran, à majorité chiite, est également un allié de poids de Damas.


Des experts estiment que le Liban est devenu l'otage du conflit qui a lieu chez son voisin syrien après une série d'incidents meurtriers impliquant des Libanais hostiles et favorables au régime Assad. Le Hezbollah chiite reproche à l'opposition libanaise d'avoir transformé le nord du pays en "passage" pour les rebelles syriens.

 

Le 12 mai, l'arrestation d'un islamiste sympathisant de la révolte syrienne, Chadi Mawlawi libéré aujourd'hui, avait mis le feu aux poudres à Tripoli, la principale ville du Nord. Des accrochages entre sunnites anti-Assad et alaouites pro-Damas avaient fait ensuite 12 morts dans cette ville.

Les violences se sont étendues lundi à Beyrouth où des heurts entre pro et anti-Assad ont fait deux morts au lendemain du meurtre du dignitaire sunnite hostile au régime syrien, cheikh Ahmad Abdel Wahed.

 

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, très critique envers le régime syrien, a appelé le président Michel Sleiman à intervenir face à la "gravité" de la crise, afin d'empêcher le pays de replonger dans la guerre civile.

Treize Libanais de confession chiite ont été enlevés par des insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL), mardi, dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils rentraient au Liban après un pèlerinage en Iran, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
 
Un responsable de l'ASL, Khaled Youssef el-Mahmoud, a toutefois démenti toute responsabilité du...
commentaires (2)

C’est carrément un comportement digne de voyous de grands chemins. C’est pas chaque fois qu’il va y avoir l'enlèvement d'un chiite en "sœur syrie" maintenant, qu’ils vont bassiner et casser les pieds des Libanais en se mettant ainsi à couper les chemins et à bruler des pneus puants et crevés pour menacer la paix civile ! Allez savoir pourquoi ils n’avaient pas pris un vol Téhéran-Istanbul puis Beyrouth au lieu de faire escale à Alep !?! Ya hassérté... Mystère et boule de gomme.

Antoine-Serge KARAMAOUN

01 h 26, le 23 mai 2012

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Commentaires (2)

  • C’est carrément un comportement digne de voyous de grands chemins. C’est pas chaque fois qu’il va y avoir l'enlèvement d'un chiite en "sœur syrie" maintenant, qu’ils vont bassiner et casser les pieds des Libanais en se mettant ainsi à couper les chemins et à bruler des pneus puants et crevés pour menacer la paix civile ! Allez savoir pourquoi ils n’avaient pas pris un vol Téhéran-Istanbul puis Beyrouth au lieu de faire escale à Alep !?! Ya hassérté... Mystère et boule de gomme.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    01 h 26, le 23 mai 2012

  • - - Ils jouent avec le feu ces Salafistes intégristes fanatiques , ils cherchent avec ces enlèvements de Libanais Chiites , de provoquer un clash entre les deux communautés mahométanes au Liban pour enflammer la rue Libanaise , qu'ils n'ont pas réussi à provoquer avec leurs amis bien connus ces derniers jours , avec leurs attaques et discours haineux contre la troupe qui a su garder son sang froid face à ces attaques terroristes tout comme les leaders nationaux de la majorité et leurs multiples appels au calme et à la raison .. Durera-t-elle longtemps cette situation anormalement anormale ou bien se transformera-t-elle en un vainqueur et un vaincu .. ?? !! À suivre de tes près .

    JABBOUR André

    14 h 26, le 22 mai 2012

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