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À La Une - Crise

Liban : Libéré, Mawlaoui affirme que son arrestation était "politique"

Une décision célébrée par les partisans du jeune salafiste à Tripoli.

Le juge Nabil Wehbé a ordonné mardi, conformément à une décision du juge Sakr Sakr, la libération sous caution du jeune islamiste libanais Chadi Mawlaoui, arrêté le 12 mai dernier à Tripoli. Une décision rendue après audition de Mawlaoui par le Tribunal militaire de Beyrouth ce matin.

Le jeune Libanais a été relâché contre le versement d'une caution de 500.000 livres libanaises (333 USD).

 

Chadi Mawlaoui était soupçonné d'appartenance à une organisation "terroriste" par les autorités libanaises mais il est présenté par ses proches comme un partisan de la révolte en Syrie.

 

Son arrestation avait été dénoncée par ses partisans et avait dégénéré en affrontements meurtriers entre les quartiers tripolitains de Bab el-Tebbaneh, à majorité sunnite et anti-régime syrien, et de Jabal Mohsen, à majorité alaouite et pro-Assad.

 

A Tripoli, ses partisans ont accueilli l’annonce de sa libération avec joie, et des feux d’artifice ont été tirés sur la place Nour.

 

Après sa libération, Chadi Mawlaoui a déclaré, lors d'une conférence de presse à Tripoli, que son arrestation était politique et liée à l’aide qu’il avait apportée aux réfugiés syriens.

 

Les partisans de M. Mawlaoui avait déjà répété à plusieurs reprises depuis le 12 mai que l'arrestation de l'islamiste était liée à l'aide qu'il prodiguait aux réfugiés syriens installés au Liban-Nord.

 

Mawlaoui a ajouté que le fait qu'il ait été libéré avait renforcé sa confiance dans la justice libanaise. Interrogé sur des informations de presse qui avaient fait état de ses "aveux" concernant des liens el-Qaëda, Mawlaoui a déclaré avoir "avoué des choses sous la torture et la pression", et précisé être revenu sur ses "aveux" devant le juge.

 

Il a également remercié le Premier ministre libanais, Nagib Mikati et le ministre des Finances Mohammed Safadi, dans les bureaux tripolitains duquel il s'exprimait. C'est dans ces bureaux que les services de renseignement libanais avaient tendu un piège à Mawlaoui pour l'arrêter et ce sans en informer le ministre, qui avait dénoncé le mode opératoire de l'arrestation.

Après cette conférence de presse, Mawlaoui est passé voir ses partisans sur la place Nour, avant de se rendre dans la résidence tripolitaine de Nagib Mikati. Il a été reçu par des tirs de joie, par la suite, à Kobbé, le quartier de Tripoli où il réside.

 

Plus tôt dans la journée, Mohammad Hafza, l'avocat de Mawlaoui, avait déclaré à la chaîne télévisée Future News que son client était "innocent" et qu’il "n’appartenait pas à un groupe terroriste".

Le juge a interrogé M. Mawlaoui sur ses communications via le service en ligne "Skype", avait précisé l'avocat, soulignant que le juge n'y avait rien trouvé permettant d'inculper son client.

Mohammad Hafza avait également affirmé que son client "croit au salafisme, mais n'a jamais fait partie d’une organisation".

 

Le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a, de son côté, affirmé lors d'une conférence de presse que la décision de libérer Chadi Mawlaoui était juste et d'ordre purement "judiciaire", niant que le pouvoir judiciaire ait subi des pressions politiques sur ce dossier.

"Si la justice avait fait l’objet de pressions politiques, Mawlaoui aurait été libéré dès le premier jour", a-t-il ajouté, précisant que le juge avait décidé de libérer l'islamiste en raison de l'absence d'éléments assez solides contre lui.

 

La ministre de l’Intérieur a par ailleurs exprimé son inquiétude concernant la situation sécuritaire au Liban. "J’appelle à la mise en place d’un état d'urgence politique pour trouver une issue" à la crise actuelle, a-t-il affirmé. "Les combats de rue se poursuivront tant que les politiciens ne se mettent pas d'accord", a-t-il poursuivi exprimant son inquiétude de voir le Liban divisé. "Il existe un complot qui vise à diviser les pays arabes", a-t-il encore ajouté.

 

M. Charbel a également appelé toutes les parties à prendre une décision politique afin de lever la couverture politique dont pourraient bénéficier des malfaiteurs ou hommes armés.

 

Par ailleurs, cheikh Ahmad el-Assir, imam à Saïda, a rejoint, en fin d'après-midi, les partisans qui célébraient la libération de Chadi Mawlawi sur la place Nour. "Je félicite les Libanais pour leur victoire sur le régime syrien criminel, a déclaré cheikh el-Assir. Nous ne nous tairons plus face à l'oppression. Nous voulons vivre en paix avec tous les Libanais". 

 

 

Pour mémoire

À l’origine de l’affaire Mawlaoui, l’expulsion par Damas vers le Liban du chef d’un réseau terroriste

Le juge Nabil Wehbé a ordonné mardi, conformément à une décision du juge Sakr Sakr, la libération sous caution du jeune islamiste libanais Chadi Mawlaoui, arrêté le 12 mai dernier à Tripoli. Une décision rendue après audition de Mawlaoui par le Tribunal militaire de Beyrouth ce matin.
Le jeune Libanais a été relâché contre le versement d'une caution de 500.000 livres libanaises...
commentaires (4)

Maintenant que cette affaire est terminée -on l'espère- on peut en parler. Un jeune "terroriste" ayant des liens avec al-Qaeda et qui a besoin d'une aide financière de 750.000 livres libanaises, soit 500 dollars ! Pauvre al-Qaeda ! Elle est en faillite ! En plus, pour obtenir cette aide, ce jeune "terroriste" d'al-Qaeda a recours au bureau d'un ministre "bienfaiteur" qui, à sa sortie du Tribunal militaire, l'emmène en triomphe à Tripoli dans sa voiture ! Une affaire de la série ONLY IN LEBANON. Probablement une grande bavure aux conséquences graves : heurts sectaires, morts, blessés, stabilité du Liban ébranlée. Incroyable ! Damas est frustré, ça n'est pas allé plus loin. Ce sera pour une toute prochaine fois. Le plus "intéressant" et bizarre est le cas du jordanien-"terroriste" Abdel Malek Osman Abdel Salam, spécialisé en terrorisme en Syrie et en Iran, envoyé comme cadeau par le régime syrien et arrêté avant Mawlaoui, qui était en contact avec lui !! Celui-là, personne n'en parle. Un petit Chaker el-Absi ?? Dieu seul sait. Et certainement quelques sbires du régime de Damas.

Halim Abou Chacra

13 h 09, le 22 mai 2012

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Commentaires (4)

  • Maintenant que cette affaire est terminée -on l'espère- on peut en parler. Un jeune "terroriste" ayant des liens avec al-Qaeda et qui a besoin d'une aide financière de 750.000 livres libanaises, soit 500 dollars ! Pauvre al-Qaeda ! Elle est en faillite ! En plus, pour obtenir cette aide, ce jeune "terroriste" d'al-Qaeda a recours au bureau d'un ministre "bienfaiteur" qui, à sa sortie du Tribunal militaire, l'emmène en triomphe à Tripoli dans sa voiture ! Une affaire de la série ONLY IN LEBANON. Probablement une grande bavure aux conséquences graves : heurts sectaires, morts, blessés, stabilité du Liban ébranlée. Incroyable ! Damas est frustré, ça n'est pas allé plus loin. Ce sera pour une toute prochaine fois. Le plus "intéressant" et bizarre est le cas du jordanien-"terroriste" Abdel Malek Osman Abdel Salam, spécialisé en terrorisme en Syrie et en Iran, envoyé comme cadeau par le régime syrien et arrêté avant Mawlaoui, qui était en contact avec lui !! Celui-là, personne n'en parle. Un petit Chaker el-Absi ?? Dieu seul sait. Et certainement quelques sbires du régime de Damas.

    Halim Abou Chacra

    13 h 09, le 22 mai 2012

  • la justice libanaise est vraiment bon marché... Une caution de 333 dollars... Ce n'est même pas un salaire mensuel.... Le ministre de l'intérieur, ainsi que le ministre de la justice, devraient revoir leur Doustour libanais. Qui pressionne autant l'état libanais ??

    Nayla Tahan Attié

    09 h 50, le 22 mai 2012

  • Ya hassérté ce Mîkâté ; même ce Maoulâwéh ne lui laissera même pas une place sur sa liste aux législatives de 013. Ya harâm !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 48, le 22 mai 2012

  • - - Une nouvelle star politique Sunnite est née à Tripoli avec l'arrestation " juste et légale " de cet individu , et surtout avec sa remise en liberté qu'on peu qualifier comme LÂCHE et incompréhensible par un état qui est obligé de regarder 6 fois autour de lui et tourner 6 autres fois tout autour de ses limites constitutionnelles et ses limites communautaires au risque de mettre de l'huile sur le feu ou de souffler sur les braises qui couvent en dessous des cendres de tAEF mort et enterré depuis 2005 .. Ce type sera candidat aux législatives avec Ahmad Assir , reste à savoir s'ils seront sur la liste du fuyard qui perd du terrain surnle terrain Sunnite ou s'ils seront face à lui et à ses listes .. À suivre .

    JABBOUR André

    08 h 46, le 22 mai 2012

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