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Nos Lecteurs ont la Parole

Principe ou politique ?

Par Raymond NAMMOUR
Le patriarche maronite a choisi son camp. Il est du côté de ceux qui sont inquiets du sort des chrétiens en Orient. L’arrivée prévisible des islamistes au pouvoir dans les pays touchés par le printemps arabe risque de rendre la vie encore plus difficile aux minorités chrétiennes.
Ce constat a conduit l’éminent prélat à adopter une attitude «critique» à l’égard de l’opposition syrienne. Il a même paru souhaiter la victoire du régime en Syrie face à la révolution. Il semble ainsi approuver les positions des chrétiens du 8 Mars tout en s’éloignant de celles des chrétiens du 14 Mars. Il a certainement ses raisons. Et après tout, c’est lui le chef.
N’empêche que les chrétiens de 14 Mars, Forces libanaises en tête, ont bruyamment manifesté leur mécontentement. Ils pensent que le printemps arabe est une occasion à saisir pour faire régner la justice et la démocratie. Et même si inquiétude il doit y avoir face aux islamistes conquérants, ça ne doit pas remettre en cause le principe des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Et nous voilà au cœur du dilemme : principe ou politique?
Le soutien aux peuples révoltés est une question de principe.
Le soutien aux régimes en place est une question de politique.
Au-delà des régimes renversés, le printemps arabe a bouleversé les certitudes. L’Église, censée être le défenseur par excellence des principes universels, fait aujourd’hui de la politique. Et un parti politique censé avoir des positions changeantes au gré de la lutte pour le pouvoir s’est mû en chantre des principes universels.
Cette situation met en exergue deux questions fondamentales :
1) Peut-on jongler avec les principes au gré de la politique ?
2) Peut-on faire de la politique avec des principes ?
En tant que citoyens, nous pensons que la vie doit être régie par les principes universels que les peuples ont acquis de haute lutte : liberté, démocratie, solidarité.
En tant que chrétiens, nous ne pouvons être que du côté de la justice et de la miséricorde.
Le régime syrien nous a abreuvés depuis quarante ans d’un machiavélisme de grand art qui s’est toujours traduit par la haine, la destruction, l’injustice.
Et en tant que libanais chrétiens, fidèles disciples de la glorieuse histoire de
Bkerké, nous ne pouvons être que du côté de ceux qui luttent pour la justice et la liberté.
Le Liban a trop souffert de la politique. Il est assoiffé de principes.
L’avenir du Liban n’est ni dans les gisements de pétrole ni dans l’alliance des minorités. Il est dans sa transformation en phare humanitaire propageant et défendant les droits de l’homme dans un Orient pris en tenaille entre principes et politiques.
Le patriarche maronite a choisi son camp. Il est du côté de ceux qui sont inquiets du sort des chrétiens en Orient. L’arrivée prévisible des islamistes au pouvoir dans les pays touchés par le printemps arabe risque de rendre la vie encore plus difficile aux minorités chrétiennes.Ce constat a conduit l’éminent prélat à adopter une attitude «critique» à l’égard de...

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