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À La Une - Présidentielle française

Débat : Hollande et Sarkozy s'opposent sur la dette, Europe et l'immigration

Une confrontation tendue entre deux candidats très pugnaces.

Nicolas Sarkozy et François Hollande, lors de leur débat de l'entre-deux-tours, le 2 mai 2012. Photo AFP

Les deux finalistes de la présidentielle se sont opposés mercredi soir sur la dette, l'Europe et l'immigration, François Hollande renvoyant sans cesse à son bilan Nicolas Sarkozy qui a plusieurs fois accusé le candidat PS de mentir.

 

A quatre jours du vote de dimanche, les deux hommes se montraient très pugnaces après deux heures de confrontation sur la dette, le chômage, l'Europe et l'immigration.

 

Premier, par tirage au sort, à s'exprimer, le candidat socialiste, arrivé en tête du premier tour, a assuré que s'il était élu il serait "le président de la justice", du "redressement" et du "rassemblement", attaquant en creux M. Sarkozy.

 

"Si vous avez le sentiment que pendant cinq ans, vous avez rassemblé tous les Français, vous ne les avez pas divisés, vous ne les avez pas opposés, vous n'avez pas montré celui-ci du doigt, alors je vous donnerai quitus. Mais je sais que les Français ont eu ce sentiment", a lâché M. Hollande.

 

Face à lui, Nicolas Sarkozy a accusé son rival de parler de rassemblement sans pourtant condamner les attaques verbales à son endroit : "Quand on m'a comparé à Franco, à Pétain, à Laval, pourquoi pas à Hitler, vous n'avez pas dit un mot", a lancé Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas vrai", a nié son rival : "Vous aurez du mal à passer pour une victime".

 

Reprenant un argument martelé pendant le quinquennat, le président sortant s'est félicité qu'il n'y ait pas eu "d'émeutes et de violences" pendant sa mandature, malgré les réformes et les "quatre années de crise".

 

Après ces propos liminaires, les deux hommes sont entrés dans le vif des questions économiques, premier thème imposé, avec chacun une stratégie: attaque du bilan, pour François Hollande, et illustration du réformisme malgré la crise, pour Nicolas Sarkozy.

 

François Hollande, manifestement désireux de cultiver une image d'homme d'Etat capable de trancher voire d'être tranchant, a reproché au candidat sortant de ne pas avoir tenu sa promesse de ramener le chômage à 5%, avant de parler des déficits.

"Cette dette publique est née à la fois de vos largesses fiscales pour les plus favorisés et en même temps de cette incapacité qui a été la vôtre de maîtriser la dépense publique", a dit François Hollande.

 

"Vous voulez moins de riches, moi je veux moins de pauvres", a fustigé Nicolas Sarkozy, accusant son rival de "laxisme" et de "folie dépensière".

 

A plusieurs reprises, le président-candidat UMP a accusé son adversaire de mentir: "Dans votre volonté de démontrer l'indémontrable, vous mentez".

"Ca y est, ça vous reprend, c'est décidément un leitmotiv qui devrait pour moi être insupportable mais qui dans votre bouche finit par être une habitude", a répliqué François Hollande.

 

Sur l'Europe, François Hollande a rappelé son projet de renégocier le nouveau traité européen, pour plus de croissance, et a reproché à son rival de n'avoir rien obtenu de l'Allemagne dans la gestion de la crise.

 

"Je ne peux mettre cela que sur l'incompétence, pas sur la mauvaise foi", s'est défendu M. Sarkozy, qui l'a accusé de découvrir "le fil à couper le beurre" en proposant la taxation des transactions financières, déjà votée par le Parlement français.

"M. Hollande connaît mal l'Europe", a encore dit le président élu en 2007 à son rival qui craint "une résurgence de la crise" et une "austérité généralisée".

 

"C'est très tendu. Le thème du mensonge, on n'avait pas eu ça depuis 1988 entre François Mitterrand et Jacques Chirac", a commenté pour l'AFP le politologue Frédéric Dabi (Ifop). "Il n'y pas eu de round d'observation", a-t-il dit, ajoutant: "Nicolas Sarkozy prend des risques".

"De façon un peu professorale, Nicolas Sarkozy délégitime les capacités de François Hollande à endosser la fonction", selon M. Dabi.

 

Le chef de l'Etat a notamment essayé de mettre son rival en difficulté sur l'attitude de l'opposition à l'Assemblée: "Pourquoi avez-vous voté contre le grand emprunt? Pourquoi avez-vous voté contre la suppression de la taxe professionnelle? Vous avez voté non à tout, vous avez essayé de démolir tout".

 

M. Hollande a, de son côté, fait une des rares annonces du débat en se disant prêt à aller, s'il était élu, jusqu'au référendum sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux municipales.

Dans la foulée, M. Hollande s'est engagé à ne pas tolérer la viande halal dans les cantines des écoles, ni à accepter des horaires de piscine différents hommes-femmes.

 

Sous l'arbitrage de Laurence Ferrari (TF1) et David Pujadas (France 2), les deux finalistes de la course à l'Elysée ont commencé peu avant 23h00 à parler d'immigration et devaient terminer avec les dossiers internationaux.

 

Repère

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Les deux finalistes de la présidentielle se sont opposés mercredi soir sur la dette, l'Europe et l'immigration, François Hollande renvoyant sans cesse à son bilan Nicolas Sarkozy qui a plusieurs fois accusé le candidat PS de mentir.
 
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