France : les incontournables de la campagne de Hollande

DEAMBULATION : "Action de déambuler, marcher sans but précis", selon la définition du dictionnaire. Le candidat socialiste les affectionne pour aller à la rencontre des Français. A Creil (en banlieue parisienne), son "meilleur souvenir" de campagne, il a été porté par une foule joyeuse et colorée, de la gare à la mairie. A Albi (sud-ouest), il n'a fait que 200 mètres en une heure, tellement la foule était dense.

SECONDE CLASSE : En train, François Hollande ne se déplace plus qu'en seconde classe. Contraintes d'un budget de campagne ou volonté de faire peuple, candidat "normal"? Il est même monté dans un train de banlieue pour se rendre à Creil.

MEETING EN PLEIN AIR : Le premier a eu lieu à Valence (sud) le 13 mars. Hollande en a tenu plusieurs. Il les tient parfois sous une chaleur extrême, comme à Montpellier (sud), d'autres dans le vent et la tempête. A chaque fois, le candidat s'en sert pour filer la métaphore météorologique. Ainsi à Cenon (sud-ouest), le 19 avril, il lançait à la foule bottée et encapuchonnée : "Nous avons craint un moment les nuages, nous les avons dissipés, écartés, repoussés et nous sommes là avec un ciel tout rose pour le 6 mai". "Vous êtes là ! Rien ne vous a arrêtés ni la pluie ni le froid (...). Rien ne nous arrêtera jusqu'au 6 mai".

COACH VOCAL : La voix de Hollande manifeste parfois quelques signes de faiblesse à force d'être sollicitée. Il la soigne à coups de pastilles au miel. Depuis le 4 avril, le candidat bénéficie des conseils d'un coach vocal, Marco Beacco, ancien du radio-crochet télévisé Star Academy. "La caractéristique de la voix de François Hollande, c'est qu'elle est haut perchée. Il a tendance à forcer sur les aigus. Ça fatigue beaucoup plus", a expliqué le coach au quotidien Le Parisien.

DECOR : fond de scène bleu, bleu, bleu. Drapeau tricolore, drapeau européen, pupitre profilé, toujours le même, réglé à la hauteur du candidat. Un décor qui ressemble à celui du président-candidat Nicolas Sarkozy.

TICS : François Hollande a ses formules favorites, dont s'amusent les journalistes qui le suivent: "Rendez-vous compte", "c'est bien le moins", "je ne sais quel" font partie des classiques. Et l'expression "candidat sortant" pour désigner sans le nommer M. Sarkozy. Certains se régalent à imiter ses envolées, lorsque sa voix devient grave, presque rocailleuse, pour lancer "Rrrrrassembler".

HOLLANDE TOUR : environ 120 journalistes en moyenne le suivent en car, en train ou en voiture. Ils sont toujours en quête d'une petite phrase, d'un "off" du candidat. Ainsi à Albi, le 16 avril, visitant une usine d'autobus, il convie la petite troupe de journalistes à le rejoindre à l'arrière d'un bus en cours d'aménagement. Caméras et micros sont interdits. Les flashes ont crépité à l'extérieur pour fixer cette scène inédite : une trentaine de journalistes serrés comme des sardines autour du candidat.