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Cinema- - Rencontre

« Beirut Hotel » : que la justice s’exprime !

Sabine Sidawi, responsable d’Orjouan Productions, et Danielle Arbid, réalisatrice du film « Beirut Hotel », ont intenté un procès contre l’État libanais. Une « première » en soi pour toutes les affaires classées de la censure.

Le film de la cinéaste Danielle Arbid Beirut Hotel est encore interdit de projection dans les salles beyrouthines. Tourné en 2011, il était prévu pour janvier 2012. Selon la Sûreté générale, ce film est une atteinte à la sécurité du pays ( !) et devrait être censuré. Pourtant, jusqu’à présent, ce long-métrage a été visionné par des milliers de Libanais soit sur la chaîne Arte (coproductrice du film), soit en version DVD – pour le coût de deux mille livres libanaises seulement. Il a été même projeté au Festival international du film de Dubaï et, jusque-là, pas de traces de guerre civile ni de pugilats, ou de guerres intestines en vue !
Pourquoi donc se demande-t-on (et on est en droit de s’interroger comme tout Libanais cultivé) cette longue cabale d’apparence organisée contre ce film de la part de la Sûreté générale et, par conséquent, d’un gouvernement qui se dit défendre haut et fort les libertés, notamment celle de la parole ?
Sabine Sidawi, responsable d’Orjouan Productions, a bien voulu répondre aux questions de L’OLJ et retracer l’aventure de Beirut Hotel qui n’est ni un film politique ni même une œuvre provocatrice et qui répond par contre à toutes les normes du septième art.
« C’est un film de fiction, n’a-t-on cessé de répéter à la Sûreté générale qui insistait pour qu’on charcute des extraits de ce long-métrage », avoue Sidawi. La productrice rapporte par ailleurs des propos argués par les responsables de cette même Sécurité qui semble confondre réalité et fiction, tels que « d’où détenez-vous vos informations? Pour quel parti travaillez-vous? » Ou encore cette phrase qui sonne creux : « Pour le bien du Liban. » « Selon la loi de la censure qu’on a bien relue, poursuit la productrice, la Sûreté n’a pas le droit de censurer sur base du scénario. Par ailleurs, j’ai été convoquée plusieurs fois pour parler de ce film, mais la convocation prenait l’allure d’un interrogatoire et non d’un simple “chatting”. Et pourtant nous avons bien révélé nos intentions et Danielle Arbid n’entendait en aucune façon faire un film politique. »
« Beirut Hotel est d’abord un film d’amour sur fond d’un thriller politique, précise Sidawi. C’est pourquoi nous n’avons jamais eu recours à des politiques pour nous aider. Bien au contraire. Après avoir présenté un recours gracieux au Premier ministre, lequel n’a pas été entendu, il nous a semblé bon de nous référer à la justice. C’est pourquoi nous avons fait appel au Conseil d’État et nous attendons à présent une réponse. »
C’est la première fois qu’un procès contre l’État libanais a lieu. Il est en effet temps que les responsables qui font souvent la politique de l’autruche se rendent compte que les Libanais sont un peuple adulte et mûr. Laissons-leur le droit de s’exprimer et donner leur avis sur une œuvre artistique.
« Cette procédure juridique, conclut Sabine Sidawi, a plusieurs objectifs. Elle est tout d’abord un premier pas pour la liberté. Elle devrait donc annuler la décision de censurer Beirut Hotel et amorcer une nouvelle loi de censure moins floue, plus nette et plus équitable concernant toutes les œuvres artistiques et littéraires. »
Le film de la cinéaste Danielle Arbid Beirut Hotel est encore interdit de projection dans les salles beyrouthines. Tourné en 2011, il était prévu pour janvier 2012. Selon la Sûreté générale, ce film est une atteinte à la sécurité du pays ( !) et devrait être censuré. Pourtant, jusqu’à présent, ce long-métrage a été visionné par des milliers de Libanais soit sur la...

commentaires (11)

Hey Jack, salut salut! Cette dime est le meilleur investissement! Vos commentaires valent et des cent et des mille dimes :) Votre humour et bonne nature sont priceless, c'est le cas de le dire. Et vous avez surement aussi manque a un autre Internaute ICI -suivez mon regard? :D

Fady Challita

13 h 20, le 06 avril 2012

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Hey Jack, salut salut! Cette dime est le meilleur investissement! Vos commentaires valent et des cent et des mille dimes :) Votre humour et bonne nature sont priceless, c'est le cas de le dire. Et vous avez surement aussi manque a un autre Internaute ICI -suivez mon regard? :D

    Fady Challita

    13 h 20, le 06 avril 2012

  • Salut Fady!

    Jack Hakim

    04 h 41, le 06 avril 2012

  • Eh oui ! J’ai reversé ma dîme à l’OLJ. Salut Fady.

    Jack Hakim

    02 h 13, le 06 avril 2012

  • Welcome back, Jack? :)

    Fady Challita

    21 h 51, le 05 avril 2012

  • Sage décision que de censurer ce film. Car il existe dans notre société deux sujets dont il ne faut pas parler, de peur d’implosion catastrophique: 1. La possibilité que des acteurs locaux aient pu prendre part à l’assassinat de Hariri, et 2. La nudité de nos femmes. Alors le cumul des deux dans un même film, c’est inacceptable ! Non seulement ça tente d’apporter crédibilité au tribunal international sioniste mais ça risque aussi de tacher la moquette ! Au Liban, quand ce n’est pas Israël qui complote, c’est le porno qui tue.

    Jack Hakim

    13 h 38, le 05 avril 2012

  • Au lieu de s'occuper de faire des censures bêtes qu'on peut qualifier de "censures juste pour censurer", que les censeurs de l'Etat libanais aillent censurer les discours et les écrits de certains chefs et hommes politiques, dont chaque mot suinte la haine et la discorde. C'est ça qui fait mal au pays.

    Halim Abou Chacra

    12 h 34, le 05 avril 2012

  • Bravo pour cette belle initiative. Une première du genre. Il fallait oser et les productions Ourjouane l'ont fait. Grace à Dame Anastasie le film a eu un marketing d'enfer. Comme qui dirait, à quelque navet, bêtise est bonne!

    Tina Chamoun

    10 h 29, le 05 avril 2012

  • - - Est-ce une obligation de passer par un film érotique pour ne pas dire semi porno , pour RE parler de l'affaire Rafik Hariri ? On dirait qu'ils sont devenus fous et ne savent plus quoi faire ni quoi dire .

    JABBOUR André

    08 h 02, le 05 avril 2012

  • Je l'ai pas trouvé si mauvais,ce film...et pourquoi cet énérvement?C'est de la fiction,non?Serait ce que....?mais non,je ne veux même pas y penser...

    GEDEON Christian

    06 h 57, le 05 avril 2012

  • La Surete Generale n'a pas apprecie le personnage ambigue qui la represente dans le film (que joue parfaitement Paul Mattar). L'assassinat du soi-disant informateur a la fin du film (par qui?) est la raison principale de cette censure. Certes, Beirut Hotel est une oeuvre de fiction, un "thriller" erotico-politique, mais qui se mele d'un peu trop pres des procedes "securitaires" du pays ! Si seulement le film etait meilleur ! Ce proces serait l'occasion ideale de revoir ces lois napoleoniennes-ottomanes, pour ecarter une fois pour toutes la Surete Generale de cette responsabilite, qui ne la regarde pas en principe.

    Gerard Avedissian

    03 h 47, le 05 avril 2012

  • Difficile de faire un procès à la sottise lorsque la sottise est au pouvoir. Comme il est difficile de faire un livre d'histoire objectif lorsque les présumés assassins tiennent la plume et l'encrier pour l'écrire. Le procès pour le film de Danielle sera gagné dans les urnes en 2013. La preuve, la tentative d'assassinat contre Geagea. Ils ont tué Hariri et nous avons gagné. Ils ont essayé avec Geagea, et nous allons gagner. La patience du Hezbollah est à bout. La notre aussi.

    Saleh Issal

    03 h 17, le 05 avril 2012

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