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Un choc, oui, mais absolument nécessaire...

Une campagne publicitaire choc interdite par la Sûreté générale.

Bien sûr, les Libanais qui témoignent le même respect à leurs employés de maison qu’à n’importe quel autre être humain, qui les traitent parfois comme des membres de la famille à part entière sont nombreux, très nombreux même. Bien sûr, ces Libanais n’en peuvent plus, et à raison, de l’amalgame et des généralités imposés par les médias, notamment occidentaux, pour lesquels tous les habitants de ce pays de tous les paradoxes sont d’affreux négriers.

 

Bien sûr, le mot « san3a » (bonniche), sorti de son contexte publicitaire éminemment pédagogique et volontairement destiné à choquer pour qu’enfin les mentalités évoluent, peut gêner. Idem pour l’image de cette femme qui, par désespoir de cause, n’a plus que le suicide pour en finir avec cent et une tortures physiques et, surtout, psychologiques.

 

Mais la Sûreté générale aurait dû, une nouvelle fois, une énième fois, prendre le temps de la réflexion avant que de censurer cette campagne publicitaire choc contre la violence faite aux travailleurs et travailleuses étrangers menée par l’agence Lorem Ipsum et initialement encouragée par cinq ONG, et pas des moindres, qui ont fini par se rétracter.


Même entouré d’un épais brouillard d’ambiguïtés liées au profil psychique de la ressortissante éthiopienne, le suicide d’Alem Dechasa-Desisa a marqué les esprits. Il y a encore trop, beaucoup trop de racisme(s) et de discriminations au Liban, entre maltraitances diverses et variées, naturellement, mais aussi ségrégations médiévales honteuses : les piscines interdites aux personnes de couleur ne sont que la partie visible de l’iceberg. Cette frange des Libanais qui n’arrive pas à assimiler les bases les plus élémentaires des libertés individuelles, des droits de l’homme et de la décence a urgemment besoin d’être (ré)éduquée. Cette campagne publicitaire d’une rare intelligence, pastichée d’une autre vantant l’industrie made (maid ?) in Lebanon (« souni3a fi loubnan ») y aurait sans doute, aussi modestement soit-il, contribué.


Carma Andraos et son équipe, ainsi qu’Antonio Vincenti, le PDG de Pikasso qui avait offert à Lorem Ipsum un réseau complet de panneaux urbains (240), peuvent se consoler : leur travail fait un gros buzz sur la Toile.
C’est déjà ça... Surtout qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot.

 

 

Pour mémoire:

 

Le drame d’Alem, employée de maison éthiopienne, qui n’a pas eu droit à une seconde chance

 

"Regardez ces barbares de Libanais !"

Bien sûr, les Libanais qui témoignent le même respect à leurs employés de maison qu’à n’importe quel autre être humain, qui les traitent parfois comme des membres de la famille à part entière sont nombreux, très nombreux même. Bien sûr, ces Libanais n’en peuvent plus, et à raison, de l’amalgame et des généralités imposés par les médias, notamment occidentaux, pour...
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