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Moyen Orient et Monde - Quartiers de Damas

« Je suis à bout de nerfs... Il y a un char dans chaque rue... »

Un an après le début de la révolte, la peur est omniprésente à Damas, alors que des attentats meurtriers s’y produisent. YouTube/AFP

« Je suis à bout de nerfs. Tous les jours, on nous dit que la Sécurité va opérer une rafle », affirme Hafiza, une femme de ménage qui vit à une trentaine de kilomètres de Damas. Elle est effrayée par la perspective de voir ses fils de 18 et 23 ans arrêtés. Dimanche dernier, les troupes régulières et les agents de sécurité avaient pénétré dans la localité de Artouz où elle habite. « Il y a des chars et des canons. Un char dans chaque rue. On dit qu’ils recherchent des gens. Ils ont arrêté 600 hommes, même des adolescents », raconte cette femme de 45 ans.
Ammar est écrivain et vit à Barzé, un quartier du nord-est de la capitale. « Désormais, je rentre chez moi avant la tombée de la nuit. Nous regardons des films avec ma femme pour oublier (les violences) jusqu’à minuit où le même scénario se répète : tous les soirs, des coups de feu et des explosions retentissent jusqu’à l’aube. » Selon lui, des manifestations antirégime ont lieu tous les soirs dans le vieux Barzé.
Un an après le début de la révolte populaire contre le régime, la peur est omniprésente à Damas, alors que des attentats meurtriers s’y produisent et que des affrontements entre soldats des forces régulières et militaires dissidents se multiplient. Tous les jours, les militants prodémocratie font état de manifestations antirégime dans le centre même de la capitale, bravant les centaines d’agents de la sécurité qui y sont déployés. Les jeunes survoltés des quartiers de Midane, Kafar Soussé, Barzé, Bab Srigé, Mazzé, Doummar, Qoudsaya crient des slogans antirégime et appellent à armer les rebelles de l’Armée syrienne libre, comme le montrent des vidéos sur YouTube.
Pour la première fois depuis mars 2011, des échanges de tirs meurtriers ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi pendant plusieurs heures en plein cœur de la capitale, à Mazzé, un quartier d’affaires situé à seulement un kilomètre du palais présidentiel. Les autorités ont fait état de quatre morts, dont trois « terroristes ». Signe que les affrontements prennent de l’ampleur, l’ASL vient d’annoncer la mise en place d’un conseil militaire pour Damas et sa région.
Houssam, un vendeur de rideaux, s’interroge : « La bataille finale aura-t-elle lieu à Damas ? » dit-il, résumant les préoccupations de nombreux Syriens. Il raconte que samedi matin, il conduisait ses enfants à l’école quand sa voiture a été projetée en l’air par le souffle de l’explosion d’un attentat à la voiture piégée dans le quartier de Qasaa, attribué par les autorités à des « terroristes ». « C’est effroyable. Le bruit de l’explosion résonne encore dans ma tête », dit ce trentenaire, sorti indemne avec ses enfants de l’attaque. D’autres personnes ont vu leurs maisons soufflées par cet attentat et une autre attaque survenue également dans la capitale, qui ont fait au total 27 morts et plus de 100 blessés. Le frère de Houssam habite le quartier huppé d’Abou Roumaneh. « Plusieurs barrages ont été érigés par les services de sécurité pour interdire l’accès aux bâtiments gouvernementaux. Je n’avais encore jamais vu cela », relate-t-il, ajoutant que « les restaurants et les magasins ne sont plus aussi fréquentés qu’il y a quelques mois. À la tombée de la nuit, les gens se hâtent de rentrer chez eux ».
(Source : AFP)
« Je suis à bout de nerfs. Tous les jours, on nous dit que la Sécurité va opérer une rafle », affirme Hafiza, une femme de ménage qui vit à une trentaine de kilomètres de Damas. Elle est effrayée par la perspective de voir ses fils de 18 et 23 ans arrêtés. Dimanche dernier, les troupes régulières et les agents de sécurité avaient pénétré dans la localité de Artouz où elle...

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