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Culture - Chanson

Adèle, des appoggiatures à faire pleurer Margot

La chanteuse anglaise Adèle est rentrée chez elle avec six Grammys Awards dans les bras. Et aussi le diagnostic des hommes de science : un phénomène vocal qui donne le grand frisson.

Adèle et ses six Gramy Awards.

Adèle, un prénom désuet, associé immédiatement à une vieille tante ou à une cousine d’un autre monde, entre aujourd’hui de plain-pied dans la modernité et le vedettariat. Porté par l’interprète du tube Someone Like You qui n’en finit pas de cartonner. On ne jure plus que par cette chanteuse anglaise, malgré son prénom et un look (sans extravagance, ni glamour surfait) qui, plutôt, va avec.
Adèle, de son vrai nom Adèle Laurie Blue Adkins, auteure-compositrice-interprète, est née le 5 mai 1988 à Londres. Elle a été la première à recevoir le prix Critics’ Choice (prix de la critique) des BRIT Awards et a été qualifiée de «découverte de l’année 2008» par un vote des critiques musicaux de la BBC. En 2009, elle remporte deux prix de la 51e édition des Grammy Awards, celui de la meilleure nouvelle artiste et celui de la meilleure performance pop féminine. Sa carrière aux États-Unis a été propulsée à la fin de l’année 2008, après une apparition dans une émission de grande écoute, Saturday Night Live.
Et depuis, mieux que Margot, Adèle fait pleurer les foules, notamment lorsqu’elle amorce Someone Like You. Certes, de très belles paroles, une très belle musique de son cru et une interprétation qui va aux tripes. Mais est-ce suffisant pour susciter tout de go une forte émotion chez tous? Une question soulevée par le Wall Street Journal, qui s’est enquis auprès de psychologues et de neuroscientifiques ayant exploré l’interaction sensorielle.

« Some One Like You » et le grand frisson
Arrêt d’abord du côté des chercheurs qui, au-delà des réactions personnelles ou culturelles, ont trouvé que certaines structures musicales à connotation sentimentale et associées à une voix puissante envoient au cerveau des signaux déclenchant des sensations de plaisir. Déjà, une vingtaine d’années auparavant, le psychologue John Sloboda avait demandé à des amoureux de la musique d’identifier les segments de chanson qui leur ont fait verser des larmes ou provoquer un petit frisson. Et ils ont indiqué vingt passages, dont dix-huit contenaient un ornement mélodique appelé appoggiature. Selon la définition, il s’agit là du fait de ne pas entonner la note qu’il serait logique d’entendre dans une suite musicale, ou avec un accord, mais une note juste au-dessus ou juste en dessous afin de créer une sorte de tension qui sera résolue, ensuite, en exécutant la fameuse note logiquement attendue au départ. Par ailleurs, il s’est avéré que plus une chanson provoque de l’émotion, plus on a envie de l’entendre
Et le «hit» d’Adèle, Some One Like You, apparaît riche en ce genre de notes ornementales. On apprend aussi que récemment un psychologue de l’Université de British Columbia, Martin Guhn, et son collègue, Marcel Zentner, ont trouvé que le Trio pour piano de Mendelssohn et l’ Adage pour cordes de Barber ont agi physiquement sur l’audience à cause de leur schéma présentant des timbres, des volumes et des harmonies inattendus.
L’an dernier, une équipe de neuroscientifiques de l’Université McGill a rapporté que la musique à grande charge émotionnelle transmet de la dopamine aux nervures de plaisir du cerveau, comme le ferait la drogue ou la nourriture.
Si, dixit Samuel Johnson, «la musique est le seul plaisir sensuel sans vice», qui aurait peur de se pâmer en écoutant Adèle et ses appoggiatures? Mais Adèle a promis de «joyeuses» appoggiatures dans son nouvel album qu’elle veut «happy». Cela, après les cinq années de repos qu’elle vient de s’octroyer.
Adèle, un prénom désuet, associé immédiatement à une vieille tante ou à une cousine d’un autre monde, entre aujourd’hui de plain-pied dans la modernité et le vedettariat. Porté par l’interprète du tube Someone Like You qui n’en finit pas de cartonner. On ne jure plus que par cette chanteuse anglaise, malgré son prénom et un look (sans extravagance, ni glamour...
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