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Nos Lecteurs ont la Parole

Les promoteurs vainqueurs par chaos

Depuis « l’après-guerre », notre Beyrouth voit refleurir, elle aussi, son printemps.
Drôle de saison vraiment.
Celle de la victoire de certains promoteurs sur les bâtisses de charme.
Celle de la poussée inexorable du dur contre l’agonie du vert.
Celle du chaos des rues et de la circulation dans des ruelles autrefois praticables.
Celle de la transformation de Beyrouth et notamment du « village » d’Achrafieh en capitale très – trop – résidentielle.
Celle du bruit et de l’agitation quasi permanente.
Celle de la désolation des esthètes et des amoureux du patrimoine.
Celle de la valse immobilière...
Et s’il ne s’agissait que de cela !
Et si cela ne se résumait qu’à une construction permanente, intempestive, massive !
On s’y résigne, n’est-ce pas ? Tout le monde a le droit d’habiter la capitale, après tout.
Mais...
Mais il semble qu’à part le bruit, le mouvement incessant des camions et des bétonneuses, les rivières de boue et la pollution des générateurs de chantier et autres compresseurs – et j’en passe – , les responsables de certains chantiers se font un point d’honneur de laisser, après eux, la désolation et la saleté.
En voici un petit exemple :
Devant nos fenêtres, un chantier situé sur la rue du Liban, un chantier de – tenez-vous bien ! – huit ans s’achève.
Neuf étages pimpants, si tant est qu’on puisse encore trouver pimpant un immeuble qui nous causa tant de désagréments (À part celui de nous boucher la vue, mais bon, nous avons choisi la ville, alors...).
Non, non. Le « pas joli » se situe ailleurs. « On » a spolié le jardin d’orangers situé entre cet immeuble et le nôtre.
Cassés, les arbres accablés de tuyaux de fer.
Pollué, ce joli terrain vague dont la fantaisie verdoyante nous comblait.
Désolé, ce petit bout de nature.
Martyrisée, la verdure de notre ville.
Désolés, nous.
Un immeuble neuf.
Une poubelle dessous.
Un entrepreneur maintes fois sollicité pour nettoyer – le chantier ne manque pas de main-d’œuvre.
3abass. En vain, quoi. Passif .
Pas concerné. Au risque de salir sa réputation.
Le mot réputation appelle celui de conscience. Mais le mot « conscience » veut-il encore dire quelque chose pour ce genre de « pros » de la construction ?
Sauvons ce qui peut être sauvé et dénonçons chaque abus, chaque saleté, chaque bassesse. Car notre unique recours est dans notre appel, et dans la nôtre, de conscience.
Bien sûr, des choses plus graves se passent partout. Mais le petit bonheur quotidien ne passe-t-il pas par les choses les plus simples ?

Caryn JAZZAR KARAM
Depuis « l’après-guerre », notre Beyrouth voit refleurir, elle aussi, son printemps.Drôle de saison vraiment.Celle de la victoire de certains promoteurs sur les bâtisses de charme.Celle de la poussée inexorable du dur contre l’agonie du vert.Celle du chaos des rues et de la circulation dans des ruelles autrefois praticables.Celle de la transformation de Beyrouth et...

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