Les USA inquiets de l'avenir d'éventuelles armes chimiques en Syrie

Les Etats-Unis se disent inquiets de l'avenir des stocks d'armes chimiques et des milliers de lance-roquettes qu'ils soupçonnent la Syrie de posséder si le régime de Bachar al-Assad venait à s'effondrer, ont indiqué des responsables américains mercredi.

"Nous sommes depuis longtemps au courant du programme d'armement chimique de la Syrie", a indiqué devant des journalistes Thomas Countryman, secrétaire d'Etat adjoint chargé de la sécurité internationale et de la non-prolifération.

"C'est l'un des seuls pays au monde à ne pas avoir signé la convention sur les armes chimiques", a-t-il ajouté, sans pouvoir toutefois préciser la quantité ni la location de ces prétendus armements.

"Nous avons quelques idées concernant leur quantité. Nous avons quelques idées concernant leur location", a simplement souligné Rose Gottemoeller, chargée du contrôle des armes au département d'Etat.

Interrogé par l'AFP, un responsable militaire a indiqué que "les Etats-Unis étaient actuellement concentrés" sur la surveillance de ces armements chimiques. Selon lui, "aucun signe n'indique que le régime de Bachar al-Assad ait perdu le contrôle de ces stocks ni ne se prépare à les utiliser".

Pour Thomas Countryman, "la Syrie présente des similarités (avec la Libye) mais il s'agit d'un cas bien plus compliqué". Le responsable a notamment soulevé les inquiétudes des Etats-Unis sur l'avenir de ces armes chimiques en cas de chute du régime de Bachar al-Assad: "Nous nous préparons à travailler avec le gouvernement de succession pour l'aider à mettre (ces armes) en sécurité, à les contrôler, avec comme objectif final de les détruire".

M. Countryman a ajouté que les Etats-Unis soupçonnaient également la Syrie de posséder des "dizaines de milliers" de lance-roquettes qui pourraient servir à attaquer des avions civils s'ils tombaient "dans les mains de terroristes".

Le département d'Etat se dit par ailleurs certain que la Russie et l'Iran envoient des armes conventionnelles au régime Assad pour l'aider à mater la rébellion qui aurait fait près de 6.000 morts depuis le début des manifestations en mars selon les militants.

Mais Moscou continue de nier tout lien avec de prétendues armes chimiques utilisées en Syrie.