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Cinema- - Rencontre

Khaled Youssef : « Vous les femmes » !

Invité au Forum de la femme arabe (NAWF), le scénariste et réalisateur Khaled Youssef s’est entretenu au cours d’une table ronde du rôle de la femme dans le monde arabe et, plus particulièrement, dans les différentes disciplines artistiques, notamment le cinéma.

Khaled Youssef, un cinéaste avant-gardiste et audacieux.

Si la table ronde a viré à l’aigre à cause de la présence de Doreid Laham, qui a fait preuve d’idées figées presque méprisantes pour le sexe féminin et qui s’est attardé sur des questions politiques (heureusement que les femmes étaient là pour se défendre bec et ongles), le cinéaste égyptien a pour sa part remis de l’ordre dans cette conférence qui risquait de finir en pugilat.
On ne s’attendait pas à moins de la part de celui qui a côtoyé de très près le grand Youssef Chahine et de celui qui a prévu tout ce qui allait se passer au Caire dans son pamphlet sur la société égyptienne, Le Chaos, film coréalisé avec Chahine également, en 2007.
Khaled Youssef a toujours travaillé à contre-courant. Il est de ceux qu’on appelle les irréductibles, qui ne font pas de concessions sur leur œuvre ou sur leur vision. Son récent film Hina May’sara, où il aborde l’homosexualité féminine, a provoqué un grand scandale au Caire. « Mais comme j’ai un public qui me suit, je n’ai peur de rien et je défie celui qui a le courage de me censurer », dit-il en rigolant.
Khaled Youssef est né au Caire en 1964. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en électronique en 1989, il devient, à partir de 1992, le 1er assistant de Youssef Chahine sur ses films. Il coécrit les scénarios du Destin (1997), de L’Autre (1999) ainsi que d’Alexandrie...New York (2004) avant de devenir coréalisateur sur Le Chaos en 2007. « J’ai eu la chance, avoue-t-il, d’avoir travaillé avec ce grand monsieur et d’avoir absorbé toute sa vision du cinéma. » Et de poursuivre : « L’art pose des questions et ne donne pas de réponses. Il s’imprègne du terreau social dans lequel il naît. » Khaled Youssef continuera à faire des films, à crier tout haut ce que tout le monde pense tout bas et à briser des barrières et pousser des portes. « Je suis optimiste quant aux révolutions arabes, poursuit-il. Toute révolution a besoin de mûrir avant de donner des fruits. » Et Youssef d’ajouter : « L’essentiel, c’est que nous avons brisé le mur de la peur. Ce n’est pas tant les têtes qu’il faut faire tomber, mais l’obscurantisme et les idées préconçues. » Et de conclure : « Si la femme était au pouvoir, le monde arabe aurait connu plus de conquêtes. »
Si la table ronde a viré à l’aigre à cause de la présence de Doreid Laham, qui a fait preuve d’idées figées presque méprisantes pour le sexe féminin et qui s’est attardé sur des questions politiques (heureusement que les femmes étaient là pour se défendre bec et ongles), le cinéaste égyptien a pour sa part remis de l’ordre dans cette conférence qui risquait de...

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