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Couverture spéciale de la révolte en Syrie - Révolte

L’opposition syrienne conditionne toute négociation à un départ d’Assad

Réunion aujourd’hui du Conseil de sécurité ; les violences s’intensifient aux portes de Damas.
La principale figure de l’opposition syrienne a conditionné hier toute négociation avec les autorités à un départ du président Bachar el-Assad.
Réagissant à l’annonce par Moscou de l’accord donné par Damas à des négociations informelles avec l’opposition en Russie, le président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun a ainsi affirmé : « La démission d’Assad est une condition pour toute négociation sur la transition vers un gouvernement démocratique. » « Si les Russes veulent une solution négociée (...), ils doivent admettre qu’Assad doit partir car un assassin du peuple ne doit pas superviser une transition vers la démocratie », a-t-il estimé. Le chef d’un autre mouvement d’opposition, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), Hassan Abdel Azim, est allé dans le même sens. « Toute négociation et toute rencontre sont inenvisageables à l’ombre des violences qui augmentent, des tueries et des arrestations qui se poursuivent », a-t-il déclaré. M. Ghalioun s’est en outre dit confiant que les discussions d’aujourd’hui seront couronnées de « succès », exhortant les Russes à adopter une « position réaliste ».
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, doit présenter aujourd’hui le plan de sortie de crise de l’organisation panarabe qui prévoit la fin des violences et le transfert des pouvoirs de M. Assad à son vice-président avant l’ouverture de négociations avec l’opposition. Mais la Russie, allié traditionnel de Damas, a réaffirmé son opposition, excluant toute négociation sur ce texte « inacceptable ». Les chefs des diplomaties américaine, française et britannique, Hillary Clinton, Alain Juppé et William Hague, seront aujourd’hui à New York pour faire le forcing en faveur de ce projet. « Le Conseil de sécurité doit agir afin de faire clairement savoir au régime syrien que la communauté internationale considère ses agissements comme une menace pour la paix et la sécurité », a dit Mme Clinton. De son côté, la Maison-Blanche a estimé que la chute de M. Assad était inévitable et que le président syrien « allait partir » car son gouvernement a perdu le contrôle sur le pays. « Les équilibres ont évolué au sein du Conseil de sécurité », ont déclaré des sources diplomatiques françaises. Selon elles, « au moins 10 pays » sur les 15 que compte le Conseil pourraient désormais être en faveur du projet. Aucun vote n’est cependant prévu aujourd’hui sur le texte, selon des diplomates.

Retrait des observateurs arabes ?
En outre, l’escalade des violences a conduit la Ligue arabe à suspendre ce samedi l’activité de ses observateurs en Syrie. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue débattront dimanche prochain au Caire de la crise et envisageront alors un éventuel retrait des observateurs. Pour sa part, l’Organisation de la coopération islamique a appelé le Conseil de sécurité à assurer la protection des civils, jugeant « inacceptable » la poursuite de la répression.
Sur ce plan précisément, les violences ont fait hier au moins 53 morts, dont 35 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). À Homs, 20 civils ont été tués par les forces de sécurité et neuf autres dans des affrontements dans la province de Deraa. Un civil a péri dans la région d’Idleb et cinq autres à Zamalka et Hamourié, dans la banlieue est de Damas. L’armée contrôlerait de nouveau Hamourié, où elle a eu recours aux blindés et à l’artillerie pour repousser des insurgés parvenus à seulement huit kilomètres du centre névralgique du pouvoir syrien. Dans la province de Deraa, où de violents affrontements ont lieu entre l’armée et des soldats dissidents, six agents de sécurité ont été tués dans l’attaque de leur minibus par des militaires dissidents, selon l’OSDH. Deux militaires ont en outre trouvé la mort près de Saraqeb, dans la province d’Idleb. Toujours selon l’OSDH, 10 soldats dissidents ont été également tués, dont deux à Rankous, une ville assiégée depuis six jours, à 40 km au nord de Damas. Le CNS a mis en garde contre un éventuel massacre « de centaines de jeunes gens que les services de sécurité syriens ont rassemblés sur une place publique » de cette ville. Toutefois, d’après la chaîne al-Arabiya, le bilan des victimes s’est élevé en soirée à 85 morts. L’agence SANA, elle, a rapporté qu’un gazoduc a été saboté par un « groupe terroriste » dans la province de Homs, près de la frontière libanaise.
Dimanche, les militants avaient annoncé une intensification des combats près de Damas, en raison d’une offensive de l’armée. Postes de contrôle tous les 300 mètres, murs de sacs de sable, tirs, déploiement de blindés : les villes de Harasta, Douma et Saqba, à moins de 15 km au nord-est de la capitale syrienne, sont en état de siège. L’Union des coordinations de la révolution syrienne (UCRS), un des groupes qui organisent la mobilisation, a appelé à « former des comités populaires pour défendre les zones résidentielles ».

Un journaliste russe disparu
Enfin, un journaliste russe, Alexandre Rybine, travaillant pour un hebdomadaire russophone au Tadjikistan, a disparu depuis mercredi dernier en Syrie, a annoncé hier le rédacteur en chef du journal, Djamched Oulmassov, à l’agence RIA-Novosti. M. Rybine, âgé de 29 ans, effectuait une série de reportages.
(Sources : agences
et rédaction)
La principale figure de l’opposition syrienne a conditionné hier toute négociation avec les autorités à un départ du président Bachar el-Assad.Réagissant à l’annonce par Moscou de l’accord donné par Damas à des négociations informelles avec l’opposition en Russie, le président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun a ainsi affirmé : « La démission...