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Couverture spéciale de la révolte en Syrie - Révolte

Arabes et Occidentaux exhortent l’ONU à sortir de son inaction en Syrie

La répression continuait hier, faisant au moins 38 victimes ; pour l’ASL, le régime ne contrôle plus « 50 % du territoire ».
Plusieurs pays ont exhorté hier le Conseil de sécurité de l’ONU à sortir de dix mois d’inaction en Syrie en soutenant les efforts de règlement de la Ligue arabe.
L’Américaine Hillary Clinton, le Français Alain Juppé et le Britannique William Hague ont notamment tour à tour réclamé que les 15 membres du Conseil adoptent une résolution dénonçant la répression en Syrie et appelant à une transition démocratique à Damas. « Aujourd’hui, nous nous réunissons pour que cesse le silence scandaleux de ce Conseil », a lancé M. Juppé. « Il est de son devoir, a-t-il jugé, de se prononcer sur des cas aussi graves que la Syrie (...) en adoptant rapidement, et avec un large soutien, le projet de résolution » défendu par les Européens et des pays arabes mais bloqué jusqu’ici par la Russie et la Chine.
Mme Clinton avait précédemment affirmé que si le Conseil n’agissait pas rapidement en Syrie, « la crédibilité des Nations unies » s’en trouverait amoindrie. « Il est temps pour la communauté internationale (...) d’envoyer un message clair de soutien au peuple de Syrie », a-t-elle estimé. « Nous devons être unis pour soutenir le plan de la Ligue arabe et c’est ce que je demande instamment à tous les membres du Conseil de faire cette semaine », a déclaré pour sa part William Hague. « Ne pas le faire serait affaiblir la crédibilité de cette institution, trahir le peuple syrien, faire offense à la Ligue arabe et être incapable de prendre les responsabilités qui incombent au Conseil. »
À l’ouverture de la réunion, le Premier ministre qatari cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, qui préside le comité de la Ligue arabe sur la Syrie, avait dénoncé la « machine à tuer » de Damas. « Nous venons devant votre Conseil pour vous demander de prendre vos responsabilités (et) traiter la tragédie humanitaire qui se déroule en Syrie », a-t-il déclaré. De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi a appelé de ses vœux des « mesures rapides et décisives ».
L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, a, lui, rejeté une nouvelle fois le projet de résolution du Conseil, assurant que Damas « fera fermement face à ses ennemis », accusant les puissances occidentales et les pays membres de la Ligue arabe de « fomenter la crise ».
La résolution en question, préparée par la France et la Grande-Bretagne avec l’appui du Qatar, du Maroc, des États-Unis, de l’Allemagne et du Portugal, s’inspire du plan de sortie de crise de la Ligue arabe en appelant à la mise à l’écart de Bachar el-Assad et à la création d’un gouvernement d’union. Cette dernière version donne cependant quelques gages à la Russie, soulignant la nécessité de résoudre la crise « de manière pacifique » et précisant condamner « toute violence, d’où quelle vienne », ajouts jugés pour l’instant insuffisants par Moscou. La Russie a ainsi répété son opposition au dernier projet de résolution proposé au Conseil de sécurité, affirmant qu’il pourrait « ouvrir la voie à une guerre civile ».
Parallèlement, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde contre les « ingérences » de Washington dans les affaires internes de la Syrie, grand allié régional de Téhéran, tout en exprimant son soutien à « toute forme de réforme pour le peuple » syrien.
Quant à Ban Ki-moon, en tournée au Moyen-Orient, il a affirmé espérer que la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie porterait « rapidement ses fruits ».
Sur le terrain, les violences ont fait au moins 22 morts, essentiellement dans des opérations de sécurité menées par les forces du régime, tandis que des combats entre armée et dissidents faisaient rage dans les provinces d’Idleb, Homs et Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). La chaîne al-Arabiya faisait toutefois état de 38 victimes hier. De même, la banlieue nord-est de Damas était toujours en état de siège, et les forces du régime ont fait sauter des maisons à Rankous, ville située à 40 km au nord de Damas, et assiégée depuis une semaine, privée d’eau, d’électricité et de nourriture, selon des militants.
Toujours sur le terrain, des opposants se trouvant à Rastan ont rapporté hier que dix personnes, des militants et des proches, sont mortes dans le bombardement d’une maison dans cette ville de la province de Homs, alors que quinze femmes et enfants qui se trouvaient dans l’autre partie du bâtiment ont été blessés.
Mais le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), le colonel Riad al-Assaad, a affirmé que « 50 % du territoire » n’était plus sous le contrôle du régime, tout en précisant que ses forces n’avaient pas pour autant les moyens de prendre ces zones en main.
Enfin, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé hier que le Canada a réduit le nombre de diplomates de son ambassade en Syrie, ne conservant en poste que le personnel indispensable en raison de l’instabilité croissante dans ce pays.

(Sources : agences et rédaction)
Plusieurs pays ont exhorté hier le Conseil de sécurité de l’ONU à sortir de dix mois d’inaction en Syrie en soutenant les efforts de règlement de la Ligue arabe.L’Américaine Hillary Clinton, le Français Alain Juppé et le Britannique William Hague ont notamment tour à tour réclamé que les 15 membres du Conseil adoptent une résolution dénonçant la répression en Syrie...