Le porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL), le commandant Maher Noueimi, a affirmé que les affrontements avec l'armée régulière s'étaient intensifiés dimanche et rapprochés davantage de la capitale. "Des affrontements ont eu lieu entre des déserteurs et les troupes régulières à 8 km de Damas", a déclaré par le commandant Noueimi par téléphone à l'AFP, ce qui montre selon lui que les combats se rapprochent de la capitale.
Les affrontements entre dissidents et l'armée régulière qui ont eu lieu dimanche à Ain Tarma, à environ 4 km de Damas, et Kafar Batna, dans la même zone, sont les plus violents et les plus proches de Damas depuis le début de la révolte à la mi-mars, a indiqué pour sa part à l'AFP le chef de l'Observatoire des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Les chars entrés à Kafar Batna sont ultra-modernes, a-t-il ajouté précisant que "le régime se prépare désormais à d'importants combats dans la province de Damas".
Selon le commandant Noueimi, le régime a lancé "au cours des dernières 24 heures une offensive sans précédent, utilisant l'artillerie lourde" contre des localités de la province de Damas, en particulier Qalamoun, Rankous, Ghouta et aussi à Hama (centre).
L'armée syrienne a déployé dimanche environ 2.000 militaires en renfort, selon des opposants.
"C'est une guerre urbaine. Il y a des cadavres dans les rues", a dit un activiste de Kfar Batna.
"Les mosquées transformées en hôpitaux de fortune réclament du sang. Ils ont coupé l'électricité. Les stations-service sont vides et l'armée empêche les habitants de partir pour aller chercher du carburant pour les générateurs et pour faire fonctionner le chauffage", a dit Raed, un activiste de Sakba, interrogé brièvement par Reuters via un téléphone satellitaire.
A Rankous, "la ville a été attaquée les cinq derniers jours et pilonnée à l'artillerie lourde. L'armée est déployée autour de la ville. Dans la zone où je me trouve, plus de 25 bâtiments se sont effondrés ", a indiqué un autre militant, Abou Ali Rankoussi, à l'AFP par téléphone.
Selon l'OSDH, les violents combats entre déserteurs et forces gouvernementales dans ces régions ont fait plusieurs six morts alors qu'une personne est tombée sous les tirs visant des funérailles dans le quartier de Jouber dans la capitale.
Les violences ont également fait 40 morts parmi les forces gouvernementales et les déserteurs, ajoute l'Observatoire.
Ainsi, 26 soldats ont été tués dans des attentats dans la région de Damas et à Kansafra et Khan Cheikhoune, dans la province d'Idleb (nord-ouest), où des déserteurs ont mis le feu à un transport de troupes tuant au moins quatre soldats.
Cinq membres des forces de sécurité ont péri dans des affrontements près de la ville de Zabadani (région de Damas) et dans une embuscade près de Saraqeb (province d'Idleb).
En outre, neuf déserteurs ont été tués dans les régions de Damas, Idleb, Hama et Homs (centre), selon l'OSDH.
Par ailleurs, huit personnes dont un enfant de 9 ans ont été tuées par balles dans la province de Homs, quatre sont mortes plus au sud dans la ville et la région de Hama, cinq dans la province d'Idleb et deux dans la ville de Jassem, province de Deraa, selon l'OSDH.
Ces informations ne pouvaient être confirmées de source indépendante en raison des restrictions imposées par les autorités à la presse étrangère en Syrie, où une révolte contre le régime est réprimée dans le sang depuis plus de dix mois.
Le commandant Noueimi, qui se trouve en Turquie mais reçoit des informations du terrain, a également accusé le régime de s'être livré à "une campagne punitive" contre la ville rebelle de Hama (centre), où les forces de sécurité s'en prennent "violemment aux civils et aux enfants".
"Les forces de sécurité jettent dans les rues des corps avec les mains liées derrière le dos. Six corps ont ainsi été retrouvés dans le quartier de Bab Qibli et dix autres dans celui al-Arbaiin", a indiqué Mohammad Abou al-Kheir un militant de Hama joint par téléphone par l'AFP. "Des corps sont ainsi jetés tous les jours (dans la rue) pour terroriser les habitants", a-t-il ajouté.
"Le régime a continué à réprimer faisant fi de la présence des observateurs et je pense que le vague de répression va augmenter avec la suspension de cette mission", décidée samedi par le secrétaire général de la Ligue Arabe, Nabil al-Arabi, a-t-il estimé. La Ligue arabe a suspendu samedi sa mission d'observation après un peu plus d'un mois de mission en accusant le régime du président Bachar el-Assad d'avoir "choisi l'option de l'escalade". Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront le 5 février au Caire pour examiner l'avenir de cette mission, a dit à la presse Ahmed ben Helli, le secrétaire général adjoint de l'organisation panarabe.
Parallèlement, sur le plan diplomatique, l'opposition syrienne entend faire monter la pression sur la communauté internationale, et en particulier sur la Russie, en vue d'une intervention de l'ONU dans le pays. Burhan Ghalioun, le chef du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble les principaux courants de l'opposition, doit ainsi se rendre ce dimanche à New York à la tête d'une délégation dans l'espoir de peser sur les discussions autour d'un projet de résolution défendu par les pays européens et arabes. Le texte appelle à un soutien international au plan de sortie de crise défendu par la Ligue arabe, qui prévoit l'arrêt des violences et le transfert des pouvoirs du président syrien à son vice-président avant l'ouverture de négociations.
Dans le même temps, plus de 200 représentants de la communauté kurde de Syrie sont réunis ce week-end pour une conférence à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Évoquant un après-Assad, ils ont réclamé un référendum pour déterminer leur place dans la société. Les Kurdes représentent 9% de la population syrienne. Ils sont installés essentiellement dans le nord-est et à Damas, où ils affirment faire l'objet de discriminations et réclament la reconnaissance de leur langue et leur culture.
- - Le bonjour à Jean de la Fontaine tant que tu y est mon cher .. Ah ce cher et très cher Jean !! que n'a-t-il pas dit .. Restons autour de notre fontaine si vous le voulez bien , et ne nous éloignons pas trop , car l'heure de vérité (s) approche à grands pas , et croyez moi , ces pas ne seront pas des pas perdus pour certains ... Alla yestor !
10 h 53, le 30 janvier 2012