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Liban - Société

Un défilé pour défendre les droits des travailleuses migrantes

Des employées de maisons migrantes jouent aux top-modèles lors d’une soirée organisée pour défendre leurs droits.

Mannequin d’un jour.

Les lumières du Behind Green Door étaient braquées, mercredi soir, sur celles qui ne sont pas habituées à en connaître les faveurs. Des employées de maisons migrantes, originaires de nombreux pays, ont laissé tomber tabliers et problèmes pour prendre d’assaut un podium qui leur était acquis. À cinq jours de la tenue d’une table ronde avec le ministre du Travail Charbel Nahas pour promouvoir une loi garantissant leurs droits, c’est par ce procédé qu’a été mise en évidence leur cause, grâce aux associations Insan et AIDA, en collaboration avec la Coopération espagnole pour le développement.


D’après Charles Nasrallah, fondateur d’Insan, l’objectif était simple : « On a voulu montrer qu’elles sont avant tout des femmes, avec des droits et une dignité. » Sous les yeux diplomates de l’ambassadeur d’Espagne Juan Carlos Gafo, les mannequins d’un soir ont donc défilé, sans appréhension, suscitant un tonnerre d’applaudissements à chaque esquisse de sourires réjouissants. Cependant, derrière ces derniers, ce sont de terribles trajectoires qui ne doivent pas être oubliées.

Une situation dramatique
Environ 200 000 migrants sont actuellement employés de maison au Liban, majoritairement des femmes. Si leur situation n’est pas toujours régulière, elles sont très souvent victimes d’irrégularités. Ceci est un doux euphémisme, quand Insan constate que même leurs droits les plus élémentaires ne sont pas respectés, surtout pour les travailleuses à domicile. Ainsi, ce qui ressemblait à un rêve depuis l’Éthiopie ou les Philippines devient un cauchemar une fois sur le sol libanais. D’après les associations, on ne compte plus les cas d’abus perpétrés, allant de la simple privation alimentaire à la violence physique ou sexuelle. Il arrive même que leurs employeurs décident, pour les empêcher de fuir, de les séquestrer purement et simplement. Si elles ont l’audace de quitter définitivement le domicile, toujours selon les associations, elles se retrouvent seules à faire face au racisme ordinaire dans une société qu’elles connaissent mal. Bien qu’il arrive qu’elles reçoivent l’appui de leur communauté, les handicaps deviennent alors rapidement insurmontables : sans toit, parfois sans éducation et souvent sans papiers (car il est monnaie courante que les employeurs gardent passeports et permis de séjour).


Si l’on veut expliquer ce problème de société, Insan et AIDA rappellent que les défaillances sont connues de tous. D’une part, le système de parrainage permettant à ces travailleuses de rentrer dans le pays avec un seul employeur est facteur de limitation de leurs droits, car une situation de dépendance se crée. D’autre part, il n’existe pas de loi au Liban pour codifier ce type d’emploi à domicile, alors que les abus se produisent souvent dans la sphère privée, sur des travailleuses ayant, qui plus est, signé dans leur pays d’origine des contrats imprécis ou écrit dans une langue étrangère à la leur. Pour Charles Nasrallah, « une loi spécifique d’organisation du travail et qui garantisse leurs droits est nécessaire, parce qu’il n’y a aucune loi qui les protège. Cela fait quinze mois que l’on travaille avec des groupes de femmes mais aussi avec le ministère du Travail. L’événement de mercredi est donc l’ultime rendez-vous avant la table ronde qui doit avoir lieu lundi 23 janvier avec le ministre, pour discuter de sa proposition de loi ». Afin que des trésors d’ingéniosité ne soient plus nécessaires pour faire valoir des droits évidents.

Les lumières du Behind Green Door étaient braquées, mercredi soir, sur celles qui ne sont pas habituées à en connaître les faveurs. Des employées de maisons migrantes, originaires de nombreux pays, ont laissé tomber tabliers et problèmes pour prendre d’assaut un podium qui leur était acquis. À cinq jours de la tenue d’une table ronde avec le ministre du Travail Charbel...
commentaires (2)

Sue quoi se base-t-on pour citer le chiffre de 200,000 travailleuses migrantes. Moi, je dirais plutot 400,000. N'oubliez que beaucoup de travailleuses ne sont pas necessairement enregistrees dans les services de l'Etat. D'ailleurs, les statistique dans notre pays sont notre talon d'Achilles. Combien sommes-nous de Libanais? Le savons-nous au juste? De quelle annee date le dernier recensement? 1932? Comment voulez-vous diriger un pays sans statistiques de base?

George Sabat

12 h 25, le 22 janvier 2012

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Commentaires (2)

  • Sue quoi se base-t-on pour citer le chiffre de 200,000 travailleuses migrantes. Moi, je dirais plutot 400,000. N'oubliez que beaucoup de travailleuses ne sont pas necessairement enregistrees dans les services de l'Etat. D'ailleurs, les statistique dans notre pays sont notre talon d'Achilles. Combien sommes-nous de Libanais? Le savons-nous au juste? De quelle annee date le dernier recensement? 1932? Comment voulez-vous diriger un pays sans statistiques de base?

    George Sabat

    12 h 25, le 22 janvier 2012

  • Deux cent mille migrantes....sans droits,sans respect,sans rien en fait...un combat pour leur dignité...et en fait surtout pour la dignité des Libanais,n'est ce pas?

    GEDEON Christian

    05 h 49, le 22 janvier 2012

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