Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé dimanche le président syrien Bachar el-Assad à "cesser de tuer" ses concitoyens, à l'occasion d'une conférence à Beyrouth sur la transition démocratique dans le monde arabe.
"Aujourd'hui, je redis au président syrien, M. Assad : mettez fin à la violence, arrêtez de tuer vos concitoyens, la répression mène à l'impasse", a affirmé M. Ban. "Celui qui exerce le pouvoir en usant de la force ou de la coercition court à sa perte. Un jour ou l'autre son peuple l'abandonne", a poursuivi M. Ban, citant le célèbre philosophe arabe du 14e siècle, Ibn Khaldoun.
Le chef de l'ONU, en visite pour trois jours au Liban, avait affirmé la veille que la crise en Syrie, où la répression a fait plus de 5.000 morts selon les Nations unies, prenait une "tournure dangereuse".
Par ailleurs, le président syrien a promulgué une amnistie générale pour les crimes commis "pendant les événements" qui secouent le pays depuis le 15 mars, a annoncé dimanche l'agence officielle Sana sans donner plus de détails.
Les autorités syriennes ont annoncé ces dernières semaines la libération de milliers de personnes "impliquées dans les événements et qui n'ont pas de sang sur les mains". Début novembre, le régime avait promis une amnistie aux détenteurs d'armes qui se rendraient à la police en huit jours.
Le 31 mai, le président Assad avait déjà décrété une amnistie générale incluant tous les détenus politiques y compris les membres des Frères musulmans. Et le 21 juin, il avait décrété une nouvelle amnistie générale portant sur tous les crimes commis avant le 20 juin, selon Sana.
Ces libérations constituent l'un des quatre points du plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe et officiellement accepté par la Syrie, qui prévoit également l'arrêt des violences, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation de la presse et d'observateurs arabe. Ces observateurs sont arrivés en Syrie le 26 décembre, mais les exactions n'ont pas cessé. Selon un responsable de l'ONU, 400 personnes ont été tuées dans les deux premières semaines de leur mission.
D'un autre côté, l'émir du Qatar a proposé samedi d'envoyer des soldats arabes pour arrêter le bain de sang en Syrie, lors d'une interview à la chaîne de télévision CBS, qui doit être diffusée dimanche.
Hamad ben Khalifa al-Thani est le premier dirigeant arabe à faire cette proposition.
"C'est une proposition très importante. Je pense que la Ligue arabe devrait l'étudier et lancer des consultations à ce sujet", a réagi dimanche Amr Moussa, ex-chef de l'organisation panarabe et candidat à la présidentielle égyptienne, en marge de la conférence de l'ONU à Beyrouth sur la transition démocratique dans le monde arabe.
"Nous sommes contre le recours à la force contre les citoyens. Le sang qui coule actuellement ne présage rien de bon", a poursuivi M. Moussa.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dénoncé dimanche le "silence" du conseil de sécurité de l'ONU sur crise syrienne. "Le massacre continue, le silence du Conseil de sécurité aussi", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en Birmanie. "Cette situation devient intolérable".
Le président tunisien Moncef Marzouki s'est quant à lui opposé dans une interview diffusée dimanche à une intervention étrangère en Syrie, jugeant qu'elle serait "un suicide" et conduirait à une "explosion" de tout le Moyen-Orient.
Sur le terrain, six ouvriers ont été tués et 16 autres blessés dimanche par l'explosion d'une bombe "déposée par un groupe terroriste armé " sur une route à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'agence officielle Sana.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également annoncé dans un communiqué qu'au moins cinq personnes avaient été tuées dans l'explosion d'une bombe "au passage d'un bus transportant des ouvriers près d'Ariha", sans donner de précision sur les auteurs de l'attentat.
Sur un autre plan, le ministre syrien de l'Information Adnane Mahmoud a indiqué que plus de 140 organes de presse étrangers ont été autorisés depuis décembre 2011 à "couvrir les évènements" en Syrie. Jusqu'à présent, 116 de ces organes de presse sont entrés dans le pays, a précisé M. Mahmoud.
Ah non Ali, je ne suis pas d'accord, vous vous exprimez mieux que Jabbour ! Mais bon, c'est sûr qu'on ne peut faire mieux puisque vous êtes bien seuls tous les deux à vivre sur votre nuage.
12 h 21, le 16 janvier 2012