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À La Une - Révolte

L'émir du Qatar propose d'envoyer des soldats arabes en Syrie

Prochaine annonce d'un "Conseil supérieur militaire" rebelle.

Des manifestants anti-régime à Khaldiyé, à Homs.

L'émir du Qatar a proposé d'envoyer des soldats arabes pour arrêter le bain de sang en Syrie, a-t-il dit lors d'une interview à la chaîne de télévision CBS, qui doit être diffusée dimanche.

Hamad ben Khalifa al-Thani est le premier dirigeant arabe à faire cette proposition.

 

Interrogé sur l'influence de la chaîne du Qatar al-Jazira sur les révolutions qui secouent le monde arabe depuis un an, l'émir a reconnu que cela lui a posé "beaucoup de problèmes" avec les dirigeants des pays arabes. Mais il a ajouté que son pays soutenait "les peuples de ces pays qui réclament justice et dignité. S'il s'agit d'influence, je pense que c'est une saine influence".

 

Côté international, les Etats-Unis ont accusé l'Iran de fournir des armes à Damas pour aider le régime du président syrien Bachar el-Assad à réprimer le mouvement de contestation qui secoue le pays depuis 10 mois.

Washington a en outre fait part de son "inquiétude à la Russie et à Chypre", alors qu'un navire russe transportant une "cargaison dangereuse" était vendredi en route vers la Syrie, après avoir fait escale à Chypre, selon une source au sein de la compagnie d'exploitation du bateau.

Un expert maritime a aujourd'hui confirmé cette information. "Le navire Chariot est arrivé à Tartous le 11 ou le 12 janvier", a déclaré Mikhaïl Voïtenko, interrogé par l'AFP, qui avait révélé en 2009 la mystérieuse disparition du cargo Arctic Sea dont l'odyssée rocambolesque avait impliqué une vingtaine de pays pendant des mois. Il a expliqué être parvenu à cette conclusion en se basant sur les données AIS (système d'identification automatique des bateaux). "Ayant quitté Limassol (Chypre), le navire a mis le cap sur Tartous. Ayant fait les deux tiers de la route, l'équipage a débranché le transpondeur AIS", a poursuivi M. Voïtenko estimant qu'il était arrivé à bon port.

D'après des médias russes, il pourrait transporter jusqu'à 60 tonnes d'armes et d'équipement militaire.

 

"Le gouvernement américain est persuadé que l'Iran a fourni des munitions à la Syrie" pour les utiliser lors des opérations de répression qui ont fait plus de 5.000 morts, selon l'ONU, depuis le début de la révolte mi-mars, a entre-temps indiqué un responsable américain à l'AFP à Washington, sous couvert de l'anonymat.

Le général iranien Qassem Soleimani, commandant de l'unité Qods (force spéciale des Gardiens de la révolution), était à Damas en janvier, ont précisé des responsables américains, qui considèrent cette visite comme le signe le plus concret que l'aide iranienne comprend du matériel militaire.

 

Samedi, sur le terrain, deux civils, dont un adolescent de 13 ans, ont encore été tués à Homs, dans le centre de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Vendredi, les Syriens avaient manifesté par dizaines de milliers pour crier leur haine du régime, malgré la répression qui a fait dix morts, dont une fillette et un adolescent.

Dans la province de Deraa (sud), les forces de sécurité ont mené des perquisitions à Jassem samedi à l'aube, arrêtant trois membres d'une même famille et brûlant des motocyclettes, d'après l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.

 

Alors que des affrontements entre soldats et déserteurs ont lieu périodiquement, un général déserteur de l'armée syrienne va annoncer la création d'un "Conseil supérieur militaire" pour organiser les opérations contre le régime de Damas et les défections, a affirmé samedi à l'AFP l'un de ses conseillers.
Le "Conseil supérieur militaire syrien" sera présidé par le général Moustapha al-Cheikh, en coopération avec l'Armée syrienne libre (ASL), a précisé le conseiller en communication du général, Fahd al-Masri, joint par téléphone depuis Beyrouth.
M. al-Masri, qui avait auparavant affirmé que l'annonce serait faite samedi en Turquie, a déclaré dans la soirée qu'elle aurait lieu "dès la fin des consultations et discussions entre les officiers fondateurs du Conseil.


Le général al-Cheikh est le plus haut gradé ayant fait défection depuis le début, à la mi-mars, de la révolte contre le régime du président syrien Bachar el-Assad.


"Le Conseil supérieur militaire comprendra de hauts gradés et sera en charge de la planification des opérations" contre le régime, a déclaré M. al-Masri. L'ASL, qui revendique quelque 40.000 militaires déserteurs, aura "pour mission d'exécuter ces opérations".
"Le Conseil militaire sera en charge aussi de contacter les hauts officiers au sein de l'armée régulière pour les encourager à faire défection en groupe, et non seulement en tant qu'individus, en vue de renverser le régime", a poursuivi M. al-Masri.


Le général Moustapha Ahmad al-Cheikh s'est réfugié en Turquie il y a une dizaine de jours, a déclaré samedi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Selcuk Ünal.


Selon le journal Hürriyet Daily News, le général al-Cheikh était le numéro deux de l'armée du Nord syrienne, chargé du renseignement. Il réside désormais dans le même camp du sud de la Turquie que le colonel Riad al-Assaad, le chef de l'ASL, précise le journal sur son site internet.
Le quotidien ajoute que le général al-Cheikh a participé cette semaine à Hatay (sud de la Turquie) à une réunion entre l'ASL et le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition syrienne.

 

Les exactions se poursuivent en Syrie malgré la présence - critiquée pour son inefficacité - depuis le 26 décembre de dizaines d'observateurs arabes chargés de surveiller l'application d'un plan de sortie de crise.

Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a déclaré vendredi soir, avant de se rendre dans le Golfe pour des discussions sur la crise syrienne, que "l'objectif principal est politique". "Les observateurs sont seulement un mécanisme. L'objectif majeur est de calmer la situation", a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle égyptienne Mena.

M. el-Arabi a reconnu que si "les choses sont peut-être plus calmes, la violence continue". La Ligue "examine en ce moment si le maintien de la mission est bénéfique, face à la poursuite des violences", selon lui.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a jugé "très important que tous les mouvements de l'opposition s'assoient autour d'une table pour des entretiens avec le gouvernement sur l'avenir de la Syrie", lors d'une conférence à la Ligue arabe. Selon lui, "les Syriens seuls décideront de leur avenir".

 

Les opposants, qui accusent le régime d'Assad d'inciter à la violence en réprimant dans le sang les manifestants pacifiques, veulent que la Ligue arabe, incapable d'aider à protéger les civils, transmette le dossier syrien à l'ONU.

 

De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron, en visite à Riyad, s'est dit prêt à "soumettre une nouvelle résolution" au Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la répression, qui serait "basée sur ce que dit et fait la Ligue arabe".

 

La Russie, qui s'est opposée à toute résolution condamnant le régime de Damas, a proposé son propre projet de résolution sur la Syrie. Mais le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a critiqué les amendements occidentaux, estimant qu'ils avaient pour but de procéder à un changement de régime à Damas.

 

L'émir du Qatar a proposé d'envoyer des soldats arabes pour arrêter le bain de sang en Syrie, a-t-il dit lors d'une interview à la chaîne de télévision CBS, qui doit être diffusée dimanche.
Hamad ben Khalifa al-Thani est le premier dirigeant arabe à faire cette proposition.
 
Interrogé sur l'influence de la chaîne du Qatar al-Jazira sur les révolutions qui secouent le monde arabe...
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