Naître et renaître grâce à Noël

Le jour de la naissance du Christ est un grand jour. Un si précieux modèle devrait être pour nous l’occasion de façonner notre vie. Aujourd’hui, il montre son immense amour et sa bonté sans mesure pour le genre humain. Il vient non pas pour juger, mais pour nous guider et nous sauver.
Il vient le jour de Noël sous les traits d’un petit enfant délicat, semblable à une fontaine qu’on ne peut jamais épuiser. C’est une source limpide qui traverse notre conscience pour la purifier et nous mener au salut.
Toute naissance, tout commencement sont un acte essentiellement religieux. Il éveille le mystère dans le cœur de tout homme. Ce mystère est compris, vécu sans autres explications que le fait d’avoir croisé le regard du nouveau-né qui nous fait entrer au cœur du mystère de la vie en Dieu car chaque instant de la vie est un commencement puis un recommencement.
Il ne suffit que d’une chair pour naître ; il nous faut aussi une parole. Par la parole qui est à l’origine de tout et qui exprime la pensée, le désir, le projet de Dieu, le vrai visage de l’homme apparaît. Il a les traits de la Parole de Dieu ; désormais, par la Parole de Dieu qui s’est faite chair dans le Christ, nous pouvons entrer en communion avec le Dieu trois fois saint.
Le nouveau-né de Bethléem est la Parole en personne. En lui, Dieu dit qui Il est et qui nous sommes dans sa pensée. Nous portons en nous un projet qui tient au cœur de Dieu, nous faire renaître par Son Esprit en des enfants, comme la Parole qui s’est faite chair.
La vie en nous vient de ce que Dieu dit. En suivant sa Parole, notre cœur s’ouvre à la vie de l’esprit, découvre des horizons de gratuité et d’universalité. La culture de l’homme et son approfondissement des paroles de l’Évangile le rendent apte à les professer, à en parier comme des prières de louange, à les défendre contre tout étouffement, toute malversation ou toutes paroles qui divisent et qui tuent.
« Le Verbe était Dieu, le Verbe s’est fait chair. » Ce prologue de saint Jean nous met dans le secret de la naissance et de la pléniture de vie. L’homme, dans la lumière du Verbe qui s’est fait chair, est cet être immense qui s’accomplit pleinement dans la communion avec Celui qui est la source de la vie. La sagesse de l’homme est alors la « sagesse du pauvre » qui n’a d’autre richesse que le souffle qui l’anime. Là où est le désespoir, le doute, la tristesse, la discorde, il peut y mettre l’espérance, la foi, la paix, la joie, l’entente, comme le couple de Bethléem, Joseph, Marie, si pauvre qu’il donne au monde toute la splendeur du Verbe-qui-s’est-fait-chair, la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Sylvain THOMAS