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À La Une - Conseil des ministres

Hausse des salaires : Mikati bat Nahas au vote

Le PM soumet sa proposition au vote en Conseil des ministres et gagne : majoration de 30 % entre 500 000 LL et un million, 20 % au-delà, plafonnée à 275 000 LL.

Le Conseil des ministres se réunira de nouveau vendredi, puis lundi, mardi et mercredi. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement a décidé hier une augmentation de 30 % pour les salaires compris entre 500 000 et 1 000 000 de livres, avec une majoration comprise entre 150 000 et 200 000 pour la première tranche. Au-delà d’un million de livres, l’augmentation a été fixée à 20 %, plafonnée à 275 000 LL. Le salaire minimum passe ainsi à 600 000 LL (ceux qui étaient à 500 000 LL passent à 650 000) et tout salaire au-delà de 1 375 000 LL recevra cette majoration de 275 000 LL – sans oublier les bourses pour l’enseignement secondaire, qui passent donc de 1 000 000 à 1 500 000 LL.

 

Ce plan avait été concocté entre les instances économiques et les syndicats (après l’échec de la première tentative et le rejet par le Conseil d’État), puis transmis au Conseil des ministres « qui a fait durer le suspense hier jusqu’au dernier moment », raconte Fouad Zmokhol, le patron du RDCL, qui répète inlassablement que « c’est ce qui aurait dû être fait depuis le début ».

En réalité, ce sont les manœuvres du ministre du Travail, Charbel Nahas, qui avaient tout bloqué. Selon des sources autorisées, ce dernier, « au lieu de jouer l’arbitre », servait le même discours aussi bien au secteur privé qu’à la CGTL, laminant leurs deux plans de sortie et assurant que c’est le sien qui réglerait le problème.

En réalité, Nagib Mikati vient de marquer un gros but dans le camp du CPL au moment même où les ministres aounistes revenaient sur leurs menaces de boycottage. Selon des sources proches du Sérail, le Premier ministre a « surpris » tout le monde, une fois qu’il était évident que la majorité des ministres n’allait pas entériner le plan de Charbel Nahas. Il a ainsi sorti de son chapeau ce plan prêt-à-l’usage et qui représente un compromis qu’il aurait lui-même accouché après des négociations avec les instances économiques et avec la CGTL. Et lorsque ce plan a été soumis au vote, il a reçu l’aval de 16 ministres sur les 23 présents. Seuls 7 ministres ont voté avec Charbel Nahas : Gebran Bassil, Gaby Layoun, Fady Abboud, Nicolas Sehnaoui (tous CPL), ainsi que Fayez Ghosn, représentant les Marada, et Panos Manjian, représentant le Tachnag, alors que le ministre de l’Industrie, Vrej Sabounjian, la voix prépondérante, soutenait Nagib Mikati, puisque les ministres Chakib Cortbaoui s’était retiré avant le vote et que Sélim Karam était absent.

Charbel Nahas avait expliqué son plan sur grand écran; il a été débattu dans le calme et dans un esprit positif selon des sources concordantes par les ministres présents. Sauf que certains d’entre eux ont jugé que cette proposition représentait un coût exorbitant pour l’État, notamment en ce qui concerne les cotisations à la CNSS, et que d’autres la jugeaient par trop compliquée, d’autant que certaines clauses exigeaient que des lois soient amendées et que ce dossier ne supportait plus aucun atermoiement.

C’est ainsi à ce moment-là que le Premier ministre a proposé un plan écrit, prenant en compte tout ce qu’il avait entendu des instances économiques et de la CGTL. Et lorsque Charbel Nahas a insisté pour que sa proposition soit soumise au vote, la majorité des ministres a voté en faveur du plan Mikati. Un ministre du 8 Mars a expliqué ce résultat par le fait, justement, que l’augmentation des salaires « ne peut plus être retardée ou reportée, et que le plan Nahas nécessite de nouvelles et longues discussions », qui occuperaient plus de trois séances du Conseil des ministres. Cette même source a reconnu que le plan du ministre du Travail comportait « des points positifs qui devront être reconsidérés ultérieurement, comme l’inclusion des frais de transport dans le salaire, l’encouragement des emplois-jeunes et la hausse des cotisations à la Caisse des allocations familiales de 9 % ».

À l’issue de la réunion, Charbel Nahas a critiqué la proposition Mikati, jugeant qu’elle assure une majoration « inférieure à 30 % » des salaires et qu’elle engendrera des pertes pour les instances économiques « supérieures de 30 % à celles prévues » dans son propre plan. Il a également fait remarquer que le salaire minimum dans le plan Mikati est de 600 000 LL « au lieu des 1 200 000 réclamées par la CGTL et des 935 000 LL proposées » par lui-même. Quant au ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, interrogé sur un éventuel boycottage par le CPL, il a répondu : « À chaque séance suffit sa peine. »

Notons que le Conseil des ministres a également décidé d’accorder une avance du Trésor de 17 milliards de livres au ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur pour l’année 2007-2008, ainsi qu’une avance du Trésor de 37 millions de livres au ministère de la Culture et une troisième de onze milliards et trente-neuf millions de livres au ministère de l’Intérieur.

Signalons qu’en début de réunion, Nagib Mikati s’était exprimé pour appeler justement à l’arrêt des menaces de boycottage, réclamant du respect dans la façon d’appréhender la présidence du Conseil en tant qu’institution. Quant au chef de l’État, il a évoqué les nominations, réclamant un degré zéro de tolérance à l’égard du clientélisme et loin de tout veto.

Prochains rendez-vous pour les Conseils des ministres : vendredi (Sérail), lundi (Baabda), mardi (Sérail) et mercredi (Baabda).

 

Z. M.

 

Le gouvernement a décidé hier une augmentation de 30 % pour les salaires compris entre 500 000 et 1 000 000 de livres, avec une majoration comprise entre 150 000 et 200 000 pour la première tranche. Au-delà d’un million de livres, l’augmentation a été fixée à 20 %, plafonnée à 275 000 LL. Le salaire minimum passe ainsi à 600 000 LL (ceux qui étaient à 500 000 LL passent à 650...
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