L’augmentation à travers les lorgnettes des syndicats et du patronat

Le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, s’est entretenu hier avant le Conseil des ministres avec une délégation de la CGTL ayant à sa tête le président de la centrale syndicale, Ghassan Ghosn, qui a indiqué à l’issue de la réunion qu’il n’acceptera pas une augmentation des salaires qui n’assure pas les besoins des travailleurs. Il a souhaité une augmentation de 40 % des salaires des travailleurs qui touchent le minimum vital. Elle devrait aller à 30 % pour les salaires d’au-delà d’un million de livres. « Au cas où le barème adopté ne satisfait pas ces besoins, nous observerons des grèves », a-t-il menacé.
M. Ghosn a souligné avoir évoqué deux dossiers avec M. Bou Faour. Le premier se rapporte à un programme visant à réduire la pauvreté, mis en place par le ministère des Affaires sociales, et le second est relatif à la Banque de l’Habitat qui assure des crédits bonifiés aux salariés. Le problème dans ce cadre réside dans le coût élevé de l’assurance quand un crédit à long terme est contracté.
Par ailleurs, à propos de l’augmentation des salaires, une réunion a rassemblé les ministres de l’Économie et de l’Industrie, respectivement Nicolas Nahas et Vrej Sabounjian, et une délégation de l’Association des industriels présidée par Ziad Bakdache. Dans un entretien avec la presse, M. Sabounjian s’est demandé s’il convient actuellement à l’économie libanaise que le Conseil des ministres approuve une augmentation des salaires.
Pour sa part, M. Bakdache a souligné qu’une augmentation des salaires influera négativement sur le secteur industriel. Il a souhaité que l’augmentation qui sera adoptée ne porte pas préjudice aux offres d’emploi. « Il n’est pas nécessaire d’observer des grèves, a-t-il dit s’adressant à la CGTL, les usines fermeront leurs portes naturellement. »