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À La Une - Liban

Manifestation pro-TSL massive à Tripoli

Siniora prononçant un discours au nom de Hariri : "Vive le printemps arabe ! Vive le Liban !"

Les partisans de Saad Hariri, à Tripoli. Omar Ibrahim/

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Tripoli pour dénoncer le régime syrien et les armes du Hezbollah et soutenir le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).

Organisé par le Courant du Futur de Saad Hariri, le rassemblement est intervenu dans un contexte de tensions croissantes autour du tribunal international chargé de juger les responsables de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, sur fond de révolte en Syrie voisine.

 

Plusieurs personnalités du 14 Mars et du Courant du Futur ont assisté à l'événement et prononcé des discours devant l'immense foule rassemblée sur la place Rachid Karamé. "Le temps de la liberté est arrivé! La révolution des peuples arabes est là ! Vive le printemps arabe ! Vive le Liban !", a lancé l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, dans un discours prononcé au nom de Saad Hariri. "De Tripoli à toute la Syrie, nous voudrions saluer le courage du peuple syrien qui fait sa révolution par lui-même et qui n'a besoin de l'aide de personne pour conquérir sa liberté", a-t-il ajouté.

 

S'adressant au Premier ministre Nagib Mikati, M. Siniora a affirmé que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) est "nécessaire pour protéger l'indépendance et l'unité du Liban". "Le peuple veut connaître la vérité, le peuple veut la justice pour nos martyrs, a-t-il déclaré, pourquoi protégez-vous les accusés? Le peuple veut qu'ils soient jugés !"

 

 

Des enfants brandissant le portrait de Saad Hariri.

Omar Ibrahim/Reuters

 

Contre le "gouvernement des armes"

"Le TSL est un accomplissement libanais et met fin aux assassinats politiques dans le pays ; c’est une réalisation du 14 Mars", a de son côté affirmé le député Mohammad Kabbara dans un discours enflammé contre le régime de Bachar el-Assad. "Pour que le sang des martyrs ne parte pas en vain, il faut faire tomber l'hégémonie criminelle d'Assad sur le Liban, ainsi que le gouvernement du parti des armes, accusé d’avoir assassiné l’ex-Premier ministre Rafic Hariri", a-t-il déclaré. S'en prenant au Hezbollah, M. Kabbara a par ailleurs affirmé qu'il "n’existe pas de résistance au Liban". "Celui qui a occupé Beyrouth, celui qui dirige ses armes vers les Libanais, celui qui envoie des voitures avec des armes en Syrie pour réprimer le peuple syrien, celui qui envoie des individus observer Bkerké et ses visiteurs, n’est pas un résistant", a conclu M. Kabbara.

 

Même ton du côté du député Samir el-Jisr, qui a rappelé que le devoir premier de l’État est d'imposer son contrôle sur tout le territoire libanais. "Il ne peut y avoir des régions interdites à l’armée et aux forces de sécurité et en même temps un passage militaire vers la Syrie, qui n’est pas soumis aux autorités libanaises, ainsi que des menaces d’aller en guerre pour défendre la Damas et Téhéran", a-t-il ajouté.

 

"Nous refusons tous les armes qui sont hors du contrôle de l’État parce qu'elles constituent un danger pour tous les Libanais, un danger plus fort que celui que représente Israël", a martelé pour sa part le député Boutros Harb. "Ces armes constituent un danger pour la sécurité, la justice et l'économie du Liban. Ces armes sont tombés le jour où ils se sont retournés contre le peuple. Nous allons continuer notre lutte jusqu'à ce que la justice soit faite au Liban", a-t-il affirmé.

 

Hamadé critique le Hezbollah et le CPL

Le député Marwan Hamadé s'est quant à lui insurgé contre le Hezbollah et le CPL de Michel Aoun pour leur refus de financer le TSL. "Qui a peur du tribunal ?", s'est écrié M. Hamadé. "L’assassin et l’allié de l’assassin", a-t-il aussitôt enchaîné. "La situation actuelle est très dangereuse", a souligné par ailleurs le député, en affirmant qu'il faut "faire tomber le gouvernement pour mettre fin à cette mauvaise situation dans laquelle se trouve le pays". "Que ce soit une troisième indépendance, l’indépendance du Liban du diktat de certaines parties et l’indépendance des Arabes de la dictature", a-t-il déclaré.

 

Omar Ibrahim/Reuters

 

La foule, qui agitait le drapeau libanais, brandissait également celui de la "Syrie libre".

"Au départ nous soutenions Cheikh Saad au nom de la liberté du Liban, mais maintenant nous le soutenons aussi au nom de la liberté de la Syrie, et pour débarrasser le pays des armes du Hezbollah et du régime de Bachar el-Assad", a déclaré un manifestant de 27 ans, Mohamed Alameddine.

"Nous sommes ici pour dire que nous sommes contre ce gouvernement imposé par le Hezbollah", a pour sa part déclaré Mohamed Hamdache, un employé de banque de 40 ans.

 

Mikati au Vatican

Jeudi, le Premier ministre, Nagib Mikati, avait menacé de démissionner si son gouvernement, dominé par le Hezbollah et ses alliés, refusait de verser sa quote-part du financement du TSL. Cette question doit être discutée lors d'un Conseil des ministres crucial mercredi.

"J’espère que chaque ministre prendra ses responsabilités", a déclaré M. Mikati à la radio du Vatican, dimanche. "Le Liban est membre de la communauté internationale et s’engage à appliquer les décisions internationales. Nous restons attachés à la justice, et nous ne pouvons pas ignorer les assassinats qui ont eu lieu au Liban, a-t-il déclaré, tout en ajoutant que le pays ne peut pas être sélectif dans l'application des résolutions internationales.

 

Le Premier ministre a par ailleurs indiqué qu’il rencontrera demain au Vatican le Pape Benoit XVI à qui il fera part de la volonté des Libanais de "vivre ensemble malgré tous les obstacles".

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Tripoli pour dénoncer le régime syrien et les armes du Hezbollah et soutenir le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).
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