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À La Une - Révolte

La Ligue arabe adopte des sanctions économiques contre la Syrie

L'Irak et le Liban se "dissocient" de la décision arabe, la répression se poursuit faisant 15 morts dimanche.

 

Manifestation massive contre le régime syrien près de Homs, dimanche. Handout/

La Ligue arabe a adopté dimanche des sanctions économiques pour contraindre le régime syrien à cesser la répression de la révolte populaire depuis plus de huit mois.

Les sanctions, adoptées lors d'une réunion des chefs de la diplomatie arabes au Caire, comportent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.

Ces mesures doivent entrer en vigueur "immédiatement", a précisé le Premier ministre qatari Hamad ben Jassem al-Thani, dont le pays préside un comité ministériel arabe sur la Syrie.

Elles comprennent aussi une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables syriens dont la liste reste à déterminer ainsi que la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie. La date de l'entrée en vigueur de cette dernière mesure sera fixée la semaine prochaine.

Parmi les mesures adoptées figurent en outre le gel des transactions financières avec le gouvernement et la Banque centrale syriens et l'arrêt du financement de projets arabes en Syrie.

 

Sur les 21 membres de la Ligue arabe - sans compter la Syrie suspendue mi-novembre -, 19 ont voté en faveur de ces sanctions, tandis que l'Irak et le Liban s'en sont dissociés, a précisé le Premier ministre qatari. Selon cheikh Hamad, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, qui a participé à l'ouverture de la réunion, a assuré qu'Ankara appliquerait également des sanctions similaires contre la Syrie.

"Tout ce que nous faisons, c'est pour éviter une solution venant de l'étranger", a déclaré le Premier ministre qatari. Mais, a-t-il toutefois précisé, "si la communauté internationale voit que nous ne traitons pas la question de manière sérieuse, je ne peux pas garantir qu'il n'y aurait pas d'intervention étrangère". "Nous espérons que (le régime syrien) va mettre fin aux massacres afin que cette résolution ne soit pas appliquée", a ajouté cheikh Hamad, estimant que sur le terrain, "les signes ne sont pas positifs".

 

Il s'agit d'"une mesure sans précédent", a indiqué sans plus de commentaire la télévision publique syrienne en annonçant l'adoption des sanctions arabes, tandis que plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur une grande place à Damas pour les dénoncer.

 

L'économie syrienne est déjà affectée par des sanctions européennes et américaines et les mesures de la Ligue arabe risquent d'étouffer la Syrie, dont la moitié des exportations et près d'un quart des importations se font avec les pays arabes.

Samedi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé les Arabes de favoriser une "intervention étrangère" en Syrie, après leur décision de faire appel à l'ONU pour les aider à trouver un règlement.

 

Sur le terrain, la répression a fait dimanche plus de 15 morts et 25 blessés. Six civils, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués et 13 autres blessés à Rankouss (près de Damas), où les forces militaires "ont perquisitionné et tiré de manière indiscriminée", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un peu plus au nord, cinq civils ont été tués à Homs (centre) lors de perquisitions menées par les forces de sécurité et un autre a péri dans la ville voisine de Qousseir, selon la même source.

"De violents affrontements opposent depuis ce matin l'armée régulière syrienne et des groupes de déserteurs dans la région de Talbissé (près de Homs). Deux véhicules de transport de troupes ont été détruits", a ajouté l'OSDH dans un communiqué, précisant que quatre civils avaient été blessés.

A Deir Ezzor (est), deux civils ont été tués et plusieurs autres ont été blessés par les forces de sécurité "qui ont tiré sur des funérailles" et 17 personnes ont été arrêtées dans le village voisin de Mouhsen, selon la même source.

En outre, une personne a été tuée à Kafarnoubol (nord ouest), après avoir été arrêtée "pour avoir vendu du fioul à des militants", selon l'OSDH.

Et à Kafarnabouda, dans la région de Hama (centre), "les forces militaires et de sécurité ont pillé des magasins, incendié des maisons de militants et des voitures" et arrêté des dizaines de personnes, a dénoncé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

 

Les Comités de coordination locaux (LCC), qui chapeautent la mobilisation sur le terrain, ont fait état de manifestations anti-régime à travers le pays.

Au moins quatre petites manifestations ont eu lieu dimanche à Damas, pour appeler la communauté internationale à intervenir contre le régime. "Celui qui dit non à l'intervention militaire est un traître", pouvait-on lire sur une pancarte lors d'une manifestation dans un quartier de Damas, selon une vidéo publiée sur YouTube.

 

Les autorités syriennes ont indiqué pour leur part avoir tué dimanche 12 hommes armés et procédé à de nombreuses arrestations dans des "groupes terroristes" dans la région de Homs. L'agence officielle Sana a également fait état d'affrontements similaires à Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud).

 

 

La Ligue arabe a adopté dimanche des sanctions économiques pour contraindre le régime syrien à cesser la répression de la révolte populaire depuis plus de huit mois.
Les sanctions, adoptées lors d'une réunion des chefs de la diplomatie arabes au Caire, comportent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.
Ces mesures...
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