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Nos Lecteurs ont la Parole

Le déclin des puissances occidentales

Par Joseph W. ZOGHBI
Il est révolu le temps où les canonnières des puissances coloniales et les flottes surpuissantes des pays occidentaux pouvaient coloniser et/ou dicter leurs conditions aux autres pays du monde. Ces pays en ce temps-là étaient démunis, pauvres, ayant une population ignorante et sans éducation, dépourvus de toute économie de production et de commercialisation et avaient plutôt une économie de subsistance.
Les temps ont changé ; les peuples tiers-mondistes du XXIe siècle sont industrieux, éduqués, sachant où se trouvent leurs intérêts ; ils ne sont plus intimidés par les menaces ni par les mesures de rétorsion. Ils sont à la quête de la liberté et de la richesse, ils sortent de la torpeur du sous-développement pour accéder au club des producteurs.
Dans ce contexte, si on compare le vaste monde à un vase communicant, tout ce qui se crée dans les pays émergents n’est pas créé dans les pays industrialisés. Donc, l’une des conséquences est un grand ralentissement des économies occidentales qui voient leurs industries délocalisées ou fermées au profit des pays émergents qui luttent pour améliorer leur niveau de vie (la part de la valeur de l’industrie a chuté considérablement dans les pays occidentaux. Aux États-Unis, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée doit se situer tout juste au-dessus des 10 %. En Europe, la moyenne est à 22,4 %, grâce notamment à la performance allemande (30 %) et en dépit des très mauvaises notes de la France et de la Grande-Bretagne – toutes deux à 16 %. Éditorial du Monde le 4 novembre 2011). Les pays occidentaux sont en plein désarroi, leurs gesticulations actuelles, l’envoi de flottes et l’intimidation par la force militaire représentent le chant du cygne de leur puissance. Leur économie vacillante sonne le glas de la puissance qu’ils exerçaient jusqu’à présent.
La dernière intervention en Libye est un exemple frappant de ce chant du cygne. Aucune de ces puissances n’a la possibilité de soutenir une occupation pour récolter le fruit de son intervention comme « au bon vieux temps » des colonies. Les peuples de ces pays ne veulent surtout plus payer de la vie des leurs et certainement plus de leur poche pour ce genre d’aventure. L’argent manque, la croissance n’est plus au rendez-vous et ne reviendra pas de si tôt. Comment la croissance reviendra-t-elle alors que ces pays sont occupés à colmater les brèches financières et économiques d’un système qui a montré ses limites par temps de crise et quand leurs économies ne produisent plus. Leur seule planche de salut réside dans la recherche du développement, mais ils rechignent à mettre les moyens pour encourager la recherche fondamentale et suivre les résultats jusqu’à la production des innovations. Cela demande un grand élan volontaire qu’aucun pays occidental, qui se débat actuellement dans ses difficultés financières, n’est prêt à faire. Il n’y a même pas de vision concernant ce sujet... C’est dire que le déclin de ces pays va continuer pour les années à venir et qu’ils vont être rattrapés par des pays qui jusqu’à récemment étaient sous-développés.
Le déclin de la puissance économique et sociale de l’Occident, qui n’a plus les moyens humains et financiers pour recourir à la guerre, a influé sur le comportement des pays émergents de telle façon qu’ils s’émancipent des liens qui leurs sont imposés. L’on se rend compte, après le vote à l’Unesco qui a accueilli la Palestine en son sein, que seuls 14 pays ont voté aux côtés des États-Unis contre cette adhésion. C’est un formidable pied de nez à ce pays (et à ses alliés inconditionnels) qui a usé de toutes ses forces contre l’adhésion de la Palestine. Cette attitude, impensable il y a quelques années, est devenue possible maintenant à cause principalement d’un déclin économique durable, donc d’une diminution de leur puissance.
Une nouvelle période s’ouvre pour les relations internationales et durera pendant un temps indéterminé. Un nouvel équilibre est maintenant créé et permettra aux plus hardis d’en profiter.
Il est révolu le temps où les canonnières des puissances coloniales et les flottes surpuissantes des pays occidentaux pouvaient coloniser et/ou dicter leurs conditions aux autres pays du monde. Ces pays en ce temps-là étaient démunis, pauvres, ayant une population ignorante et sans éducation, dépourvus de toute économie de production et de commercialisation et avaient plutôt...

commentaires (2)

Faut aussi rappeler qu'après la chute de l'empire romain, s'en etait suivie une période d'incertitude de près de 3 siècles avant que des civilisations nouvelles se sont formées sous la houlette du christianisme naissant et vigoureux. A peine ces peuplades fraichement christianisées se formaient,que le moyen age envoyaient déjà les croisés à Jerusalem qui n'a connu son achèvement que parce que les rois d'Europe n'avaient plus assez d'argent pour les financer, d'où la résurgence de Saladin aidé par les chrétiens d'Orient à qui les Chrétiens d'occident en ont voulu et continuent de le faire, qui mit fin à ces expéditions et à la prise de Jerusalem. On a l'impression d'une répétition de l'histoire, avec cette fois ci une tierce force venant d'Asie avec d'autres repéres, qui va ramasser le jack pot parce que les croyants d'un Dieu unique ses seront suffisemment saignés pour leur faciliter la tâche.Je traite avec des indiens au quotidien, laissez moi vous dire qu'ils sont déjà sur une aute dimension, les chinois moins visibles en Afrique mais fortement présent, n'en parlons pas ils donnent des cauchemards au plus petit artisan africain qui n'investit pas grand chose dans son entreprsise, pourtant.

Jaber Kamel

07 h 49, le 16 novembre 2011

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Commentaires (2)

  • Faut aussi rappeler qu'après la chute de l'empire romain, s'en etait suivie une période d'incertitude de près de 3 siècles avant que des civilisations nouvelles se sont formées sous la houlette du christianisme naissant et vigoureux. A peine ces peuplades fraichement christianisées se formaient,que le moyen age envoyaient déjà les croisés à Jerusalem qui n'a connu son achèvement que parce que les rois d'Europe n'avaient plus assez d'argent pour les financer, d'où la résurgence de Saladin aidé par les chrétiens d'Orient à qui les Chrétiens d'occident en ont voulu et continuent de le faire, qui mit fin à ces expéditions et à la prise de Jerusalem. On a l'impression d'une répétition de l'histoire, avec cette fois ci une tierce force venant d'Asie avec d'autres repéres, qui va ramasser le jack pot parce que les croyants d'un Dieu unique ses seront suffisemment saignés pour leur faciliter la tâche.Je traite avec des indiens au quotidien, laissez moi vous dire qu'ils sont déjà sur une aute dimension, les chinois moins visibles en Afrique mais fortement présent, n'en parlons pas ils donnent des cauchemards au plus petit artisan africain qui n'investit pas grand chose dans son entreprsise, pourtant.

    Jaber Kamel

    07 h 49, le 16 novembre 2011

  • M. Zoghbi, esperons que les pays occidentaux perdront de plus en plus de leurs moyens economiques et sociaux pour qu'ils fichent la paix aux pays du Moyen-Orient ou ils n'ont seme que la zizanie et l'anarchie...

    Michele Aoun

    04 h 46, le 16 novembre 2011

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