Comme l’explique le chef de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, le plan arabe prévoit un « arrêt immédiat » de la violence et le « retrait des chars » afin « d’adresser un message rassurant à la rue syrienne ». Le plan arabe stipule également « l’amorce au Caire d’un dialogue national entre toutes les composantes de l’opposition et le régime », a précisé M. Arabi, qui a quitté le Qatar hier dans l’après-midi, selon un membre de sa délégation.
De son côté, la France s’est félicitée du « message de fermeté » adressé par la Ligue arabe au régime Assad, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères. « Nous nous félicitons que la Ligue arabe adresse au président syrien un message de fermeté en lui demandant la libération des prisonniers, le retrait des chars, l’arrêt de la violence et l’engagement d’un dialogue national », a déclaré Bernard Valéro, porte-parole du Quai d’Orsay. « Il est plus que temps que les États membres du Conseil de sécurité prennent leurs responsabilités face à un régime qui, en attaquant sa propre population, démontre chaque jour qu’il a perdu toute légitimité », a-t-il ajouté.
Également, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a de nouveau condamné les violences en Syrie, surtout celles des derniers jours qui ont fait plusieurs morts, notamment dans les provinces de Homs et Hama. M. Ban a aussi estimé que les appels populaires au changement doivent être reçus par des réformes concrètes, et non pas la violence et la répression. Il a également demandé l’arrêt immédiat des opérations militaires contre les civils et de la violence, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques.
Dans ce contexte, le président syrien Bachar el-Assad, confronté depuis plus de sept mois à une révolte sans précédent, a d’ores et déjà mis en question la représentativité du Conseil national syrien, qui rassemble une bonne partie de l’opposition, dans une déclaration publiée par le quotidien The Daily Telegraph. « Je ne vais pas perdre mon temps à parler d’eux. Je ne les connais pas, il vaut mieux enquêter pour savoir s’ils représentent réellement les Syriens », a-t-il dit.
Alors que le président syrien avait averti dimanche que toute intervention occidentale contre son pays provoquerait un « tremblement de terre » au Proche-Orient, le chef de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a assuré hier qu’une intervention militaire de l’Alliance atlantique était « totalement exclue ». « Nous n’avons aucunement l’intention d’intervenir en Syrie », a-t-il dit dans un avion l’amenant en Libye, tout en condamnant « fermement » la répression contre les civils. « Nous avons pris la responsabilité de l’opération en Libye parce qu’il y avait un mandat clair des Nations unies et que nous avons eu un soutien fort et actif des pays de la région », a-t-il poursuivi, en précisant qu’« aucune de ces conditions n’est remplie en Syrie ».
Pendant ce temps, à Damas, un comité national commençait ses travaux hier « pour élaborer un projet de nouvelle Constitution pour la Syrie », selon l’agence officielle SANA. L’élaboration d’une nouvelle Constitution était l’une des principales revendications de l’opposition au début du mouvement de contestation, mais les opposants exigent désormais le départ du président syrien.
Sur le terrain d’ailleurs, près d’une douzaine de civils ont été tués, au lendemain de la mort déjà de sept d’entre eux dans la dispersion de manifestations réclamant le gel par la Ligue arabe de l’adhésion de la Syrie. Au moins cinq ont été tués par balles à Homs (centre), un des foyers de la contestation, un à Harasta, près de Damas, et un autre ainsi qu’un soldat dissident dans la province de Hama (Nord), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Par ailleurs, des dizaines d’étudiants ont défilé à l’Université de Qalamoun dans la province de Damas pour réclamer le départ du président syrien, ainsi qu’à l’Université de Deraa (Sud), où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et arrêté un grand nombre étudiants, toujours selon cette ONG.
Le régime syrien, qui ne reconnaît pas l’ampleur de la contestation et attribue les violences dans le pays à des « gangs terroristes », ne cesse de réprimer les protestataires. Plus de 3 000 personnes ont péri depuis le 15 mars, selon l’ONU. L’insurrection populaire tend désormais à se transformer en conflit armé avec la multiplication des affrontements entre soldats, membres des forces de sécurité et dissidents, qui ont fait des dizaines de morts ces derniers jours. En effet, les défections se sont multipliées dans les rangs de l’armée, de nombreux insoumis rejoignant l’« Armée syrienne libre », une force d’opposition armée dont la création a été annoncée en juillet.
(Sources : agences et rédaction)
commentaires (6)
Mr. Malek, votre réponse est hilarante!!!! llllooooooooollll !!!!
Pierre Hadjigeorgiou
09 h 30, le 02 novembre 2011