Les Palestiniens ont obtenu un vote clair de la Conférence générale de l’Unesco, qui réunit tous les États membres : 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre. « La Conférence générale décide de l’admission de la Palestine comme membre de l’Unesco », dit la résolution. « C’est vraiment un moment historique qui rend à la Palestine certains de ses droits. La Palestine est le berceau des religions et des civilisations », s’est félicité devant les États membres le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riad al-Malki. « L’entrée de la Palestine porte le nombre d’États membres de l’Unesco à 195 », a dit l’organisation dans un communiqué. Elle s’ajoute à celle du Soudan du Sud, votée vendredi dernier. L’énorme majorité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion, de même que la France qui avait pourtant émis de sérieuses réserves sur la démarche palestinienne. L’UE s’est, elle, divisée : onze États ont voté pour, onze se sont abstenus, dont le Royaume-Uni et l’Italie, et cinq, dont l’Allemagne, ont voté contre.
Beaucoup d’Occidentaux estimaient que la candidature à l’Unesco ne pouvait précéder l’aboutissement de la démarche entreprise par les Palestiniens auprès de l’ONU à New York. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait solennellement demandé le 23 septembre à l’ONU de reconnaître l’État palestinien. Cette demande doit être examinée le 11 novembre par le Conseil de sécurité, où elle pourrait être frappée d’un veto américain. La Maison-Blanche, par la voix du porte-parole du président Barack Obama, a estimé que le vote à l’Unesco était « prématuré et contre-productif » dans la perspective d’une reprise espérée des négociations de paix. La France, de son côté, a justifié son vote positif. « Aujourd’hui, la question qui était posée était de savoir si la communauté internationale répondait oui ou non à la demande d’adhésion de la Palestine à l’Unesco », a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. « À partir du moment où elle l’est, il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond. Et sur le fond, la France dit oui », a-t-il dit. Selon l’ambassadeur israélien Nimrod Barkan, les pays qui ont soutenu l’adhésion de la Palestine verraient « s’affaiblir » leur capacité à influer sur Israël. L’État hébreu a ainsi dénoncé « une manœuvre palestinienne unilatérale qui ne changera rien sur le terrain, mais éloigne davantage la possibilité d’un accord de paix ».
Cette admission embarrasse particulièrement les Américains, qu’elle place dans une position délicate vis-à-vis de l’Unesco. La pleine adhésion des Palestiniens, qui bénéficiaient jusqu’à présent du statut d’observateur, devrait provoquer l’arrêt de leur contribution financière à l’organisation, soit 70 millions de dollars et 22 % de son budget. « Nous devions effectuer un versement de 60 millions de dollars à l’Unesco en novembre et nous ne le ferons pas », a déjà annoncé la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland. Après l’avoir boycotté pendant 20 ans (1984-2003) pour protester contre sa mauvaise gestion et son idéologie tiers-mondiste, les États-Unis participent désormais activement aux programmes de l’agence, y voyant un moyen de diffuser certaines valeurs occidentales sans se mettre en première ligne. Les Américains sont tenus par deux lois votées au début des années 1990 par le Congrès, qui interdisent le financement d’une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu’État membre à part entière.
Dans son discours, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a reconnu qu’elle était « inquiète pour la stabilité de son budget ». « Nous allons devoir travailler à des solutions pratiques pour préserver les ressources financières de l’Unesco », s’est aussi inquiété le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Dans la foulée de leur adhésion à l’Unesco, les Palestiniens vont signer la convention sur le patrimoine mondial et ainsi pouvoir déposer des demandes de reconnaissance pour des sites dans les territoires occupés par Israël. Les Palestiniens veulent que l’église de la Nativité à Bethléem soit le premier site inscrit « au nom de la Palestine » au patrimoine mondial, dès 2012.
(Source : AFP)
commentaires (9)
Tu me fais trop d'honneur à me dire meilleur que toi, et je ne te crois pas, la naiveté de mes propos ? oui peut être, le hezb aussi a été une création israélienne pour contrer Amal pro syrien, et alors ? les islamiques des "révolutions arabes" aussi ont été apportées dans les chars occidentaux, en Irak bush a dégommé saddam , etait ce pour "offrir " ce pays à l'Iran ? pourrais tu donner un peu de crédit aux peuples qui se réveillent; le vrai peuple , celui qui refuse l'humiliation, il existe et donne toi un peu de temps et tu verras le résultat. Te laisse pas entrainé par les gros titres de médias sio, ils te parasitent l'esprit.
Jaber Kamel
05 h 29, le 02 novembre 2011