L'ancien président du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), Antonio Cassese, est décédé, samedi, des suites d'un cancer. "Il est mort paisiblement la nuit dernière à son domicile à Florence", lit-on dans le communiqué publié sur le site du TSL.
"Le décès du juge Cassese est une tragédie inexprimable" a dit le juge David Baragwanath, le président actuel du Tribunal. Pour le personnel du Tribunal, il était le "Maestro", dont l'excellente habilité comme juriste et personne publique n'avait d'égal que sa grande personnalité chaleureuse et humaine qui faisait de lui notre ami bien aimé, poursuit le communiqué. "Il a contribué à la création du droit international pénal moderne, dont il était l’une des personnalités-clés. Sa famille s’étendait à travers le monde, aux endroits affectés par l’injustice", a assuré David Baragwanath.
"Avec la disparition du juge Cassese, la justice internationale perd l'un de ses pionniers, et les défenseurs des droits de l'homme un de leurs vétérans" a déclaré, de son côté, le juge Ralph Riachi, Vice-Président du Tribunal, et proche ami et collègue du juge Cassese, cité dans le communiqué. "Notre consolation est qu'il ait laissé à sa famille, ses amis, ses collègues et ses étudiants un grand patrimoine d'humanisme, de sciences et de respect de l'autre, mais surtout la leçon de pouvoir rester toujours modeste parmi tant de prestige et de grandeur".
Premier président du Tribunal, qui a ouvert ses portes le 1er mars 2009 à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye, l'Italien Antonio Cassese, né en 1937, était resté juge à la chambre d'appel du TSL après sa démission du poste de président, le 9 octobre dernier pour des "raisons de santé".
Antonio Cassese avait également été le premier président du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), de 1993 à 1997, et avait été nommé en 2004 président de la Commission d'enquête internationale des Nations Unies sur le Darfour.
Egalement professeur de droit international à l'université de Florence, ainsi que professeur invité pendant un an à Oxford, Antonio Cassese avait écrit de nombreux livres et ouvrages sur le droit et la justice internationale.
Le TSL est chargé de juger les responsables de l'attentat à la camionnette piégée lors duquel l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et 22 autres personnes, y compris l'auteur de l'attentat-suicide, avaient été tuées le 14 février 2005 à Beyrouth.
Quatre membres du Hezbollah sont impliqués dans cet attentat, selon l'accusation, et font l'objet de mandats d'arrêt du TSL transmis le 30 juin aux autorités libanaises ainsi que de notices rouges d'Interpol. Premier tribunal international habilité à juger des actes terroristes, le TSL tiendra une audience, consacrée à l'éventuelle tenue d'un procès par défaut, c'est-à-dire en l'absence des accusés, le 11 novembre.
"Le décès du juge Cassese est une tragédie inexprimable" a dit le juge David Baragwanath, le président actuel du Tribunal. Pour le personnel...
Mon ami anastase, Y a pas de blasphème! J'ai souhaité paix à son ame dans sa langue... mais il y avait un... mais!
15 h 42, le 23 octobre 2011