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À La Une - Exposition

Retour en enfance(s)

Inséparable compagnon de l’enfance depuis l’Antiquité, le jouet s’expose sous toutes ses formes, drôles, nostalgiques, étonnantes, toutes très belles, au Grand Palais, jusqu’au 23 janvier*. « Des jouets et des hommes » sera présentée au Helsinki Art Museum du 21 février au 20 mai 2012.

Les inoubliables Nicolas et Pimprenelle, d’après la série télévisée « Bonne Nuit les petits », créée en 1962.

Réunir dans une même exposition mille jouets exceptionnels, témoins d’une société transformée au fil des années en société de consommation, est une démarche inédite. Exceptionnelles les poupées antiques, princières, modernes, des pièces empruntées aux plus belles collections du monde. Attendrissants, épatants les avions, les bateaux, les ours et autres chiens en peluche, les figurines de plomb, les miniatures de voitures et les Barbies qui se côtoient dans des salles immenses et qui retracent, au gré d’un parcours cohérent, la fabuleuse histoire du jouet. Son évolution au même titre que celle d’une enfance qui s’identifie à présent à d’autres valeurs. Et une question qui s’impose et se pose : qui des deux crée-t-il l’autre ? Est-ce l’enfant qui inspire les concepteurs des jouets ou bien c’est lui qui s’identifie à son jouet ? Une chose est sûre, cependant : le jouet devient ce que l’enfant en fait.
Ce rapport intime est magnifiquement décrit dans une éblouissante exposition haute en symboles, en couleur, en sons et surprises, et ponctuée d’installations, des théâtres optiques et des drôles de vidéos de Pierrick Sorin. L’étonnant Barbie-foot de Chloé Ruchon à l’entrée de l’espace explose comme un bel éclat de rire au visage du visiteur. Une belle manière de donner le ton.

 


Le Barbie-foot de Chloé Ruchon.

 


Un parcours thématique
Le père Noël comme premier hôte d’une exposition sur les jouets et les hommes, les jouets et les enfants. Quoi de plus normal ? Le père Noël, celui de toutes les promesses, de tous les rêves de cadeaux à venir. Père d’une occasion essentielle, celle d’offrir un jouet. Et cela dure depuis... 1831.
L’introduction étant ainsi joyeusement faite, l’exposition se poursuit dans une thématique directement venue du monde des enfants. L’univers des animaux, d’abord, qui fut longtemps celui des mômes. Peuplé d’ours en peluche, de chiens, de buffles, de basses-cours, de fermes, d’arches de Noé, de cirques ou encore de sublimes chevaux-bâton ou à bascule.

 

L'affiche de l'exposition.


La tendresse de ces compagnons fut peu à peu remplacée par l’ « Illusion de la vie », et l’arrivée des automates et autres jouets mécaniques. Certains sont de purs chefs-d’œuvre de précision, de créativité et de poésie. Les prouesses techniques permettront, un peu plus tard, la production de robots japonais qui ont connu leur heure de gloire.
Dans ce monde d’innocence, l’enfant a un sexe, une identité, des intérêts différents. La fille au foyer aime, ou doit aimer, jouer à la poupée. Faire comme maman. Laver, repasser, cuisiner dans une intimité rassurante. Le garçon part à la découverte du monde. Il fait la guerre, conduit des voitures miniature, rêve de voler comme Lindbergh, traverse les continents en paquebot et finit par conquérir la Lune. Dans ces deux grandes salles distinctes, le monde des petites filles est édulcoré. Des poupées de porcelaine Bluette, les poupées France et Marianne de la reine Élisabeth et sa sœur Margaret, offertes par la France en 1938, jusqu’à l’indémodable Barbie. Celui des garçons rime avec passion, aventure. On y rencontre des héros, des soldats, des miniatures de trains ou de voitures, et même la sublime Aston Martin à pédales (1966), réplique de celle de James Bond, offerte par la firme britannique au prince Andrew. Enfin, le rôle des médias est souligné dans un dernier arrêt. Celui d’une télévision qui a donné vie à Nicolas et Pimprenelle, Bécassine, Goldorack ou Pokémon.
« Des jouets et des hommes » s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Les premiers retrouveront une fascination et un désir... Les autres, une nostalgie. Un goût doux-amer de temps qui passe et l’illusion furtive d’être retombé en enfance.

* « Des jouets et des hommes » au Grand Palais. 3, avenue du Général Eisenhower, Paris 8e. Jusqu’au 23 janvier. Tous les jours sauf le mardi, de 10 heures à 20 heures. Nocturne jusqu’à 22 heures le mercredi.

Réunir dans une même exposition mille jouets exceptionnels, témoins d’une société transformée au fil des années en société de consommation, est une démarche inédite. Exceptionnelles les poupées antiques, princières, modernes, des pièces empruntées aux plus belles collections du monde. Attendrissants, épatants les avions, les bateaux, les ours et autres chiens en peluche, les...

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