Nahr el-Kalb : une problématique compliquée

Si le site historique de Nahr el-Kalb n’a jamais été réellement protégé et que la dégradation du lieu a pu avoir lieu, c’est avant tout lié à sa nature et sa géographie. Situé en bordure d’un fleuve, le Nahr el-Kalb, bordé par l’autoroute et riche d’un patrimoine historique millénaire, l’endroit est placé sous l’autorité de plusieurs parties. Trop peut-être. Pour Chaker Noon, le président de l’ONG Baldati, c’est la raison principale pour laquelle la préservation du site n’a pu se faire de manière efficace. « Quatre ministères sont chargés du lieu. Le ministère de la Culture, via la Direction générale des antiquités, celui du Tourisme, mais aussi le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, et celui des Travaux publics et des Transports. À ces quatre entités viennent se greffer la municipalité de Dbayeh et le propriétaire des lieux, à savoir le monastère Saint-Joseph. »
Pour en savoir plus, L’Orient-Le Jour a tenté de joindre les différentes parties, sans succès. Mais, selon un communiqué de l’association Baldati, il semblerait que les acteurs n’ont cessé de se renvoyer la balle. Ainsi, la municipalité a indiqué que ce n’était pas à elle de régler le problème de surveillance, mais au ministère de la Culture ou au propriétaire. Le ministère de la Culture a, lui, indiqué avoir déjà dépensé 200 000 dollars dans la réhabilitation du site et demandé à la municipalité de le prendre en charge. Le ministère du Tourisme a, pour sa part, annoncé être d’accord pour équiper le site d’un point d’information, mais que la municipalité devrait fournir les gardes. Les différents acteurs n’ayant pas réussi à se mettre d’accord, le site n’a cessé de se détériorer, jusqu’à ce week-end. En effet, suite à l’action des deux ONG, Baldati et Clean Lebanon, il semblerait qu’un accord ait été trouvé entre le ministère de la Culture et la municipalité de Dbayeh pour qu’un garde soit posté sur le site très prochainement.
M. H.