L'opposition syrienne a annoncé dimanche avoir formé un Conseil national réunissant tous les courants politiques opposés au régime de Bachar al-Assad, selon un communiqué lu à Istanbul par des membres de ce Conseil. "Le Conseil national syrien (CNS) est le cadre qui réunit les forces de l'opposition et de la révolution pacifique. Il est le représentant de la révolution syrienne à l'intérieur et à l'extérieur", a notamment déclaré Borhane Ghalioune, un universitaire basé à Paris, qui a lu le manifeste fondateur du Conseil devant des journalistes, qualifiant cette annonce d'"historique". "Il œuvre pour mobiliser toutes les catégories du peuple syrien et apporter le soutien nécessaire à la progression de la révolution et la réalisation des espoirs et attentes de notre peuple pour le renversement du régime et de ses symboles", a ajouté M. Ghalioune. "Le Conseil national syrien est ouvert à la participation de tous les Syriens. C'est un Conseil indépendant qui incarne la souveraineté du peuple syrien dans sa lutte pour la liberté", a-t-il souligné. "Le Conseil rejette toute ingérence extérieure qui porte atteinte à la souveraineté du peuple syrien", a-t-il encore dit.
Ce Conseil réunit toutes les tendances politiques, regroupant notamment les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que les Kurdes et les Assyriens.
La présidence du CNS a été confiée à M. Ghalioune et compte parmi sa direction Bassma Kodmani comme porte-parole, Mohammed Riyad al-Chaqfa, guide des Frères musulmans, une formation islamiste puissante implantée de longue date en Syrie, et des représentants de la Déclaration de Damas.
Depuis samedi, la coalition la plus large et la plus représentative de l'opposition menait des tractations à huis clos à Istanbul pour tenter d'obtenir le ralliement d'opposants, notamment M. Ghalioune, alors que les violences s'amplifiaient à travers le pays. Selon des sources diplomatiques à Damas, la montée en puissance du CNS, découlerait d'un accord entre Américains, Turcs et Frères musulmans, permettant de fédérer les trois principales tendances de l'opposition: "nationalistes", "libéraux" et "islamistes".
Parallèlement, sur le terrain, des militants prodémocratie ont annoncé dimanche que l'armée syrienne a pris le contrôle la ville de Rastan, dans la région de Homs (centre), où 250 chars et blindés avaient été envoyés vendredi après plusieurs jours d'affrontements devenus une véritable guerre entre militaires et dissidents. "L'armée syrienne contrôle entièrement Rastan et 50 chars ont quitté dimanche cette ville" de la province de Homs, à 160 km au nord de Damas, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "De nombreuses maisons y ont été détruites et la situation humanitaire est très mauvaise. Nous avons des informations sur des dizaines de civils tués puis enterrés dans les jardins des maisons pendant les quatre jours de pilonnage de la ville par l'armée", a ajouté l'OSDH, basé au Royaume-Uni.
Vendredi soir, des officiers dissidents avaient annoncé dans un communiqué leur "retrait de Rastan". "En raison des renforts importants et des armes utilisées par les gangs d'Assad (...), nous avons décidé de nous retirer de la ville afin de mieux poursuivre la lutte pour la liberté", ont-ils expliqué.
Samedi, la répression de la contestation contre le régime a fait sept nouveaux morts, dont trois lors de combats entre des militaires et des dissidens à Rastan. Dimanche, les corps de deux civils, détenus depuis plusieurs jours, ont été remis à leurs familles à Khan Cheikhoune, dans la région d'Idleb, près de la frontière turque.
Par ailleurs, les militants pro-démocratie ont appelé sur Facebook à manifester dans les universités. "Soulèvement dimanche 2 octobre des universités de Damas, Techrine (à Lattaquié), d'Alep, de Homs et d'al-Fourat (à Deir ez-Zor)", ont-ils annoncé. "Aujourd'hui c'est le soulèvement de nos universités. Tout le monde connaît la peur qui s'empare du régime devant les universitaires", ont-ils également écrit sur la page "Syrian Revolution 2011".
L'OSDH a en outre annoncé l'arrestation samedi à Homs de l'opposant Mansour Atassi, 63 ans, un des dirigeants du Comité national pour le changement démocratique (CNCD), une coalition de partis de l'opposition. M. Atassi a été arrêté à son bureau par une patrouille des services de renseignements de l'air.
De son côté, l'agence de presse officielle Sana a annoncé que le conducteur d'un train de marchandises et son adjoint avaient été blessés dans un accident provoqué par "un groupe terroriste armé" à Oubine, dans le gouvernorat d'Idleb. "Un groupe terroriste armé a visé ce matin un train de fret, blessant le conducteur et son adjoint et provoquant le déraillement de trois wagons", selon l'agence.
La répression du mouvement de contestation en Syrie a déjà fait, selon l'ONU, plus de 2.700 morts depuis la mi-mars.
Ces gens ne demandes pas des réformes mais ont déclaré la guerre au pouvoir avec les moyens dont ils disposent (la très discutable communauté internationale, le Qatar, l'AS et les armes infiltrées du Liban et de la Turquie etc...) alors que ce dernier leur a ouvert récemment et finalement les bras pour les réformes. Ils faudra alors qu'ils supportent honnêtement et sans pleurnicher, le contrecoups de cette guerre avec les moyens dont ce dernier dispose!
14 h 19, le 03 octobre 2011