Plus diplomate, la Commission européene a salué la contribution « constructive » des Américains au débat sur la dette, tout en relevant que l’Union européenne et les États-Unis « ne sont pas forcément d’accord sur tout ». Un peu plus tôt, la chancelière Angela Merkel avait opposé une fin de non-recevoir à une suggestion récurrente des États-Unis : un plan de relance pour l’Europe. « Nous ne voulons pas de nouveaux plans de relance », a-t-elle déclaré, jugeant que c’était « une mauvaise idée de combattre des dettes par de nouvelles dettes ». Mme Merkel a au contraire loué les efforts de discipline budgétaire de la Grèce, qui suscitent son « absolu respect ». Et répété son appel à prendre les problèmes de la zone euro « à la racine », c’est-à-dire en combattant avec force les dérives des finances publiques.
La chancelière s’est entretenue avec le Premier ministre grec Georges Papandréou, qui devant un parterre d’industriels allemands a mis en avant hier à Berlin l’effort « surhumain » de son pays et promis des résultats. « Yes we can ! » a lancé M. Papandréou, dans un clin d’œil au slogan de la campagne présidentielle de M. Obama. « Nous voulons une Grèce forte dans la zone euro », a déclaré Mme Merkel, en assurant que l’Allemagne était « prête à fournir toute l’assistance nécessaire » pour aider Athènes sur la voie des réformes. Mme Merkel a toutefois fait savoir que l’avis de la « troïka », c’est-à-dire des envoyés de l’Union européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE), serait décisif pour débloquer les prochains versements de l’aide promise à la Grèce. M. Papandréou a pour sa part répété qu’Athènes voulait « tenir toutes les promesses » de réformes et d’assainissement des finances, tout en soulignant « les sacrifices du peuple grec » dans le processus de réformes et en réclamant « des signaux de soutien de nos partenaires européens ».
Berlin s’est aussi employé à faire taire des rumeurs insistantes sur une augmentation spectaculaire des moyens d’aide aux pays en difficulté. Ces rumeurs risquaient de compliquer le vote des députés allemands demain sur un renforcement des compétences du fonds de secours européen (FESF), décidé en juillet dernier. M. Schäuble a qualifié d’ « idée stupide » l’hypothèse d’un renflouement du fonds de secours de la zone euro, estimant que cela « n’a pas de sens ». La ministre espagnole de l’Économie Elena Salgado a rejeté à son tour les spéculations sur un gonflement de l’enveloppe du fonds à 2 000 milliards d’euros, une hypothèse qui n’est « pas sur la table », a-t-elle ajouté.
Le Bundestag devrait toutefois adopter à une très large majorité le projet de loi augmentant le rayon d’action du FESF. Le feu vert de Berlin, principal contributeur au fonds de soutien, devrait donner une impulsion décisive à la mise en œuvre du mécanisme qui a besoin de l’aval des 17 membres de la zone euro.
(Source : AFP)
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