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Économie - Liban - Éclairage

La crise de la dette aux USA incite à la prudence sur le plan local

La crise de la dette aux USA n’a pas eu d’effet direct sur le Liban. Cependant, cette crise doit inciter le Liban à baisser le ratio de sa dette au PIB pour attirer, entre autres, davantage d’investisseurs, estiment les analystes.
La crise de la dette aux États-Unis, qui a entraîné une détérioration de la note américaine auprès des agences de notation, n’a pas eu et ne devrait pas avoir d’effets directs sur l’économie libanaise. Toutefois, des effets indirects ont déjà été enregistrés.
En effet, selon le directeur du département de recherche à Bank Audi, Marwan Barakat, le principal enseignement des crises américaine et européenne pour le Liban est que les investisseurs porteront désormais de plus en plus d’intérêt aux finances publiques d’un pays avant d’y investir. « Ces crises ont donc un effet indirect sur le Liban », souligne-t-il.
Ainsi, selon M. Barakat, quand un investisseur décide d’ouvrir un restaurant ou une industrie, il prend en compte le paramètre de la dette.
« Le Liban doit ainsi s’atteler à baisser son ratio de la dette au PIB qui s’élevait à 130 % fin juin », insiste-t-il.
« En conséquence de ce ratio élevé, le Liban doit arrêter les politiques fiscales expansionnistes (...) Il ne faut plus dépenser sans qu’il y ait de recettes en contrepartie et trouver une solution à l’évasion fiscale, qui représente 7 % du PIB », ajoute-t-il.
De plus, selon le directeur du département de recherche de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, la crise peut avoir eu une influence négative sur les investisseurs libanais ayant effectué des placements dans des entreprises américaines dont la valeur en Bourse a chuté.

Pas encore d’influence sur le dollar
Concernant l’aspect monétaire, on note pour l’instant que la crise n’a pas largement affaibli l’euro qui reste une monnaie relativement forte comparée au billet vert. « Cet euro fort, combiné à une hausse du prix du pétrole de 40 % au cours des sept premiers mois de l’année (comparé aux sept premiers mois de 2010), a déjà entraîné une hausse de 1 milliard de dollars de la facture d’importation du Liban », indique Marwan Barakat.
Les crises américaine et européenne ont par ailleurs entraîné la hausse de la valeur de l’once d’or, qui a dépassé les 1 900 dollars au cours du mois d’août.
Cette hausse est à double tranchant pour le Liban. En effet, selon M. Barakat, les réserves de la Banque du Liban (BDL) sont passées d’une valeur de 13 milliards de dollars fin décembre 2010 à près de 16,6 milliards de dollars aujourd’hui. En dépit du fait que ces réserves ne sont jamais utilisées, même en temps de crise, détenir ces réserves a un impact indirect positif en termes de confiance.
En revanche, selon Nassib Ghobril, la hausse du prix de l’or a, d’un autre côté, un impact négatif pour les bijoutiers, qui sont obligés de vendre leurs produits plus chers.

Banques libanaises épargnées
Enfin, sur le plan bancaire, les banques libanaises ne devraient pas être touchées par cette crise étant donné que 50 % de leurs dépôts sont placés dans des banques internationales jouissant d’une notation d’Investment Grade, selon Marwan Barakat. « Le profil de risque des banques libanaises est bon. En effet, les banques libanaises ont un ratio de liquidités élevé, un ratio de capitalisation acceptable et des ratios de rendement adéquats. »
Par ailleurs, selon le directeur du département de recherche à Bank Audi, si les donations américaines diminuaient en raison des restrictions budgétaires imposées par le Congrès, ceci ne devrait pas affecter dans une large mesure le Liban, vu que le pays du Cèdre compte essentiellement sur ses propres ressources, qui émanent des flux de capitaux des résidents et des non-résidents, pour financer le déficit de l’État.
Rappelons que les États-Unis étaient tout près de se retrouver en situation de défaut de paiement le mois dernier dernier, avant qu’un accord ne soit trouvé in extremis par les dirigeants républicains et démocrates. L’accord prévoit des réductions drastiques des dépenses publiques (1 000 milliards de dollars sur 10 ans).
La crise de la dette aux États-Unis, qui a entraîné une détérioration de la note américaine auprès des agences de notation, n’a pas eu et ne devrait pas avoir d’effets directs sur l’économie libanaise. Toutefois, des effets indirects ont déjà été enregistrés.En effet, selon le directeur du département de recherche à Bank Audi, Marwan Barakat, le principal enseignement des...

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