Preuve irréfutable ?

Une des preuves que demande CIC aux immigrants soupçonnés de fraude est le document d’enregistrement des voyages, autrement dit des entrées et sorties du territoire de leur pays et des autres pays où ils résident et travaillent. C’est auprès de la Sûreté générale libanaise, sur ordre du parquet, que les Libanais doivent se procurer ce document, supposé être une preuve irréfutable.
Les tampons apposés sur le passeport libanais par la SG, à l’entrée des immigrants libanais à l’aéroport de Beyrouth, ne sont donc plus pris en considération, les autorités canadiennes étant conscientes de la possibilité pour les immigrants de ne pas faire tamponner leur passeport. Elles connaissent bien la procédure usuelle qui consiste à tamponner un papier rose au lieu du passeport. Et ce « pour aider les immigrants à obtenir leurs papiers », nous avait dit un jour un élément de la SG. Nombre d’immigrants ayant eu recours à la fraude préfèrent abandonner le processus de naturalisation, dès lors que CIC leur demande un document d’enregistrement de leurs voyages, conscients qu’ils risquent ainsi la révocation.
Seul hic à cette procédure, la possibilité que ce document soit lui aussi traficoté, donc faux. Comme le craint une personnalité digne de foi, qui estime que le passeport canadien n’est pas seulement prisé en tant que passeport de convenance, mais qu’il pourrait être utilisé à des fins terroristes. D’où la nécessité, pour les autorités libanaises, de faire part d’une infime précaution si elles veulent préserver un tant soit peu de crédibilité à l’égard des pays de l’immigration, en rendant ce document intouchable, voire irréprochable.

A.-M.H.