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À La Une - Décryptage

Un pays peut-il faire faillite ?

Depuis que la crise grecque a éclaté, pas un jour ne passe sans que soit évoquée la question de sa faillite. Question : un pays peut-il faire faillite ? Et avec quelles conséquences? Quelques éléments de réponse.

Un pays peut-il faire faillite ?

La réponse est simple : un pays ne peut pas faire faillite. La faillite concerne les entreprises, et peut entraîner leur disparition. Le terme est donc mal employé lorsqu’il s’agit de parler de la situation financière d’un pays : un Etat ne disparaît pas de la carte du monde s’il se retrouve à cours d’argent pour payer ses créanciers.

Il est plus exact de parler de défaut ou de cessation de paiement, puisqu’il arrive qu’un Etat ne soit plus en mesure d’honorer ses dettes. Depuis le XXe siècle, les grandes crises de la dette ont concerné la Russie, le Mexique et l’Argentine, qui se sont déclarés en cessation de paiement respectivement en 1920, 1982 et 2001.

 

Que faire pour éviter le défaut de paiement ?

Avant de se déclarer en cessation de paiement, un Etat peut prendre des mesures économiques drastiques : coupes franches dans les dépenses (baisse des salaires et des retraites de la fonction publique, baisse des investissements publics...) et/ou augmentation des recettes (hausses des impôts, privatisations, ventes de biens publics...). C’est la politique suivie, avec plus ou moins de rigueur, par de nombreux pays européens depuis le début de la crise.

Il existe aussi deux outils simples et efficaces de réponse à une situation de difficulté de paiement : la dévaluation et l’inflation, qui permettent de réduire la valeur de la dette. Mais les pays de la zone euro ne peuvent pas y avoir recours car ils n’ont plus le droit de décider de la valeur de leur monnaie. C’est pourquoi certains économistes développent l’idée de faire sortir la Grèce de la zone euro. Le pays pourrait dévaluer nettement la nouvelle drachme, ce qui lui permettrait de sortir la tête de l’eau.

Un pays peut aussi demander l’aide d’une institution internationale, comme le FMI ou la Banque mondiale. Généralement, le ou les prêts sont accordés à des conditions précises et contraignantes. Ce fut le cas en Amérique latine dans les années 1980-1990. Mais les politiques néolibérales mises en place ont débouché sur une catastrophe économique et sociale au tournant du siècle.

 

En cas de défaut de paiement…

En cas de situation désespérée, un Etat peut se déclarer en cessation de paiement. Soit il demande à renégocier sa dette avec ses créanciers (rééchelonnement, réduction, suspension), soit il décide unilatéralement de ne plus rembourser. Cette dernière solution étant la plus radicale. Elle résout le problème du pays endetté à court terme, puisqu’il n’y a plus de dette. Mais le pays devra faire attention à gérer correctement ses finances à l’avenir, car il aura acquis une mauvaise réputation sur les marchés et aura du mal à trouver des financements à des taux intéressants pendant des années.

Lorsque la France a fait défaut en 1796, il a fallu attendre 50 ans avant qu’elle puisse de nouveau emprunter.

Un défaut de paiement est catastrophique pour les créanciers, puisqu’ils ne sont jamais remboursés. S’il s’agit d’Etats, ces derniers verront leur situation financière se fragiliser. Les créanciers privés (banques et assurances principalement) enregistrent, de leur côté, des pertes nettes et peuvent se retrouver en difficulté ... voire faire faillite à leur tour. La situation de Grèce inquiète ainsi beaucoup les banques françaises, qui sont exposées car elles détiennent de nombreux actifs grecs.

 

 

Une manifestation durant le sommet des ministres des Finances

du G7 à Marseille, le 10 septembre. Boris Horvat/AFP

 

Faut-il laisser un Etat faire faillite ?

L’immense majorité des économistes sont d’accord pour dire qu’un défaut de paiement d’un pays développé aurait des conséquences catastrophiques sur l’économie mondiale. En Europe, la situation est particulière pour les pays membres de la zone euro, puisque si l’un d’eux se retrouve en situation de cessation de paiement, les experts prédisent que toute la zone en subira les conséquences, avec notamment une augmentation des taux d’intérêt des prêts accordés. D’où les différents plans de sauvetage de la Grèce.

 

Quels sont les Etats en faillite ?

Au XXe siècle, la question concernait principalement les pays en développement. La « dette du tiers-monde » plaçait des Etats dans des situations désespérées : ils étaient obligés d’emprunter pour rembourser. Aujourd’hui, de nombreux pays en développement sont devenus des pays émergeant, mais les plus pauvres sont toujours en difficulté.

Au Nord, la situation est très différente selon les pays. Un pays peut être très endetté sans trop inquiéter les marchés. C’est le cas du Japon, dont la dette est deux fois plus importante que le PIB, mais détenue par des investisseurs japonais. Au début de l’été, les Etats-Unis ont frôlé le défaut de paiement, situation finalement évitée grâce au vote, arraché après d'âpres négociations, pour un relèvement du plafond de la dette fédérale.

En Europe, plusieurs pays inquiètent. L’Irlande est passée près de la banqueroute en 2010, mais a obtenu un prêt du FMI en échange d’une politique de rigueur très stricte. En août, l’Italie a voté d’urgence des mesures de rigueur pour recevoir un prêt de la Banque Centrale Européenne et éviter le défaut de paiement. L’Espagne et le Portugal sont aussi surveillés de près, même si c’est bien sûr la situation de la Grèce qui préoccupe actuellement le plus : la dynamique de la dette grecque serait « hors de contrôle », a déclaré début septembre la nouvelle commission de contrôle du budget grec.

Un pays peut-il faire faillite ?
La réponse est simple : un pays ne peut pas faire faillite. La faillite concerne les entreprises, et peut entraîner leur disparition. Le terme est donc mal employé lorsqu’il s’agit de parler de la situation financière d’un pays : un Etat ne disparaît pas de la carte du monde s’il se retrouve à cours d’argent pour payer ses créanciers.
Il est plus...
commentaires (1)

Ici au venezuela les entreprises qui fracassent sont des entreprises greques ils sont tres habiles dans ce domaine.Avant la guerre du Liban la livre libanaise en face du dollar valait 2 livres libanaise et le franc francais valait 5 dolar ,et je crois que c'est pour cela qu'ils ont complotes d'eliminer le Liban bien sure nos envieux......

josette mikhael

08 h 24, le 13 septembre 2011

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Commentaires (1)

  • Ici au venezuela les entreprises qui fracassent sont des entreprises greques ils sont tres habiles dans ce domaine.Avant la guerre du Liban la livre libanaise en face du dollar valait 2 livres libanaise et le franc francais valait 5 dolar ,et je crois que c'est pour cela qu'ils ont complotes d'eliminer le Liban bien sure nos envieux......

    josette mikhael

    08 h 24, le 13 septembre 2011

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