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À La Une - Révolte

Libye : impasse dans les négociations, une offensive semble imminente

Interpol a diffusé une « notice rouge » pour demander à ses 188 pays membres d'arrêter le colonel Kadhafi.

Les forces du nouveau régime libyen font face à une résistance des fidèles de l'ancien dirigeant en fuite, notamment près de Bani Walid. Zohra Bensemra/

Un haut commandant des nouvelles autorités libyennes a affirmé vendredi que les négociations pour la reddition pacifique des derniers bastions de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi étaient dans l'impasse. « Jusqu'à présent, les négociations n'ont pas produit de résultat et une action militaire serait imminente en cas d'échec des discussions », a dit à l'AFP le commandant Salem Jeha, un influent membre du conseil militaire de Misrata, à quelques heures de l'expiration samedi de l'ultimatum lancé aux pro-Kadhafi pour se rendre.Selon ce commandant, « une opération militaire pourrait commencer à n'importe quel moment ». « Nous n'allons pas attendre indéfiniment », a-t-il dit. « Nous sommes en position et capables d'agir dans toute direction. Quant au lancement de cette opération militaire, ce sera une surprise », a indiqué le commandant Jeha.

Les forces du nouveau régime libyen ont fait face pendant la journée de vendredi à une résistance des fidèles de l'ancien dirigeant en fuite. Trois importants fiefs de l'ancien régime : Syrte (360 km à l'est de Tripoli), Sebha (centre) et Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli) restent aux mains des pro-Kadhafi. « Des cellules dormantes des révolutionnaires sont entrées en action et des combats ont lieu entre elles et des hommes armés loyaux à Kadhafi dans les rues de (Bani Walid) », a déclaré Abdallah Kenchil, un responsable des négociations du côté du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion. Selon M. Kenchil, les forces du CNT à l'extérieur de Bani Walid, « sont à un km de la ville ». Il a cependant souligné que les combats ne constituaient pas « une offensive générale sur Bani Walid ». « Nos forces ne font que tenter de faire taire la source des attaques à la roquette qui nous visent et à mettre hors jeu les snipers », a-t-il expliqué.

« Nous ne lancerons pas une offensive sans une décision du CNT, mais pour le moment nous n'avons pas le choix et nous voulons protéger nos forces et les habitants de la ville », a encore dit M. Kenchil aux journalistes postés à une vingtaine de km de Bani Walid. Il a aussi fait état d'un mort et de quatre blessés parmi les « révolutionnaires », et de trois morts dans les rangs des pro-Kadhafi. Des commandants du CNT sur le terrain affirment attendre l'expiration de l'ultimatum lancé aux pro-Kadhafi à Bani Walid pour se rendre, aux premières heures de samedi avant d'agir

Le commandant Abdallah el-Khzami des forces du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion, a affirmé de son coté que « les révolutionnaires contrôlent désormais entièrement le secteur de Wadi Dinar » qui sépare la ville de Bani Walid (à 170 km au sud-est de Tripoli) des dernières positions des forces du CNT. Plus tôt dans la journée, des convois transportant des munitions, des armes et des hommes armés traversaient sans cesse la route menant à Bani Walid, alors que des ambulances se rendaient dans des régions proches de la ville, selon un journaliste de l'AFP sur place. Des combats avaient déjà eu lieu mercredi et jeudi soir entre forces du CNT et des pro-Kadhafi qui tiraient à la roquette et « aux obus à fragmentation » sur les positions de l'adversaire à une trentaine de km de Bani Walid, selon un commandant sur place, Abdallah al-Hakim.

A Tripoli, le numéro 2 du CNT, Mahmoud Jibril a prévenu jeudi que la bataille n'était pas encore gagnée : « Dans le Sud, certaines villes sont encore assiégées (par des pro-Kadhafi), le sort de Bani Walid et de Syrte n'a pas été réglé et en dépit de cela certains pensent que la bataille a été gagnée ».

D’ailleurs, dans la Vallée rouge, ligne de défense essentielle à une soixantaine de kilomètres à l'est de Syrte prise jeudi par les pro-CNT après des combats ayant fait une trentaine de morts, des pro-Kadhafi ont contre-attaqué vendredi sur la route principale et dans le désert alentour, selon un journaliste de l'AFP. Abrités derrière deux bâtiments, les pro-CNT ont résisté plusieurs heures à des tirs de roquettes et d'obus de mortier. Dans l'après-midi, ils ont semblé reprendre l'offensive, avec des mouvements de chars en direction des premières lignes.

Outre la chute des dernières poches de résistance, les nouvelles autorités espèrent aussi mettre rapidement la main sur Mouammar Kadhafi, l'ancien « Guide » qui semble n'avoir désormais que deux options : se cacher dans l'immense désert libyen ou fuir vers un pays voisin. Vendredi, Interpol a diffusé une « notice rouge » pour demander à ses 188 pays membres d'arrêter le colonel Kadhafi, son fils Seif el-Islam et son beau-frère Abdallah el-Senoussi, tous trois visés par un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI). Cette notice « va restreindre significativement les possibilités pour ces trois hommes de franchir les frontières et sera un outil important pour aider à leur localisation et à leur capture », a assuré dans un communiqué Ronald K. Noble, le secrétaire général d'Interpol.

La Libye a des frontières terrestres avec la Tunisie et l'Algérie à l'ouest, le Niger et le Tchad au sud, et l’Égypte et le Soudan à l'est. Le Niger, où plusieurs proches du leader ont trouvé refuge, a démenti que M. Kadhafi lui-même soit sur son territoire, tandis que le Tchad a estimé que l'ex-dirigeant libyen éviterait de s'aventurer de son côté en raison de la présence militaire française dans le pays.

 

 

Un haut commandant des nouvelles autorités libyennes a affirmé vendredi que les négociations pour la reddition pacifique des derniers bastions de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi étaient dans l'impasse. « Jusqu'à présent, les négociations n'ont pas produit de résultat et une action militaire serait imminente en cas d'échec des discussions », a dit à l'AFP le commandant Salem Jeha, un...
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